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Guy Turcotte a bu du lave glace après avoir tué ses enfants, selon la Couronne

Turcotte a bu du lave glace après avoir tué ses enfants, selon la Couronne

La Couronne a entamé sa plaidoirie finale au procès de Guy Turcotte et elle tente de convaincre les jurés qu'il a bu du lave-glace seulement après avoir poignardé à mort ses deux enfants, contredisant ainsi une position-clé de la défense.

C'est ce qu'a plaidé Me René Verret mercredi matin, au palais de justice de Saint-Jérôme.

Il fonde cette position sur plusieurs éléments de preuve, notamment le sang présent sur le bidon de lave-glace et le verre.

Puis, Me Verret a rappelé que lorsque des tests de son sang ont été faits à l'hôpital, le taux de méthanol (l'alcool toxique contenu dans le lave-glace) de Guy Turcotte était en progression, ce qui suggère qu'il avait été bu récemment, entre 11h et 11h30 du matin, au lendemain des meurtres, selon le procureur de la Couronne.

Me Verret a aussi souligné le vomi présent sous le lit, alors que Guy Turcotte dit s'y être caché à l'arrivée des policiers, ce qui suggère, selon le procureur, qu'il avait bu du lave-glace peu de temps avant.

Cet argument contredit la position de la défense qui a fait valoir que Guy Turcotte a eu une crise suicidaire, a bu du lave-glace pour s'enlever la vie et, se sentant mourir, a décidé "d'emmener ses enfants avec lui".

La seule preuve à cet effet est celle de l'accusé, a souligné Me Verret.

Pour la Couronne, l'intention de Guy Turcotte de tuer ses enfants est évidente.

"Quand un homme donne 46 coups de couteau à ses enfants de cinq et de trois ans, on présume qu'il avait l'intention de causer la mort", a dit le procureur.

Me Verret a rappelé le témoignage d'un expert selon qui les plaies ont toutes été causées alors que le coeur des enfants battait encore.

Et la Couronne n'a pas à prouver de mobile, a précisé Me Verret, qui a toutefois soumis la vengeance comme hypothèse de ce qui s'est passé le soir du 20 février 2009.

Il a rappelé la colère témoignée par Guy Turcotte envers son ex-conjointe Isabelle Gaston et son nouveau conjoint, Martin Huot - celui qui a pris sa place - à qui il a donné un coup de poing.

Puis il a mis le projecteur sur deux déclarations-chocs faites par des infirmières de l'hôpital de Saint-Jérôme, où l'accusé a été soigné au lendemain des meurtres.

Il a rappelé cette infirmière qui est venue témoigner que l'accusé lui a dit "qu'il voulait la faire chier et que la façon de la faire chier était de lui enlever ce qu'elle avait de plus précieux au monde, ses enfants". Il lui a aussi dit qu'il "voulait libérer les enfants pour ne pas qu'ils souffrent de la séparation", a rappelé Me Verret.

Et cette autre infirmière à qui il aurait dit: "si tu savais tout ce qu'elle m'a fait endurer", avant de répéter plus d'une fois qu'"elle avait tout ce qu'elle voulait, elle faisait tout ce qu'elle voulait, elle voyageait comme elle voulait".

"Ça en dit long sur le mobile", a lancé Me Verret.

Guy Turcotte a été accusé du meurtre prémédité de ses deux enfants. Il a plaidé non coupable, mais présente une défense de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.

Isabelle Gaston assiste à la plaidoirie de la Couronne, sa première présence à la Cour à ce procès depuis son témoignage.

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