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Cirka: une nouvelle distillerie 100 % québécoise

Cirka: une nouvelle distillerie 100 % québécoise

L’industrie de la micro-brasserie est déjà très populaire ici, c’est maintenant au tour de la micro-distillerie de suivre le même courant. Dans la foulée des entreprises telles Les Subversifs, et Distillerie 1769, Cirka se lance à son tour dans le marché en pleine explosion de la fabrication artisanale de spiritueux au Québec.

Il y a 5 ans, il fallait être visionnaire et aimer les paris risqués pour penser ouvrir ici une usine de fabrication de spiritueux, comme il en existe à Seattle, San Francisco ou Brooklyn. Même si le Québec et le Canada étaient jadis de gros joueurs de cette industrie, du temps de la prohibition américaine, ces usines n’ont pas survécu avec le temps et ont fermé leurs portes une par une. Mais Paul Cirka avait cette idée bien arrêtée de fonder son entreprise de spiritueux et de créer une gamme de produits destinés autant à l’amateur d’élixirs fins qu’au mixologue des plus créatifs.

«J’aime beaucoup les spiritueux. J’ai passé quelques années à les étudier en profondeur, à voir ce qui se faisait sur le marché, à visiter plusieurs distilleries artisanales aux États-Unis et à Vancouver, entre autres. Je me disais : pourquoi ne pas créer un brand de spiritueux fins ici à Montréal, et le faire de A à Z pour en contrôler la qualité?», raconte Paul Cirka, fondateur et l’un des trois actionnaires de la compagnie.

Mettant son projet à exécution, il quitte son emploi de consultant en haute technologie et planche sur son plan d’affaires. Il s’associe avec une amie de longue date, JoAnne Gaudreau, du même milieu professionnel, et avec un autre partenaire, John Frare, qui, lui, est entrepreneur en construction. Avec ses antécédents de chimiste, Paul n’a pas trop de difficulté à maîtriser les rudiments de la distillation. Il devient donc le maître distillateur de Cirka Distillerie, qui a vu le jour il y a maintenant un an.

Une production qui débute

L’endroit idéal pour nicher l’entreprise est tout trouvé dans l’arrondissement Sud-Ouest, juste à côté du Canal Lachine. Un coin symbolique quand on sait que les premières distilleries d’importance à Montréal, comme Seagram, y avaient élu domicile.

Le bâtiment reconditionné fait environ 7000 pieds carrés et y sont installés trois alambics. Dans le plus grand, qui fait 7 mètres de haut, on distille de la vodka, et dans le moyen la production de gin est commencée. Le plus petit sert à faire des tests. Au mois de février, on s’attellera aussi à la fabrication de whisky, qu’on entreposera pendant trois ans dans des barriques avant de le commercialiser. C’est la règle pour avoir droit à l’appellation «whiskey canadien». Mais aucun de ces spiritueux n’est en vente libre en ce moment. Les produits sont toujours sous analyse aux laboratoires de la SAQ. On espère toutefois obtenir les autorisations nécessaires début 2016 et ainsi vendre le gin et la vodka aux bars et aux restaurants par le biais de l’importation privée.

Du grain à la bouteille

«Nous sommes pratiquement la seule distillerie québécoise à faire une production du grain à la bouteille. Cela nous permet de nous assurer de la qualité et du goût unique qu’on veut donner à nos produits. On travaille avec du maïs québécois, plus sucré que les variétés canadiennes. On fait notre moût ici même, on ne l’achète pas déjà fait. La plupart des autres distilleries, pour sauver des coûts, achètent l’alcool de grain neutre afin de créer leurs produits», affirme JoAnne Gaudreau, partenaire d’affaires de Paul Cirka. Elle rajoute qu’elle est fière de dire que leur produit est 100 % québécois.

Mixologie

Paul Cirka avait certainement eu du flair, il y a quelques années, en misant sur les spiritueux. Revenus à la mode comme jamais, ils suscitent un réel intérêt de la clientèle qui cherche des produits de qualité. Parallèlement, la tendance aux cocktails a littéralement explosé, et ceux à base de spiritueux fins, d’inspiration vintage, ont particulièrement la cote.

C’est pourquoi l’idée de faire appel au gagnant de la compétition nationale de cocktails Made With Love de l’an passé, Romain Cavelier, est une idée intéressante. Son rôle à titre d’ambassadeur est de promouvoir la marque, mais aussi de créer des recettes de cocktails originaux à base de vodka, gin et éventuellement whiskey de Cirka, dont quelques-unes sont offertes sur le site Internet de la société.

«Je travaille avec des produits du Québec. On élabore les recettes ici-même. Par exemple le gin, les aromates qui entrent dans sa conception viennent presque tous de la forêt boréale. Le mash qui sert à faire notre alcool vient des grains de maïs québécois. C’est une production locale à 100 %. On peut ainsi revendiquer sans aucun doute le label produits du terroir!», précise le mixologue et ambassadeur de Cirka.

Est-ce que ces produits ont aussi un avenir hors des frontières du Québec, comme le sirop d’érable, par exemple? C’est en tout cas la volonté des propriétaires, qui visent une exportation vers l’Ontario, les États-Unis et même l’Europe… À suivre!

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