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Avion russe abattu : guerre de mots entre Moscou et Ankara

Avion russe abattu : guerre de mots entre Moscou et Ankara
Russian President Vladimir Putin attends a meeting on agriculture while visiting farms in Rostov region, Russia, Thursday, Sept. 24, 2015. (Alexei Nikolsky/RIA-Novosti, Kremlin Pool Photo via AP)
ASSOCIATED PRESS
Russian President Vladimir Putin attends a meeting on agriculture while visiting farms in Rostov region, Russia, Thursday, Sept. 24, 2015. (Alexei Nikolsky/RIA-Novosti, Kremlin Pool Photo via AP)

Dialogue de sourds ou presque entre Moscou et Ankara au lendemain de l'incident qui a engagé mardi l'armée turque contre un chasseur russe qu'elle a abattu à la frontière syrienne. Ankara maintient avoir averti le pilote, qui n'aurait pas dévoilé ses intentions, alors que Moscou soutient que son appareil a été abattu en territoire syrien.

L'armée turque a rendu public un enregistrement présenté comme les avertissements adressés aux pilotes de l'avion russe Su-24.

« Ici l'armée de l'air turque. Vous approchez de l'espace aérien turc. Dirigez-vous vers le sud immédiatement », peut-on entendre sur l'un de ces enregistrements.

La Russie, de son côté, insiste sur le fait que le Su-24 a été abattu alors qu'il se trouvait dans le ciel syrien. Plusieurs chaînes de télévision russes ont diffusé le témoignage d'un homme présenté comme le pilote, qui assurait n'avoir reçu « aucune sommation » de la part de l'armée turque.

L'OTAN, dont la Turquie est membre, soutient du bout des lèvres Ankara dans cette « crise ». L'Alliance considère qu'il s'agit d'un incident entre la Russie et la Turquie.

Toutefois, le Canada, par la voix de son ambassadrice au sein de l'OTAN, rappelle que la Russie a, à plusieurs reprises, renié son engagement de prévenir l'armée turque de ses manœuvres militaires en Syrie.

Moscou n'en démord pas. C'est une provocation, estime le chef de la diplomatie russe.

« Nous avons de sérieux doutes sur le fait qu'il s'agisse d'un acte spontané, cela ressemble beaucoup à une provocation planifiée. »

— Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères

C'est la première fois que les forces armées d'un pays de l'OTAN abattent un avion russe ou soviétique depuis les années 1950.

La mise en garde de Moscou

La Russie « ne fera pas la guerre » à la Turquie, mais elle compte « sérieusement réévaluer » les relations entre les deux pays, a laissé entendre le chef de la diplomatie russe.

À Moscou, on évoque déjà des mesures de représailles, notamment économiques et commerciales. Le voyagiste russe Brisco a annulé tous ces programmes en Turquie.

Plus tôt mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que son pays n'avait « absolument aucune intention de provoquer une escalade après cette affaire ».

Son armée s'est dite prête à « toutes les formes de coopération » avec l'état-major russe. Dans un communiqué rendu public cet après-midi, l'armée turque annonce avoir pris contact avec les autorités militaires russes à Moscou pour leur fournir toutes les informations liées à cet incident.

Par ailleurs, la Russie a annoncé le déploiement de missiles antiaériens sur sa base de Hmeimim, en Syrie. Une annonce qui n'a pas manqué de susciter de « sérieuses inquiétudes » chez les militaires américains.

Il s'agit de systèmes de défense antiaérienne S-400, qui ont une portée de 400 kilomètres. Ils représentent une menace éventuelle pour les avions de la coalition emmenée par les États-Unis, a déclaré un haut responsable américain sous couvert d'anonymat.

Moscou et Washington se sont déjà mis d'accord sur un minimum de coopération afin d'éviter tout risque d'accident entre pilotes des deux pays, mais la perspective de voir des batteries de missiles antiaériens déployées en Syrie semble inquiéter le Pentagone.

Anadolu Agency via Getty Images
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