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Des femmes «tannées» présentent leurs «exigences» et convient les chefs

Des femmes «tannées» exigent du changement
Facebook Martine Desjardins

MONTRÉAL _ Des femmes du Québec qui se disent "tannées" de l'inégalité qui persiste entre les hommes et les femmes organisent un sommet, auquel elles invitent d'ailleurs les chefs des partis à Québec afin qu'ils expliquent leur plan pour l'atteinte de l'égalité.

Avec à leur tête l'ancienne ministre et chroniqueuse Lise Payette, ces femmes ont publié un manifeste d'une vingtaine de pages qui expose leurs revendications. Elles y parlent même d'exigences plutôt que de revendications.

"Dans le manifeste qui est publié aujourd'hui, nous sommes moins polies. Nous le faisons correctement, mais nous avons changé un peu de vocabulaire, si bien que nous ne demandons pas, nous ne nous mettons pas à genoux, nous ne supplions pas; nous exigeons pour la première fois les changements que nous avons évalués nécessaires pour l'évolution de notre société", a expliqué Mme Payette, vendredi, au cours d'une rencontre avec la presse pour lancer officiellement le manifeste.

D'ailleurs, sitôt imprimés, les 5500 exemplaires du manifeste ont été écoulés; il devait donc être réimprimé.

"La réponse des femmes est au-delà de tout ce qu'on avait pu imaginer", a commenté Mme Payette, aux côtés des deux autres têtes d'affiche du collectif, Léa Cousineau _ première femme à présider le comité exécutif de la Ville de Montréal _ et Martine Desjardins _ leader étudiante universitaire lors de la grève de 2012.

Dans ce manifeste, elles exigent notamment que l'on amende la loi électorale pour forcer les partis à présenter 50 pour cent de femmes parmi leurs candidats. Elles vont même plus loin: que le financement des partis par des fonds publics soit modulé en fonction de l'atteinte d'un objectif minimum de 40 pour cent de femmes élues.

Elles exigent également que la parité hommes-femmes s'applique à toutes les organisations gouvernementales. Là encore, elles vont plus loin: que les organismes et les entreprises qui reçoivent du financement public aient l'obligation d'atteindre la parité hommes-femmes au sein de leurs instances décisionnelles.

Elles exigent également une actualisation de la Loi sur l'équité salariale _ la question de la relativité salariale fait justement partie des offres présentées par le Conseil du trésor aux travailleurs du secteur public, qui sont majoritairement des femmes.

Là-dessus, Mme Cousineau a souligné que cette question ne devrait pas faire partie de la négociation de la rémunération de l'ensemble des employés de l'État, puisqu'il s'agit d'une injustice à réparer envers les femmes.

Le sommet doit se tenir le 4 mars. Et le manifeste, qui est en vente dans les librairies au coût de 5 $, doit servir à défrayer les coûts reliés à la tenue de ce sommet.

À l'occasion du sommet, les organisatrices veulent entendre les chefs des partis Philippe Couillard (PLQ), Pierre Karl Péladeau (PQ) et François Legault (CAQ), de même qu'Andrés Fontecilla et Françoise David (Québec solidaire). Ils seront invités à faire connaître leur plan d'action pour que les femmes atteignent vraiment l'égalité.

Le manifeste a été appuyé par une cinquantaine de marraines, parmi lesquelles l'humoriste Lise Dion, la mairesse de Longueuil Caroline St-Hilaire, l'auteure Janette Bertrand, les comédiennes Guylaine Tremblay, Sophie Prégent et Michelle Rossignol, la femme d'affaires Mitsou Gélinas, la jeune auteure Léa Clermont-Dion, de même que plusieurs dirigeantes syndicales.

Marie Lacoste-Gérin-Lajoie (1867-1945)

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