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«Imagine Brazil»: fenêtre sur l'art brésilien à DHC/ART

«Imagine Brazil»: fenêtre sur l'art brésilien à DHC/ART
Courtoisie: Galeria Vermelho

Imagine Brazil en quelques chiffres, c’est trois commissaires de trois pays, travaillant depuis cinq ans sur une exposition. L’exposition, présentée au DHC/ART, se divise en trois volets et présente le travail d’une cinquantaine d’artistes. Il en fallait autant pour mettre en valeur les richesses artistiques et créatives du Brésil contemporain et régional, porté par une jeunesse dynamique guidée par des thèmes et problématiques indissolubles.

Après avoir exploré l’Inde, les trois commissaires Gunnar B. Kvaran (Islande), Hans Ulrich Obrist (Angleterre) et Thierry Raspail (France) ont jeté leur dévolu sur le plus grand pays d’Amérique Latine, terrain artistique fertil et porteur d’une grande diversité ethnique, sociale, environnementale et culturelle. Il leur a fallu cinq ans de recherches pour comprendre la complexité du terrain artistique du Brésil. Pour évidence, l’art émergent, tout comme l’histoire de la nation, ne se résume pas.

Pour cette raison, les trois commissaires ont établis trois règles du jeu afin de mettre sur pieds cette exposition. La première: sélectionner et présenter le travail de quatorze jeunes artistes. Eux-mêmes invitent treize artistes établis afin de faire communiquer les deux générations. Enfin, « l’exposition dans l’exposition » : une exposition de livres d’artistes, organisées par les commissaires Jacopo Crivelli Visconti et Ana Luisa Fonseca.

En ressort un patchwork exceptionnel de créations, questionnant la perception, l’architecture de rue, le quotidien au Brésil, les cycles de la vie, la colonisation ou encore la résistance.

Art et questionnement

Dans le parcours de l’exposition, on tombe sur le travail de Paulo Nazareth, Promesa de amor, une œuvre de collecte d’éléments renvoyant à ses origines africaines, européennes et autochtones. Ce travail intègre un ouvrage plus vaste encore, qui a amené l’artiste à l’étude de son métissage, retraçant à pieds la route des esclaves, apprenant la langue perdue de ses ancêtres autochtones. Dans la vidéo qui suit l’œuvre, il crie ses revendications et colères à la ville.

Ce thème militant et résistant s’exprime aussi chez Gustavo Speridião avec son œuvre Fora, une longue toile en guise de manifeste habitée de textes, d’images et de gestes. Non loin de lui, un élément de Coca-Cola Project du plasticien Cildo Mereiles, symbole de la résistance à l’oppression militaire. Une bouteille de Coca-Cola sur laquelle sont apposés des messages politiques ou d’instructions. Imagine Brazil, c’est aussi l’art conceptuel et énigmatique des objets d’étude isolés de Sofia Borges, le chemin d’une fragile bulle de savon dans la vie domestique filmée dans toute sa poésie par Rivane Neunschwander, ou encore la violence de Folds d’Adriano Varejão, exprimant le mythe des tupis mangeant les colonisateurs, en geste d’autonomisation.

Cette grande fenêtre sur la création brésilienne et sur la génération émergente au regard de celle plus établie rend compte des dimensions conceptuelles qui habitent cet art affranchit du modernisme, un art qui interroge, s’interroge lui-même et explore sans limite.

Imagine Brazil est à découvrir jusqu’au 13 mars 2016 à DHC/ART.

Commissaires: Gunnar B. Kvaran, Astrup Fearnley Museet (Oslo), Hans-Ulrich Obrist, Serpentine Gallery (Londres), Thierry Raspail, Musée d’art contemporain (Lyon), en collaboration avec Cheryl Sim, DHC/ART Fondation pour l’art contemporain (Montréal)

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