On se tatoue par amour, par conviction, pour ne pas oublier. Et depuis les attentats du 13 novembre, beaucoup ont Paris dans la peau.
La présentatrice de "La Nouvelle Édition" Daphné Bürki l'a rappelé en montrant ses tatouages à l'antenne lundi. Et sur les réseaux sociaux où tatoueurs et tatoués ont l'habitude de montrer leurs derniers chefs d'œuvre, la devise de Paris, le dessin "Peace for Paris" de Jean Julien et bien d'autres motifs fleurissent.
Ça se passe en France bien sûr...
Ici, un tatouage commencé mardi par Antoine qui a perdu quelqu'un le 13 novembre, "comme tout le monde", dit-il.
Mais aussi aux quatre coins du monde, comme ici aux Philippines:
Où là, dans l'Ohio aux États-Unis:
Dans les salons, de nombreux artistes ont préparé des motifs autour des événements du 13 novembre pour des tatouages flashs, comme ici Florent Levanti à Paris:
D'autres se font tatouer à la maison, de la façon la plus artisanale qu'il soit:
Des dizaines de symboles tatoués gratuitement
Au Havre, le propriétaire de la boutique CaféInk a même proposé aux citoyens de se faire tatouer gratuitement le symbole "Peace for Paris". "C’était une façon de s’associer à la douleur des gens, de rendre hommage aux victimes et de s’insurger, a expliqué Mathieu Coussin à France 3 Haute Normandie.
Marine fait partie de la trentaine de personnes qui se sont faites tatouer samedi après-midi, moins de 24 heures après les attaques. Avant ce symbole, elle n'avait qu'un tatouage. Elle n'est donc pas une habituée des aiguilles mais elle l'a fait "pour les victimes, les familles qui ont perdu un être cher", "pour se souvenir de cette date à tout jamais". "Ça aurait pu arriver à mes proches ou à moi, je ne veux jamais oublier que nous ne sommes pas à l'abris d'un autre attentat, qu'il faut profiter au maximum de notre vie, rester forts et solidaires", a-t-elle confié au HuffPost.
Ça n'est pas pour rien qu'elle a choisi de porter ce symbole à l'intérieur du poignet. "Je voulais qu'il soit visible et ne surtout pas le cacher."
Grégory aussi a participé à cette opération. Déjà tatoué à deux reprises, il a eu le besoin de faire celui-ci pour sa fille de trois ans, "pour montrer que nous pouvons être unis face à des tels actes", "pour montrer nos valeurs", "pour la France".
Se tatouer comme une "façon d'agir"
Pour d'autres, se tatouer les événements du 13 novembre c'est une "façon d'agir". "Je ne sais pas quoi faire de plus actuellement pour aider mon pays et tous ces gens", nous a expliqué Marine. "J'ai fait ce tatouage par solidarité et puis parce que je me sens impuissante face à cette situation", a renchéri Camille.
"Le tatouage est une marque ancestrale, qui traduit l'angoisse principale de l'homme: sa propre disparition, et donc, son obession à laisser des traces, y compris sur son propre corps, expliquait la psychosociologue Marie Cipriani-Crauste au magazinePsychologies. Cette obsession est d’ailleurs ce qui nous différencie des animaux. L’homme a besoin de repères, et le tatouage en est un." Depuis le 13 novembre, cette définition nous semble plus juste encore.
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