Le comité spécial chargé d'établir les modalités pour l'arrivée des réfugiés au Canada s'est réuni mardi à Ottawa, mais on ignore toujours quand le gouvernement fédéral annoncera officiellement son plan d'accueil.
Signe que la réponse à la crise des migrants se fait sur plusieurs fronts - y compris celui de la sécurité -, le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada, Robert Paulson, le chef d'état-major de la Défense, Jonathan Vance, ainsi que le directeur du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), Michel Coulombe, étaient présents à la rencontre, en plus des ministres siégeant sur ce comité ad hoc.
La pression s'accentue sur les troupes de Justin Trudeau, qui ont promis en campagne électorale d'accueillir 25 000 réfugiés syriens d'ici le 31 décembre. À moins d'un mois et demi de cet échéancier, la tâche s'annonce colossale.
Lundi, le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, a interpellé M. Trudeau pour lui demander de revenir sur sa parole au nom de la sécurité des Canadiens, dans la foulée des attentats terroristes de Paris.
Son homologue québécois Philippe Couillard a qualifié l'échéance choisie par M. Trudeau «d'exigeante», mais il croit néanmoins que ce serait «une erreur fondamentale» de demander son report.
N'empêche que les provinces et les villes doivent s'organiser pour cet accueil et qu'elles attendent impatiemment les modalités des libéraux pour passer à l'action.
La députée néo-démocrate Hélène Laverdière estime que le gouvernement libéral devrait bouger rapidement, pour apaiser les craintes de chacun.
«Il y a plusieurs intervenants du milieu qui commencent à s'inquiéter, justement parce qu'on n'a pas vu de plan. Ça commence à devenir urgent que le gouvernement nous dise concrètement comment il compte procéder», a-t-elle plaidé en entrevue téléphonique.
La chef intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose, a pour sa part indiqué en fin de semaine que les Canadiens avaient raison de se demander si le Canada était en mesure d'accueillir tant de gens provenant de cette région chaude du globe, en si peu de temps.
Rhéal Fortin, chef intérimaire du Bloc québécois, abonde dans le même sens. «De s'encarcaner dans une date, dans un délai précis, alors qu'on n'a toujours pas le fameux plan dont M. Trudeau nous parle, ça nous apparaît précipité», a-t-il soutenu.
À défaut d'avoir un plan clairement défini, les différents ministères s'activent néanmoins à préparer le terrain.
Une porte-parole de la Défense, Ashley Lemire, a indiqué mardi que le ministère était impliqué dans l'élaboration du plan, notamment pour «l'hébergement, le transport et le soutien logistique».
«Afin de faire preuve de prudence dans la planification, les Forces armées canadiennes (FAC) examinent actuellement les espaces d'hébergement disponibles sur les bases et escadres au cas où les FAC seraient appelées à porter assistance au gouvernement à cet égard. Du point de vue des FAC, l'intention est d'utiliser des espaces vacants», a-t-elle écrit dans un courriel.
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