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Assaut antiterroriste au nord de Paris: deux morts (PHOTOS/VIDÉOS)

Assaut antiterroriste au nord de Paris: deux morts (PHOTOS/VIDÉOS)

Cinq jours après les attentats de Paris, un assaut policier d'ampleur, lancé à l'aube mercredi et ayant fait deux morts, se poursuivait en milieu de matinée à Saint-Denis, en proche banlieue parisienne, ciblant le Belge Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des tueries de vendredi.

Deux forcenés sont morts, dont une femme qui s'est fait exploser - une première en France -, alors qu'au moins un suspect était encore retranché dans un immeuble du centre piétonnier de Saint-Denis, plus de six heures après le déclenchement de l'assaut. Cinq personnes ont été arrêtées dont trois étaient dans l'appartement.

Le Washington Post, se basant sur deux sources, affirme que l'inspirateur des attentats Abdelhamid Abaaoud aurait été tué dans l'attaque à Saint-Denis. Cette information n'a toutefois pas été confirmée par les autorités françaises.

L'opération antiterroriste a débuté avant l'aube en plein coeur de cette ville populaire à forte population immigrée de la périphérie nord de la capitale, à moins d'un kilomètre du Stade de France, visé par l'un des attentats du 13 novembre qui ont fait 129 morts et 352 blessés, et ont été revendiqués par l'Etat islamique (EI).

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Opération policière antiterroriste à Saint-Denis

La femme kamikaze "a activé son gilet explosif au début de l'assaut" vers 04H20 (heure locale), selon le procureur de Paris, François Molins, en charge de l'enquête.

Au moins trois policiers ont été blessés dans l'opération de Saint-Denis, qui a pour cible l'organisateur présumé des attentats les plus meurtriers de l'histoire de France, le jihadiste belge Abdelhamid Abaaoud, selon une source policière.

Cet homme de 28 ans, ex-petit délinquant ayant grandi à Bruxelles, était parti combattre en Syrie courant 2013 au côté des jihadistes de l'EI, dont il l'est devenu l'un des visages de la propagande sous le nom d'"Abou Omar al-Baljiki".

Il est aussi le commanditaire présumé d'attentats projetés en Belgique par une cellule jihadiste, attentats pour lesquels il aurait fait un aller-retour en Europe depuis la Syrie, se jouant des services de sécurité.

- Des soldats devant la basilique -

Pendant plus de trois heures, des explosions et rafales d'armes automatiques ont retenti à intervalles réguliers dans le centre historique et piétonnier de Saint-Denis, près de la basilique des rois de France. L'armée a été déployée et les habitants ont reçu l'ordre de rester confinés chez eux.

En cinq jours d'enquête, les policiers sont parvenus à remonter la piste des sept kamikazes - dont l'opération suicide était là aussi une dramatique première en France - et établir le scénario des attaques, "des actes de guerre planifiés en Syrie, organisés en Belgique et perpétrés en France avec des complicités françaises", selon le président François Hollande.

Trois équipes coordonnées composées de neuf hommes au total et non huit, comme cru jusqu'à présent: trois kamikazes aux abords du Stade de France, trois autres dans la salle de spectacles du Bataclan et trois assaillants pour les terrasses de bars et restaurants.

Quatre d'entre eux ont été identifiés et sont Français, dont au moins trois ont combattu en Syrie dans les rangs des jihadistes. Un kamikaze du Stade de France reste à identifier: l'homme est passé par la Grèce cet automne et on a retrouvé près de son cadavre un passeport syrien à l'authenticité douteuse.

L'un des membres du commando, Salah Abdeslam, 26 ans, dont le frère Brahim Abdeslam s'est fait exploser, est toujours en fuite et activement recherché, notamment en Belgique.

Deux complices présumés ont arrêtés samedi dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles, plaque tournante du jihadisme en Europe. Inculpés par la justice belge pour "attentat terroriste", les deux hommes, Mohammed Amri, 27 ans, et Hamza Attou, 20 ans, sont soupçonnés d'avoir exfiltré Salah Abdeslam en Belgique après les tueries.

- Le Charles de Gaulle sur le départ -

Après le traumatisme, les autorités françaises ont organisé en quelques jours la riposte, qu'elles ont promis "impitoyable".

Mardi soir, des bombardements français ont à nouveau frappé Raqa, fief syrien de l'organisation jihadistes, pour le troisième jour consécutif. La Russie avait aussi plus tôt bombardé l'Etat islamique en Syrie. Les frappes des deux pays au cours des dernières 72 heures dans le nord de la Syrie ont causé la mort de 33 jihadistes de l'EI, a affirmé mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Le porte-avions Charles de Gaulle devait appareiller mercredi depuis son port d'attache de Toulon (sud) pour la Méditerranée orientale.

La France veut bâtir une coalition unique avec les Etats-Unis et la Russie pour "détruire" l'EI, qui contrôle de vastes territoires en Irak et en Syrie.

Le président américain Barack Obama a salué mercredi le rôle de la Russie comme "partenaire constructif" dans ces pourparlers visant à mettre fin au conflit en Syrie.

Sur le plan intérieur, le gouvernement français doit présenter mercredi un projet de loi sur la prolongation de l'état d'urgence pour trois mois.

- 'Une sorte de squat' -

Dans le centre de Saint-Denis, les habitants, réveillés au son des explosions et des coups de feu, étaient stupéfiés de l'assaut en cours: "On se croirait en guerre", s'est exclamé un témoin.

Un homme, propriétaire ou locataire de l'appartement visé par les policiers d'élite, figure parmi les personnes interpellées.

"Un ami m'a demandé d'héberger deux de ses potes pour quelques jours", a-t-il raconté à l'AFP, quelques instant avant d'être menotté. "On m'a demandé de rendre service, j'ai rendu service, je n'étais pas au courant que c'était des terroristes", s'est justifié cet homme tandis qu'une de ses amies expliquait qu'il s'agissait "d'une sorte de squat". Selon elle, les deux visiteurs sont arrivés "il y a deux jours".

(Voyez aussi au bas de l'article des vidéos des échanges de tirs à Saint-Denis)

Attentats de Paris du 13 novembre 2015

Avec l'Agence France Presse

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