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Réapprendre à aimer son corps après une amputation: le récit de l'ex-mannequin Raky Diack

Réapprendre à aimer son corps après une amputation: le récit de Raky Diack

C’est la tragédie qui a amené l'ancien mannequin Raky Diack à reconsidérer le rapport qu’elle entretenait avec son corps.

Atteinte d’une bactérie mangeuse de chair qui l’a menée à l'amputation d'une jambe à 25 ans à peine, celle qui occupe aujourd’hui un emploi qu’elle adore dans un collège de Montréal regarde aujourd’hui la vie d’un autre œil.

« Beaucoup de choses ont changé depuis. J’ai mûri, j’ai grandi, j’ai fait le ménage dans mon entourage », raconte Diack, qui a choisi , douze ans plus tard, de raconter son expérience avec la maladie dans un livre, À cloche-pied.

« Au départ, c’était égoïste d’écrire un livre, c’était pour ne pas oublier, parce qu’après un certain temps, j’avais commencé à oublier. C’était important pour moi d’avoir quelque chose d’écrit, que mes enfants puissent lire », explique la passionnée de photographie.

Elle souligne d’ailleurs avoir surpris plusieurs personnes en sortant son livre. « Beaucoup de gens ne savaient pas que j’avais été amputée », indique-t-elle.

Changer les perceptions

Avant de se placer derrière la caméra, Raky a joué les mannequins dans une campagne internationale pour Benetton. « C’est bizarre parce que c’est venu tout seul les photos pour Benetton, ce n’était pas mon objectif d’être mannequin, je suis tombée là-dedans et ça a été une très bonne expérience », soutient-elle.

Raky pour Benetton.

Aujourd’hui, elle préfère être celle qui prend les photos et choisit de mettre en vedette des femmes de tous horizons. « Je veux aller chercher des mannequins, des belles femmes, mais surtout aller chercher autre chose que le physique », explique celle qui a travaillé comme photographe pour 1968 magazine, Plus Model Mag, la Black Fashion Week et Spoiler Magazine, entre autres.

Une photo de Raky Diack pour Kenton magazine.

Si aujourd’hui elle se sentirait à l’aise de retourner devant la caméra, avec ou sans prothèse, Raky insiste sur le fait que ça n’a pas toujours été le cas après la maladie. « Ce n’est pas quelque chose qui revient du jour au lendemain, mais si nous-mêmes on n’aime pas son corps, personne ne va nous aimer. Mon corps, je l’aime comme il est », confie-t-elle.

Avec un mariage à venir, elle se sent pleine d’espoir. « Je suis vraiment en paix, admet-elle. Et j’ai hâte de voir ce que la vie me réserve. »

Raky sera au Salon du livre de Montréal les 21 et 22 novembre prochain.

Donyale Luna

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