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La GRC accusée de réécrire l'histoire de l'attentat au parlement

La GRC accusée de réécrire l'histoire de l'attentat à Ottawa
PC/Adrian Wyld

Le président de l'Association des membres du Service de protection de la Chambre des communes (AESS) s'insurge contre la « récupération » qu'il croit avoir décelée dans un communiqué du neuf novembre de la GRC annonçant la décoration prochaine des agents qui ont contribué à neutraliser l'auteur de l'attentat du 22 octobre 2014 au parlement d'Ottawa.

Dans une lettre du 10 novembre adressée au commissaire de la GRC Bob Paulson et dont Radio-Canada a obtenu copie, Roch Lapensée déclare que, contrairement à ce que prétend la GRC, les membres de l'AESS n'ont pas porté assistance aux policiers fédéraux lors de l'attaque, mais ont eux-mêmes repoussé la menace.

« Ce n'est qu'en raison de l'échec du filet extérieur - sous la responsabilité de la GRC - que les membres de l'AESS ont été amenés à intervenir. J'estime par conséquent que l'allusion contraire qui est faite dans le communiqué (de la GRC) constitue non seulement une révision erronée et malhonnête des faits, mais également une insulte au courage des 220 hommes et femmes grâce à qui l'attaque du 22 octobre 2014 a pu être arrêtée : les membres de l'AESS », précise M. Lapensée.

Il rappelle que tous les rapports qui ont été rendus publics sur les évènements du 22 octobre 2014 indiquent que c'est grâce aux membres de l'AESS que l'attaque a pu être arrêtée.

« Le communiqué (de la GRC) indique que les membres de l'AESS seront honorés en raison de l'assistance qu'ils ont apportée à la GRC, alors que la situation sur le terrain était exactement à l'inverse. »

— Roch Lapensée, président de l'AESS

Le communiqué de la GRC stipule que « douze membres réguliers (GRC) recevront la Citation du commissaire pour bravoure » et que « six civils (AESS) se verront décerner la Citation du commissaire pour bravoure pour l'aide exceptionnelle qu'ils ont apportée à un représentant des forces de l'ordre ».

Réaction de la GRC

La GRC a réagi pour expliquer qu'elle a qualifié par inadvertance les membres de l'AESS de « civils ». Elle regrette ce malentendu et affirme qu'elle ne visait pas à sous-estimer la « bravoure » et le « travail extraordinaire » des constables du parlement.

Les agents de l'AESS ne sont pas des « civils »

Par ailleurs, le président de l'AESS déplore que le communiqué de presse de la GRC qualifie de « civils » ses membres. Cela constitue, selon lui, « une complète négation du fait que, à chaque jour et à chaque minute de leurs fonctions, les membres de l'AESS se dévouent entièrement à la protection du parlement, et font constamment face à la possibilité que des évènements comme ceux du 22 octobre 2014 puissent se produire ».

« Il est ainsi parfaitement inadmissible que des personnes risquant ainsi quotidiennement leur propre sécurité pour protéger notre principale institution démocratique puissent être honorées en qualité de civils. »

— Roch Lapensée, président de l'AESS

L'AESS est formée de 220 hommes et femmes, qui assurent la sécurité à la Chambre des communes. Autrefois non armés, les agents portent une arme depuis l'attentat d'octobre 2014. L'AESS a été créée au début du siècle dernier pour garantir son indépendance face au pouvoir exécutif.

La GRC doit « rectifier les faits »

M. Lapensée demande que le communiqué diffusé par la GRC soit retiré et remplacé par un nouveau qui soit « compatible » avec les faits. Le président de l'AESS a aussi avisé qu'il userait de son influence pour décourager ses membres de se rendre à cette cérémonie si rien n'était modifié à temps. Il n'écarte pas la possibilité de convoquer une conférence de presse « afin de rectifier les faits ».

Le Comissaire de la GRC, Bob Paulson, et le commandant de la Division nationale de la GRC, le commissaire adjoint Gilles Michaud, présideront le 23 novembre la cérémonie qui vise à « reconnaître la bravoure, le dévouement et la rapidité d'intervention de ceux qui ont été impliqués directement dans les événements du 22 octobre 2014. »

Le 22 octobre 2014, Michael Zehaf-Bibeau s'est rendu au parlement d'Ottawa dans l'intention de commettre un attentat terroriste. Il a ouvert le feu et tiré sur le soldat canadien Nathan Cirillo qui a succombé à ses blessures. C'est le sergent d'armes Kevin Vickers qui a abattu Zehaf-Bibeau.

Ottawa Shooting Memorial

Ottawa Shooting Anniversary

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