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Le Koh-i-Noor, ce diamant de la Couronne Britannique que l'Inde veut récupérer

L'Inde veut récupérer un diamant de la Couronne Britannique
The Koh-i-noor, or
ASSOCIATED PRESS
The Koh-i-noor, or

C'est l'histoire presque banale d'un bien de la période coloniale qui, au fil des années, est devenu tout un symbole. Le diamant Koh-i-Noor, "Montagne de Lumière" en français, orne depuis 164 ans la couronnes des reines d'Angleterre. Mais des artistes et des personnalités du monde des affaires indiens réclament son retour sur sa terre natale, et envisagent de porter l'affaire devant la Haute Cour de Londres.

Le diamant de 105 carats est depuis de nombreuses années un sujet de litige entre les gouvernements britannique et indien. Mais cette fois, il faudra compter sur un véritable mouvement baptisé "Mountain of Light" qui regroupe de nombreux acteurs à succès de Bollywood et plusieurs oligarques indiens influents. Ensemble, ils ont adressé une demande à la Haute Cour de Londres pour que le diamant soit restitué à l'Inde, et, comme l'indique The Independant, leurs avocats entendent s'appuyer sur l'Holocaust Act, texte de loi anglais qui permet la restitution d'objets volés par les nazis pendant le Seconde Guerre Mondiale à leurs propriétaires légitimes.

Le Koh-i-Noor, symbole de la colonisation britannique en Inde

Découvert il y a plus de 5000 ans dans les mines indiennes selon certaines rumeurs, l'origine exacte du Koh-i-Noor reste assez mystérieuse. Et il faut attendre les années 1520 pour que le diamant soit mentionné dans les textes comme propriété de Babur, fondateur de l'Empire Mongol. Ensuite, la pierre est tour à tour léguée ou conquise par les différents hommes forts de la région, jusqu'en 1849, où les forces britanniques s'emparent de la région du Penjab et en confisquent les biens, Koh-i-Noor inclus.

Présenté à la reine Victoria en 1851, le diamant, qui pèse alors 186 carats, est retaillé pour atteindre les 105 carats et orne depuis les couronnes des reines d'Angleterre, respectant ainsi la légende qui l'entoure: "porté par Dieu ou par une femme." Aujourd'hui, il fait partie de la Collection de la Reine Victoria et est exposé à la Tour de Londres.

"Le Koh-i-Noor est un des nombreux objets anciens qui ont été sortis de l'Inde dans des circonstances douteuses. La colonisation n'a pas seulement pris la richesse de nos populations mais elle a également détruit l'âme du pays", explique David de Souza, co-fondateur du groupe Tito de loisirs indiens, qui soutient le mouvement des "Moutain of Light"."Ce n'est pas juste une pierre de 105 carats, indique l'actrice Bhumika Singh dans le Sunday Telegraph, c'est aussi une partie de notre histoire et de notre culture et elle doit nous être indubitablement retournée."

La demande a à de multiples reprises été rejetée par les dirigeants britanniques, notamment en 2013, lorsque David Cameron, alors en visite en Inde, avait fait valoir que le Koh-i-Noor était un "don" du chef des Sikhs à la Reine Victoria. Une affirmation contestée depuis toujours par le peuple indien, qui a vécu ce "don" comme une humiliation. Mais cette nouvelle demande, qui arrive quelques jours à peine avant la rencontre entre le reine d'Angleterre et le Premier Ministre indien Narendra Modi le 13 novembre prochain, a de quoi faire frémir les diplomates des deux camps.

Diamants de Stornoway

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