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Économie: l'agriculture prime sur l'aéronautique, dit le ministre Pierre Paradis

L'agriculture prime sur l'aéronautique, dit le ministre Paradis
A farmer harvests wheat using a New Holland Clayson 1545 combine harvester in the Chakwal district of Punjab province, Pakistan, on Saturday, May 4, 2013. Pakistan wheat output to increase this year, the U.S Department of Agriculture's Foreign Agricultural Service said in a report posted today on its website on April 4. Photographer: Asad Zaidi/Bloomberg via Getty Images
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A farmer harvests wheat using a New Holland Clayson 1545 combine harvester in the Chakwal district of Punjab province, Pakistan, on Saturday, May 4, 2013. Pakistan wheat output to increase this year, the U.S Department of Agriculture's Foreign Agricultural Service said in a report posted today on its website on April 4. Photographer: Asad Zaidi/Bloomberg via Getty Images

L'agriculture est plus importante pour l'économie du Québec que le secteur aéronautique, a commenté le ministre Pierre Paradis, vendredi, en s'appuyant sur une étude de l'Institut du Québec.

L'industrie agroalimentaire représente près de 10 % du produit intérieur brut (PIB) du Québec, indique l'étude qui trace un portrait détaillé de la contribution de ce secteur d'activité à l'économie québécoise.

Le nombre d'emplois reliés au secteur agricole est passé de 51 200, en 2004, à 55 800, en 2014, une croissance de 9 %. En comparaison, l'aéronautique fournit un emploi à un peu plus de 40 000 personnes au Québec.

En point de presse, le ministre de l'Agriculture a cité avec satisfaction les principaux résultats de l'étude, qui viennent confirmer l'importance du secteur agricole pour l'économie québécoise.

Au Québec, le secteur agricole, «c'est le principal employeur», a fait valoir M. Paradis. En termes de nombre d'emplois, «c'est plus important que des secteurs qui sont plus connus et plus sexy», comme l'aéronautique, a-t-il ajouté.

L'étude rendue publique vendredi et intitulée «L'industrie agroalimentaire: un puissant levier de développement économique pour le Québec» a été produite par l'Institut du Québec, en partenariat avec les Hautes Études commerciales (HEC Montréal) et le Conference Board du Canada. L'organisme est dirigé par l'ex-ministre libéral des Finances, Raymond Bachand.

L'institut note que l'agroalimentaire connaît une croissance annuelle généralement supérieure à l'économie globale, au Québec.

Pour bien démontrer son importance, il calcule que ce secteur d'activité soutient, directement ou indirectement, un demi-million d'emplois dans toutes les régions du Québec.

Le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, a accueilli favorablement lui aussi les conclusions de l'étude.

Ceci étant, M. Groleau reproche au gouvernement son choix de couper cette année 151 millions dans La Financière agricole, soit 25 % de son budget destiné à soutenir financièrement les agriculteurs.

«Cette décision a fait de l'agriculture le secteur le plus touché, nuisant ainsi à l'investissement, aux productions en émergence, à l'emploi et au développement régional», a-t-il fait savoir, par voie de communiqué.

Pour maintenir sa croissance, le secteur devra à l'avenir miser encore davantage sur l'exportation de ses produits, en développant particulièrement la filière des aliments transformés, estiment les quatre chercheurs de l'institut qui ont réalisé l'étude.

Déjà, la filière de l'exportation des aliments transformés a connu une croissance de 6 % de 2010 à 2013.

De tous les produits alimentaires québécois exportés, on retrouve parmi les meilleurs vendeurs le sirop d'érable et la canneberge, de plus en plus prisés sur les meilleures tables chinoises et japonaises.

Mais le champion toutes catégories demeure le porc, principalement aux États-Unis. «On a exporté plus de viande de porc aux États-Unis que d'hydroélectricité», illustre le ministre de l'Agriculture.

Les revenus du marché du porc totalisaient 1,3 milliard en 2013, en croissance constante depuis 10 ans.

Quant à elles, les productions sous gestion de l'offre - la volaille, les oeufs et le lait - représentent 40 % de l'industrie agroalimentaire québécoise.

Le ministre dit observer certaines tendances chez les consommateurs: une demande croissante pour davantage de produits alimentaires biologiques, contenant moins de pesticides et affichant un étiquetage plus informatif quant à la présence d'organismes génétiquement modifiés (OGM).

Le Vermont vient de légiférer en faveur de l'étiquetage des OGM et le Québec devrait bientôt suivre cette voie, tout comme l'Ontario, a dit M. Paradis.

Il convient que le monde agricole doit revoir à la baisse l'usage des pesticides, au premier chef pour la santé des agriculteurs eux-mêmes. Une politique en la matière est attendue du ministre de l'Environnement, David Heurtel, d'ici la fin de l'année.

Le ministre Paradis promet aussi d'intervenir à court terme pour favoriser la relève agricole. Il attend un rapport et des recommandations sur le sujet dans les prochaines semaines.

En matinée, M. Paradis a dû se prêter à une interpellation de deux heures en Chambre, pour rendre des comptes à l'opposition sur sa gestion.

La députée caquiste de Mirabel, Sylvie D'Amours, lui a reproché son immobilisme depuis qu'il occupe ses fonctions: «Parle, parle, jase, jase, mais il n'y a rien qui se passe. On a de belles phrases, on a des belles promesses, mais il n'y a rien qui aboutit.»

Le ministre Paradis prétend que le secteur agroalimentaire a un impact économique plus important pour le Québec que l'aéronautique, «pourquoi, alors, le gouvernement a-t-il investi 1,3 milliard dans une mauvaise entente avec Bombardier, pendant qu'il coupait 151 millions dans les budgets de fonctionnement de La Financière agricole?», s'est interrogé de son côté le député péquiste de Berthier, André Villeneuve.

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