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Deafheaven au Club Soda : Attentes trop élevées?

Deafheaven au Club Soda : Attentes trop élevées?

Deafheaven en spectacle à Londres au mois d'août.

Comme si la sortie, en 2012, de Sunbather n’avait pas assez divisé la communauté métalleuse et musicale en général, la formation californienne Deafheaven a récidivé en octobre avec New Bermuda, un album qui n’a pas fini de faire jaser et de polariser. Même les plus convaincus fervents du groupe ont été confondu par le troisième album du groupe mené par George Clarke et Kerry McCoy.

Selon certains, en voulant convaincre qu’elle avait sa place sous l’appellation « métal », le quintette a perdu les caractéristiques qui en faisaient un ovni fascinant dans le milieu. Pour d’autres, les influences prises dans la musique lourde plus classique — certains riffs rappellent tout simplement le trash métal à la Slayer — ont offert à Deafheaven la crédibilité et les munitions manquantes pour devenir un des groupes les plus mémorables des dernières années.

Avec cette prémisse en tête, quelle meilleure façon de se faire une tête sur Deafheaven que d'assister au spectacle de lundi soir au Club Soda?

Une scène intérieure et sombre cadre évidemment mieux avec le groupe que le stage ensoleillé d’un après-midi au parc Jean-Drapeau. Sans rien enlever à la performance de Clarke, McCoy et cie au Heavy Montréal cette année, on pouvait s'attendre à ce qu’un spectacle en salle ajoute plus à l’atmosphère que veulent transmettre les musiciens américains.

En effet, une scène moins large et un jeu d’éclairage simple, mais efficace ont bien servi la performance. En particulier, les jeux de lumière qui donnaient l’impression que le logo « DEAFHEAVEN », derrière les musiciens, se mouvait au rythme de la musique étaient très réussis.

Musicalement, le spectacle offert aux gens présents — qui n’étaient étonnamment pas aussi nombreux qu’on pouvait s’y attendre, considérant la notoriété de la formation et le buzz qui l’entoure — était mitigé. La foule n’était pas la plus animée et énervée qu’on ait vue, bien qu’un petit mosh pit se soit installé devant le chanteur lors de quelques moments du show.

Deafheaven a joué son nouvel album intégralement en deux parties entrecoupées par le simple From the Kettle Onto the Coil. Est-ce que les nouvelles chansons qui sont plus faibles ou les musiciens qui n’étaient pas au sommet de leur art? En effet, en comparaison avec des spectacles passés — comme l’excellente présence du groupe au Ritz PDB, environ à la même époque l’an dernier —, on ne pouvait s’empêcher de trouver le son moins riche et passionnant.

On ne peut pourtant pas blâmer chacun des membres individuellement. Daniel Tracy, à la batterie, a été particulièrement impressionnant, tandis que Clarke — qui est probablement l'un de leaders de groupe les plus captivants à voir aller — a offert une performance vocale à peu près parfaite. Les guitaristes étaient sur la même longueur d’onde, même si leurs interactions — inexistantes — sur scène donnent l’impression d’un manque de cohésion (alors qu’il s’agit plutôt du style de showmanship qu’ils souhaitent offrir).

C’est vraiment lors du rappel qu’on s’est rendu compte que le problème est peut-être plus au niveau des nouveaux morceaux que de la performance sur scène. En effet, le quintette est revenu sur scène pour jouer Dream House, la première pièce de Sunbather et probablement son plus grand succès jusqu'à maintenant. Et c’est là qu’on a entendu la musique la plus texturée, la plus belle, la plus complexe, la plus originale, mais surtout, le plus « Deafheaven » de la soirée.

Selon certains, le groupe de San Francisco a trop précipité les choses pour sortir New Bermuda. Si c'est là la raison principale qui explique que le nouvel album et le spectacle de lundi soir ont été inférieurs, sans être complètement ratés pour autant, à nos attentes, les amateurs peuvent se rassurer : Deafheaven a encore beaucoup à nous offrir. Histoire à suivre.

LISTE DES CHANSONS JOUÉES :

  1. Brought to the Water
  2. Luna
  3. Baby Blue
  4. From the Kettle Onto the Coil
  5. Come Back
  6. Gifts for the Earth
  7. RAPPEL: Dream House

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