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«Dans l'œil du dragon» : Gilbert Rozon sera le cinquième dragon

«Dans l'œil du dragon» : Gilbert Rozon sera le cinquième dragon
Facebook/Gilbert Rozon

Gilbert Rozon devient un dragon. Danièle Henkel, Serge Beauchemin, Mitch Garber et Martin-Luc Archambault réintégreront tous leurs sièges d’investisseurs l’été prochain, mais Alexandre Taillefer avait déjà annoncé qu’il ne serait pas de retour pour la cinquième saison de Dans l’œil du dragon. C’est donc le président-fondateur de Juste pour rire qui le remplacera.

On anticipe déjà les commentaires comiques ou irrévérencieux, teintés de franc-parler, qui sortiront de la bouche de celui qui a poussé l’audace jusqu’à créer son propre one man show, cet été.

D’ailleurs, c’est pour miser sur sa personnalité un brin excentrique que la direction de Radio-Canada et les productrices Marleen Beaulieu et Isabelle Lemoyne, d’Attraction Images, ont voulu mettre le grappin sur Gilbert Rozon.

Pour le reste, le concept de Dans l’œil du dragon demeurera inchangé. Il est certain que les mécènes reviendront dans nos petits écrans au printemps ou à l’été 2016, mais leur case-horaire n’a pas encore été déterminée. Pourraient-ils quitter la plage du lundi, 20h, qu’ils occupent depuis leurs débuts à Radio-Canada, en 2012? Ce sera confirmé plus tard.

«Gilbert est quelqu’un qui est différent de tout le monde, a noté Dominique Chaloult, directrice générale de la télévision de Radio-Canada, en point de presse téléphonique, lundi matin. C’est un personnage coloré, allumé, drôle, intelligent, qui a une grande expertise. Il peut apporter son épice à l’émission.»

En contrepartie, Rozon affirme être un fidèle adepte de Dans l’œil du dragon. Toujours à l’affût de moyens d’aider les jeunes à démarrer leur business, il reproche notamment aux banques de ne pas investir suffisamment en ce sens. Il considère son implication en tant que dragon comme sa contribution personnelle à ce niveau.

«Je me serais senti mal de ne pas faire ma part, a précisé l’homme d’affaires. Au Québec, l’entrepreneurship est important. Je dis toujours que la meilleure façon d’écrire sa vie, c’est d’être entrepreneur. Il faut donner du mentorat, donner des exemples. Alors, pour moi, c’était un devoir d’y aller… même si le défi me stresse et m’angoisse un peu!»

«Il y a tellement peu d’émissions qui valorisent les entrepreneurs, a-t-il ajouté. On a des héros dans le sport, dans le show-business, on a besoin de modèles, d’inspirations. C’est important d’en avoir aussi dans le monde des affaires, qui offre beaucoup de potentialité.»

Le droit à l’erreur

La passion de Gilbert Rozon pour les chiffres et la mise sur pied de projets ne date pas d’hier. Déjà, adolescent, il était bossait comme fossoyeur dans son village natal de Saint-André d’Argenteuil, dans les Laurentides.

De fil en aiguille, d’essais en erreurs, il est parvenu à bâtir l’empire Juste pour rire, qui se déploie aujourd’hui dans un festival (qui a été le premier du genre et demeure à ce jour le plus important au monde), la production télévisuelle, les spectacles et la gestion d’artistes. Les créations de Juste pour rire rayonnent désormais non seulement au Québec et au Canada, mais dans plusieurs pays, dont les États-Unis, l’Angleterre et l’Australie. Gilbert Rozon a été nommé commissaire des fêtes du 375e anniversaire de Montréal, qui auront lieu en 2017.

Même si Dans l’œil du dragon existe depuis cinq ans chez nous, le père de trois garçons n’avait jamais été approché pour être membre du panel de «cracheurs de feu» (ou de fonds!).

Même si son bagage se situe principalement dans la sphère culturelle, Rozon maintient être toujours avide de connaissances, et n’est pas effrayé par la perspective de devoir supporter des gens qui n’évoluent pas dans le même milieu que lui.

««Ce n’est pas nécessairement connu chez moi, mais tout m’intéresse, dans la vie. Je lis sur tout, je suis curieux de tout», avance celui dont les contacts avec les autres dragons se limitent à avoir déjà affronté Martin-Luc Archambault dans une joute de Monopoly et croisé Mitch Garber à quelques reprises.

Bien connu à la télévision française, où il est juge au concours La France a un incroyable talent, qui tient l’antenne depuis 10 ans, Gilbert Rozon endosse là-bas un personnage de «méchant», qui n’a pas la langue dans sa poche. Il adoucira le ton ici, a-t-il promis.

«Je ne pourrai pas avoir la même attitude. Ici, c’est complètement différent. J’aurai une attitude un peu plus humaine. Je suis moi-même entrepreneur, j’ai vécu des échecs, des difficultés, je sais ce que c’est, mal présenter son dossier. J’espère être là pour encourager, soutenir et, évidemment, critiquer. Parfois, un «non» peut être constructif, dans la vie.»

Parmi les mentors qui ont inspiré Gilbert Rozon dans son parcours, le principal intéressé cite Pierre-Marc Johnson, un grand ami depuis 30 ans, et Charles Trenet. La plus grande leçon qu’il a apprise, à force de travailler sans relâche? Qu’il ne faut pas avoir peur de tomber et de se relever.

«C’est une dimension que j’aimerais mettre de l’avant. Il faut se donner le droit à l’erreur. Les gens qui ont peur de se tromper ne font rien. La seule façon d’aboutir à rien, c’est de ne pas bouger. Quand tu bouges, tu risques de te tromper.»

Et des risques, Gilbert Rozon compte bien en prendre au cours de son séjour dans les décors de Dans l’œil du dragon.

«J’ai hâte de mettre de l’argent, ça m’excite d’avance!», a-t-il ricané, lundi, laissant ainsi planer qu’il tendra quelques gros sous et ne sera pas chiche, comme on a reproché à quelques-uns de ses collègues de l’être, dans le passé.

Chose certaine, Gilbert Rozon ne devrait pas avoir de misère à s’imposer parmi ses collègues Danièle Henkel (présidente-fondatrice des Entreprises Danièle Henkel, qui se distinguent dans le secteur médico-esthétique), Martin-Luc Archambault (président du fonds MLA Ventures, fondateur de l’incubateur Bolidea), Serge Beauchemin (co-fondateur de 3-Soft, qui se démarque dans les technologies de l’information, et président du groupe Créacor) et Mitch Garber (PDG de Caesars Acquisition Company, qui contrôle la World Series of Poker, les hôtels et casinos Planet Hollywood et Bally’s).

Les entrepreneurs qui aimeraient défiler devant les dragons dans quelques mois peuvent déjà s’inscrire ici.

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