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CSeries: le ministre Daoust veut une aide «significative» du fédéral

Bombardier: le ministre Daoust veut une aide «significative» du fédéral
Compagnie Bombardier

Après Québec, c'est maintenant au tour du gouvernement fédéral de donner un coup de pouce "significatif" à Bombardier (TSX:BBD.B), croit le ministre de l'Économie, Jacques Daoust.

De passage à Montréal lundi, M. Daoust n'a toutefois pas voulu s'avancer sur la forme que cette potentielle contribution fédérale pourrait prendre.

"Je ne vois pas pourquoi le gouvernement fédéral, qui est intervenu dans l'industrie de l'automobile en Ontario, avec le gouvernement de la province - à juste titre, parce que c'est une industrie qui est importante _ (n'interviendrait pas aussi dans ce cas)", a-t-il dit, en marge d'une annonce sur un autre thème.

"Et bien l'industrie aéronautique, chez nous, est tout aussi importante, a ajouté M. Daoust. Il serait normal qu'il y ait une contribution fédérale pour qu'on partage ensemble le risque."

Prudent dans ses commentaires, le ministre de l'Économie ne s'est pas risqué à dévoiler le montant qu'il avait en tête concernant un coup de pouce fédéral au constructeur d'avions et de matériel roulant.

Selon M. Daoust, il reviendra à Québec et Ottawa de discuter du dossier ainsi que du "véhicule d'investissement" à privilégier.

Vendredi dernier, le gouvernement Couillard est venu à la rescousse de Bombardier en injectant 1,3 milliard $ dans une société en commandite afin soutenir le coûteux programme de la CSeries.

L'État québécois détiendra 49,5 pour cent - contre 50,5 pour cent pour Bombardier - de cette coentreprise dans laquelle seront transférés la totalité des actifs de cet avion commercial.

La multinationale québécoise compte quelque 17 750 employés au Québec, dont plus de 1700 affectés au programme de son nouvel avion commercial, dont les premières livraisons sont prévues l'an prochain.

À écouter M. Daoust, le téléphone du premier ministre fédéral désigné, Justin Trudeau, qui doit annoncer la composition de son conseil des ministres ce mercredi, devrait sonner rapidement.

"Il est clair que je vais l'appeler la journée où il va être nommé", a assuré le ministre québécois de l'Économie à propos de celui ou de celle qui sera désigné pour occuper ce poste au fédéral.

Plusieurs articles ont récemment laissé entendre que l'entreprise aurait aussi demandé au moins 350 millions $ en aide à Ottawa.

L'opposition péquiste, quant à elle, a affirmé ne pas comprendre pourquoi ce n'est que maintenant que le ministre Daoust demande l'aide du fédéral. "Il aurait peut-être dû s'asseoir avec le fédéral et discuter avant d'attacher son deal de 1,3 milliard $. J'ai l'impression qu'il met la charrue avant les boeufs. Il a mis 1,3 milliard $ dans la coquille très risquée de la CSeries et, après ça, il demande de l'aide au fédéral", a critiqué en entrevue Alain Therrien, porte-parole pour les dossiers d'économie.

Le ministre Daoust aurait pu attendre, selon lui, que son nouvel homologue fédéral soit nommé mercredi. "C'était pas une question de jour", a-t-il fait valoir.

Entre-temps, un analyste de la Banque Scotia estime qu'en dépit de l'intervention du gouvernement du Québec, Bombardier se trouve toujours dans une situation délicate en ce qui a trait à ses liquidités.

Dans une note envoyée à ses clients, Turan Quettawala va même jusqu'à évoquer la possibilité d'un autre plan de sauvetage à moyen terme à l'endroit de la multinationale.

"Malgré les quelque 6 milliards $ disponibles en liquidités, Bombardier demeure précaire et pourrait encore avoir besoin d'argent d'ici 12 à 18 mois, écrit-il. Le scénario d'un plan de sauvetage 2.0 est très possible."

À première vue, l'intervention de Québec semblait positive, mais ce sentiment a changé lorsqu'il a été clair que l'injection de 1,3 milliard $ ne couvrirait que la moitié du montant nécessaire afin de compléter le programme de la CSeries.

La semaine dernière, le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, avait rappelé que le partenariat avec Québec n'était qu'une des nombreuses mesures visant à consolider la situation financière de l'entreprise.

En plus de la vente d'une participation minoritaire dans sa division ferroviaire, qui pourrait lui rapporter entre 1 et 2 milliards $ US selon les analystes, Bombardier réfléchit aux autres options stratégiques qui s'offrent à elle, dont la vente d'actifs non essentiels et la réduction des coûts liés à certains programmes comme celui du turbopropulseur Q400.

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