Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
Soul black et OSM Pop
JFCYR

Sous la direction de Simon Leclerc, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) a rassemblé cinq personnalités bien connues du milieu de la musique québécoise afin d'offrir une réinterprétation de grands succès soul, R&B, gospel et rock, dans le cadre de la série OSM Pop (http://www.osm.ca/fr/concert/losm-soul). Grâce à l’initiative du chef d’orchestre, deux concerts intitulés OSM Soul seront proposés à la Maison symphonique les 3 et 4 novembre.

Élizabeth Blouin-Brathwaite, Gardy Fury, Kim Richardson, Dorian Sherwood et Normand Brathwaite vont interpréter plusieurs classiques de la musique populaire ayant marqué plusieurs générations. « When a Man Loves a Woman » de Percy Sledge, « Fragile » de Sting, « What's Going On » de Marvin Gaye, « Bridge Over Troubled Water » de Simon and Garfunkel, « Kiss from a Rose » de Seal et « Simply the Best » de Tina Turner font parties des morceaux retenus par l’équipe. Normand Brathwaite aura même la responsabilité de chanter sur un extrait de la Neuvième symphonie de Beethoven !

Le contexte symphonique

« J’ai approché les gens de l’OSM il y a environ un an, explique en entrevue Simon Leclerc. J’avais souligné que je voulais faire un show avec des Blacks. Ce qui m’intéressait par-dessus tout, c’était d’entendre ces artistes dans un contexte symphonique. On va flirter avec le gospel, le R’n’B, le rock et même la chanson française. On ratisse très large. Ces cinq personnes seront strictement accompagnées que par les musiciens de l’OSM. Ils ont été assez fous et courageux pour accepter de se lancer dans l’aventure. Pour eux, c’est un défi de chanter sans section rythmique. »

« Pour ma part, j’adore les grandes mélodies, renchérit le chanteur Gardy Fury (en plus de sa jeune carrière solo, il a notamment collaboré à plusieurs comédies musicales comme Génération Motown, Notre-Dame de Paris, Big Bazar, Harspray). Ça prend juste un bon liant. Je suis un fan de Freddy Mercury, le chanteur du groupe Queen, qui faisait notamment de la symphonie rock. Ce n’est pas si difficile de transposer la chanson pop en symphonie. »

La voix de Normand Brathwaite

Dans ce projet qui mise sur des artistes à la voix chaude et puissante, Normand Brathwaite fait possiblement figure de parent pauvre. Bien qu’il soit reconnu pour son amour à l’égard de la musique (dans la vie, il joue du clavier, de l’harmonica et des percussions) on ne pourrait le qualifier de chanteur professionnel.

« Quand Simon m’a téléphoné, j’ai commencé en disant quoi… (rires) Je suis très conscient de ne pas avoir une voix à la hauteur des quatre autres [collaborateurs], qui sont de vrais chanteurs, affirme Brathwaite. Cela dit, Simon m’a proposé des trucs que je connaissais. Dans mon cas, il a choisi des pièces qui permettent d’exprimer la fragilité de ma voix, qui n’est pas très puissante. Évidemment, ce n’est pas facile pour moi. Mais je vais tout donner. C’est juste beaucoup de travail à la maison... »

Au dire de Fury, la présence de Normand Brathwaite au sein de ce quintette de chanteurs était nécessaire puisqu’il représente « un symbole vivant de l’intégration et du métissage » des cultures au Québec, ce qu’endosse Simon Leclerc. « Dans la communauté noire, il était une inspiration, poursuit Fury. Pendant longtemps, on avait de l’admiration à le voir évoluer dans le milieu artistique. C’est aussi un rassembleur à cause des émissions qu’il a animées comme Belle et Bum ou encore Beau et chaud. »

Hormis Kim Richardson, qui a déjà interprété quelques extraits avec grand orchestre, tous les autres chanteurs en seront à leur première expérience symphonique. « Et c’est en partie ce qui m’intéressait, précise le chef d’orchestre. On est juste allé chercher les meilleurs. Je voulais des gens qui ont du soul et les plonger dans l'univers symphonique, au-delà du répertoire […] Je leur ai aussi demandé des suggestions, peu importe le style. On a joué au ping-pong. J’ai eu pas mal de surprises de la part de Gardy, qui a proposé des choses assez folles… J'ai fait un premier tri puis on a discuté de certains morceaux. »

Chose certaine, les cinq interprètes de ce concept OSM Pop sont tous d’avis qu’ils sont privilégiés de participer à une telle expérience, qui met à profit une autre facette de leur talent respectif.

Pop démocratisation

Une nouvelle fois, Simon Leclerc s’est acharné à réarranger la musique de plusieurs pièces populaires afin de les présenter ensuite aux musiciens (entre 85 et 90 personnes selon lui) de l’OSM. Il a aussi dû s’assurer de produire un liant efficace afin que tout « coule bien » dans un concert impliquant différents genres musicaux, orchestre symphonique et chanteurs populaires, qui insiste sur l’importance de « briser le moule » et les normes étables.

Créé depuis quelques années déjà, OSM Pop est d’ailleurs un concept qui vise à proposer autrement la musique symphonique. L’OSM a notamment participé à des concerts-événements avec Cœur de pirate, Adam Cohen, Mika, Les Trois Accords, Bruno Pelletier, Fred Pellerin ou encore Patrick Bruel. Cette série spéciale s’inscrit dans la volonté de démocratiser la musique classique et du coup le travail de l’OSM. Ainsi, la touche soul de ces cinq chanteurs permettra, à sa façon, de rapprocher le public et l’orchestre.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.