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Premier forum sur la culture piétonne au Québec: Comment rendre une ville «àpiedtissante» (VIDÉO)

Comment rendre une ville «àpiedtissante» (VIDÉO)

Trottoirs étroits ou carrément inexistants, temps de traverse trop court, absence de bancs... Le piéton est souvent oublié dans les projets d'aménagement urbain. C'est dans l'objectif de changer les choses que s'est tenu cette semaine le premier forum dédié à la culture piétonne au Québec, Priorité piétons, où des experts d'ici et d'ailleurs sont venus partager leurs idées pour rendre les villes plus «àpiedtissantes».

«Boiriez-vous du vin juste buvable? Mangeriez-vous de la nourriture juste mangeable? Si la réponse est non, eh bien pourquoi acceptons-nous de marcher dans des lieux qui sont juste "marchables"?» demande Steve Mouzon aux participants. L'architecte et blogueur américain, qui a inventé le concept du «walk appeal» ou des espaces «àpiedtissants», a participé jeudi au forum organisé conjointement par Vivre en Ville et le nouvel organisme Piétons Québec. Ce nouveau groupe, formé de bénévoles de partout dans la province, souhaite participer à l'implantation d'une culture piétonne au Québec, tant chez les décideurs politiques que ceux qui pilotent les projets de revitalisation des rues.

Amnésie mondiale depuis 1945

En termes d'aménagement urbain, «le monde entier a été atteint d'une sorte d'amnésie depuis la Seconde Guerre mondiale», explique Steve Mouzon. Les rues et les espaces publics ont été construits en ne pensant qu'aux voitures, que ce soit pour la circulation ou le stationnement. «Les vieilles villes sont beaucoup plus adaptées à la marche à pied, comme Paris par exemple. Ce sont des lieux "àpiedtissants", nous devons simplement recommencer à faire comme nos ancêtres», affirme l'architecte.

Comment faire pour rendre les espaces publics plus «walk appeal» ou «àpiedtissants»? «L'idée du "walk-appeal" est assez simple. Il s'agit de repenser l'espace qui se trouve entre la façade d'un commerce et la rue: on y trouve normalement le trottoir. Il faut repenser ce trottoir, est-il trop étroit? Peut-on ajouter de la végétation, des installations pour s'asseoir? Voilà des questions qu'il faut se poser» explique l'expert.

Ces questions, les responsables de l'aménagement et des flux de circulation ne se les posent pas assez souvent, déplore Jean-François Bruneau, professeur associé à l'Université de Sherbrooke et membre de la Chaire Mobilité de l'École Polytechnique. « Les dirigeants doivent faire un choix, soit l’auto est prioritaire, soit le piéton l’est », dit-il. À son avis, il faut s'inspirer de plusieurs villes européennes qui ont recentré le piéton dans le milieu urbain, en multipliant les aménagements destinés aux piétons: des larges saillies de rue en passant par les dos-d'âne et les zones de vitesse limitées à 30 km/h.

Jean-François Bruneau a participé a élaboré pour le ministère des Transports un « code de la rue », inspiré d’une demi-douzaine de pays européens réputés pour leur partage de la route harmonieux.

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