Le Canadien Pacifique (CP) collabore avec le Service de police de la Ville de Montréal dans le cadre d'une enquête criminelle concernant le déraillement de train survenu jeudi à Montréal.
L'entreprise ferroviaire a indiqué que cinq wagons plats vides avaient été garés dans une gare de triage de l'est de Montréal depuis décembre 2014.
Selon le porte-parole du CP, Martin Cej, les résultats préliminaires de l'enquête de l'entreprise montraient que ces wagons pourraient avoir été trafiqués, les mettant en route de manière inopinée.
Le CP a affirmé qu'après que les wagons eurent commencé à bouger, un système de sécurité s'est mis en marche et a délibérément fait dérailler les wagons pour empêcher qu'ils s'éloignent davantage de la gare de triage.
Un wagon a endommagé une maison lors du déraillement, jeudi, mais personne n'a été blessé.
Le CP a soutenu que les wagons avaient été garés dans le respect des normes de Transports Canada.
Le train n'avait pas assez de freins à main
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) enquête aussi pour déterminer les circonstances du déraillement, qui est survenu à basse vitesse.
Les premiers éléments de l'enquête font ressortir que le nombre de freins à main appliqués sur les wagons du convoi était insuffisant pour empêcher le train de partir à la dérive.
La rame comportait 26 wagons, et seuls 10 freins à main étaient en fonction au moment du déraillement.
L'enquêteur du BST, Guy Laporte, est formel : « C'est sûr et certain que le nombre de freins à main qui demeuraient encore sur la rame a fait en sorte que la traction, l'effort de freinage étaient insuffisants pour être capables de retenir la rame. C'est pour ça qu'elle a bougé. »
Le ministre Heurtel se fait rassurant
Le ministre de l'Environnement, David Heurtel, a pour sa part rappelé, vendredi, que Québec a annoncé, en 2014, une évaluation environnementale stratégique sur les hydrocarbures, leur transport et la sécurité, que ce soit par train, par oléoduc ou par camion.
Québec va rendre publics « d'ici la fin de l'année ou au tout début de l'année prochaine » les résultats de cette évaluation environnementale stratégique, a-t-il noté.
Jeudi, le maire Coderre avait déploré la lenteur des autorités à réagir dans ce domaine.
Les municipalités demandent depuis longtemps, particulièrement depuis la tragédie de Lac-Mégantic, d'être informées des convois qui traversent leur territoire et des matières qu'ils transportent.
Interrogé à ce sujet, le ministre Heurtel a assuré qu'il prenait la situation au sérieux.
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