Alerte au talent: Ariane Zita sort son premier album, Oui mais non, le 30 octobre. Pétillante et enjouée, l'auteure-compositrice-interprète a pris quelques minutes de son temps pour discuter de cette entrée dans le monde de la musique. Ou plutôt, de l'aboutissement d'un travail qui s'est étalé sur plusieurs années. Entrevue.
Ariane Zita, c'est qui? «En tant que personne ou artiste?» lance-t-elle du tact au tact. «J'avoue que je ne sépare pas la personne de l'artiste. Être artiste, ça définit vraiment ce que je suis. Je pense que j'ai toujours été singulière. Je m'en rendais compte quand j'étais enfant: j'ai toujours été particulièrement créative. Et cette créativité m'habite autant quand je dessine, quand je réfléchis sur la vie ou quand je dois résoudre un problème.»
Celle qui a un bagage génétique assez fort côté musical - sa mère a été musicienne et son père l'est toujours - a appris à apprivoiser la musique tout en en faisant ses premiers pas, en prononçant ses premiers mots.
«J'ai des vidéos de moi à 2 ans qui pioche sur un piano. La musique a été très tôt dans ma vie malgré moi, mais on ne me l'a jamais imposée. Mon frère, par exemple, ne travaille pas du tout dans ce domaine.» Entourée de parents compréhensifs et encourageants, l'artiste n'a jamais eu à nier son amour de la musique. «Même si je leur avais annoncé que je voulais être paléontologue, ils m'auraient dit go!»
Le mot d'ordre: spontanéité
C'est donc tout naturellement qu'Ariane explore ses talents musicaux depuis plusieurs années et qu'elle s'est dirigée en studio pour enregistrer Oui mais non. Loin d'en être à sa première expérience, Zita nous a également offert un premier EP homonyme folk-pop en anglais en novembre 2012. Bien accueilli par la critique, il annonçait bien pour la suite.
Sans vouloir nécessairement rester dans les mêmes sonorités, l'auteure-compositrice-interprète a ouvert grand la porte à l'inspiration et à un beau mélange entre langue anglaise et française: «C'est un album sincère. Je n'avais vraiment pas de ligne directrice en tête. Je n'ai pas essayé de ressembler à quoi que ce soit. Ça s'est fait spontanément, intuitivement. Ça a été créé près une période difficile: je l'ai fait pour m'apaiser et si ça peut aider les autres, parfait!»
Entre solitude et esprit de gang, Oui mais non s'est créé de manière très coopérative. «J'ai écrit les tounes et je les ai jammées avec mon band. Les paroles et les mélodies, c'est moi. C'est un beau travail d'équipe par le suite: je suis habituée que mes musiciens mettent leur couleur, leurs idées...» Qui sont ces musiciens de talent? Vincent P. Appelby (guitares), Martin Landry (batterie et percussions), Gabriel Gagnon (synthétiseurs et orgue) et Carl-Éric Hudon (basse et chœurs).
Féminine et féministe
Parce que l'un ne va pas nécessairement avec ou sans l'autre. Quand on lui demande si le fait d'être une fille facilite ou complique les choses dans l'industrie musicale, Ariane n'hésite pas une seconde. «Je peux garantir que ça rend les choses plus difficiles. Déjà, moins de femmes font ce métier. Il y a un gros problème de crédibilité.»
De la part du public? «Non, de nos pairs! Je ressens beaucoup de condescendance. Ce n'est pas tout le monde, c'est clair. Mais certains gars font des efforts de domination, nous voient comme des petites filles. Le nombre de fois où je me suis fait demander si j'étais la blonde d'un des musiciens en arrivant pour faire un show! Je pense que plus nous serons à l'aise de faire ce qu'on fait, plus on va aller dans le bon sens!»
Envie d'aller au lancement? Ça se passe le 3 novembre au Bar Le Ritz PDB dans une formule 5 à 7. Bonne nouvelle, c'est gratuit (et on promet du doux, des chats et des bonbons)!
D'ici là, on met Oui mais non dans nos oreilles. Bonne écoute!
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