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Peut-on comparer l'aide à Bombardier à celle du secteur de l'automobile? Épreuve des faits

Peut-on comparer l'aide à Bombardier à celle du secteur de l'automobile?

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, défend son plan d'aide de 1,3 milliard de dollars à Bombardier en le comparant au plan de sauvetage de 13,7 milliards pour l'industrie automobile en Ontario en 2009.

Un texte de Denis-Martin Chabot

« L'aéronautique au Québec, pour Montréal, c'est aussi important que l'automobile en Ontario. Il y a eu beaucoup d'efforts qui ont été déployés à juste titre quand l'industrie automobile a été en difficulté. Il est tout à fait normal que l'état s'implique dans un secteur aussi stratégique pour le Québec. »

— Philippe Couillard, premier ministre du Québec

Mais le plan de sauvetage de l'industrie automobile a-t-il eu le succès escompté? Vérification faite : c'est un succès mitigé.

Ce plan de sauvetage a coûté cher aux gouvernements ontarien et fédéral, car contrairement à leurs attentes, ils n'ont pas récupéré toutes les sommes investies.

En 2009, les deux paliers de gouvernement ont déboursé 13,7 milliards de dollars pour sortir GM et Chrysler de la faillite.

Au printemps dernier, Ottawa a vendu son dernier bloc d'actions, et selon les experts, les gouvernements fédéral et ontarien ont perdu 3,5 milliards de dollars, soit le quart de leurs investissements.

Malgré cela, le secteur de l'automobile au Canada a perdu plus de 16 000 emplois depuis la récession de 2008, ou 11 % de la main d'oeuvre totale dans cette industrie qui comptait 121 500 travailleurs en 2014.

Les gouvernements devaient intervenir pour sauver le secteur automobile, selon l'économiste Jean-Pierre Aubry, chercheur associé au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) et un membre du Comité des politiques publiques de l'Association des économistes québécois. L'Amérique du Nord traversait alors une grave récession, rappelle-t-il. Sans ce soutien, les conséquences auraient été encore plus désastreuses pour l'économie, ajoute M. Aubry.

Aux États-Unis, où le gouvernement fédéral a injecté 104 milliards de dollars canadiens pour sauver GM et Chrysler, la perte se chiffre à presque 13 milliards de dollars, soit 12 %. Quant aux emplois dans l'industrie automobile, ils ont diminué d'environ 5 % entre 2007 et 2014, pour atteindre 902 500 travailleurs en décembre dernier.

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