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L'ultimatum des chefs autochtones rejeté par Philippe Couillard (VIDÉO)

L'ultimatum des chefs autochtones rejeté par Philippe Couillard (VIDÉO)

Le premier ministre, Philippe Couillard, a poliment rejeté l'ultimatum lancé mardi par l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) dans la foulée des allégations d'agressions sexuelles et d'abus de confiance contre des policiers de la Sûreté du Québec (SQ) à Val-d'Or. Les leaders autochtones exigeaient une rencontre d'ici 24 heures.

Le bureau du premier ministre rappelle que celui-ci a posé plusieurs gestes depuis la diffusion du reportage de Radio-Canada qui a tout déclenché, dont la nomination d'un observateur à l'enquête du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

« De plus, deux ministres se sont déplacés à Val-d'Or dimanche dernier et aujourd'hui, ils ont annoncé des mesures de soutien qui aideront à répondre aux besoins immédiats de la situation », a ajouté son porte-parole Harold Fortin, par voie de communiqué.

Les demandes de l'APNQL

Plus tôt dans l'après-midi, les chefs autochtones de l'APNQL s'étaient réunis à Val-d'Or pour exprimer leur solidarité envers les femmes qui ont dénoncé les agressions qu'elles disent avoir subies de la part de policiers de SQ.

Leur grand chef, Ghislain Picard, a parlé d'une rencontre très émotive, au cours de laquelle certains représentants des Premières Nations ont exprimé leur colère. Les chefs ont adopté une position commune, notamment sur la mise à disposition de ressources de soutien continu aux femmes autochtones de la communauté de Val-d'Or.

Ghislain Picard a aussi donné un ultimatum au premier ministre Philippe Couillard, afin qu'il rencontre les représentants des Premières Nations d'ici 24 heures

« Le premier responsable de cette crise, ici, à Val-d'Or, c'est le premier ministre du Québec. Donc, on demande que le premier ministre, M. Couillard, se manifeste dans les meilleurs délais possible, dans les 24 prochaines heures. »

— Ghislain Picard, chef de l'APNQL

« Notre intention est de sommer [le premier ministre] à une rencontre des Premières Nations au niveau du Québec et du Labrador. Il n'a pas le choix. Il doit assumer ses responsabilités et rencontrer les Premières Nations », a précisé M. Picard.

Il a ensuite insisté sur la nécessité d'une enquête indépendante. « Le lien de confiance est brisé entre nos autorités, nos communautés et les autorités policières, que ce soit la Sûreté du Québec, le SPVM ou même la Gendarmerie royale du Canada », a déclaré M. Picard. Il a souhaité que le mécanisme de déposition de plainte se poursuive auprès du SPVM, en insistant sur la demande qu'une entité policière autochtone fasse la surveillance du processus de déposition de plainte.

De courts délais en vue de la commission d'enquête fédérale sur les femmes autochtones sont aussi exigés.

Environ 40 représentants de nations autochtones étaient présents mardi au Centre d'Amitié autochtone de Val-d'Or. Sept des 10 nations autochtones du Québec et du Labrador étaient représentées.

Le chef de la communauté de Nemaska, Greg Jolly, explique qu'il a assisté à la rencontre « pour écouter ce qui arrive à toutes les communautés », parce les allégations révélées par l'équipe d'Enquête ont « un impact sur tout le monde ». « Je suis ici pour supporter les femmes aussi », a-t-il précisé.

Le député fédéral d'Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, Romeo Saganash, s'était dit optimiste par rapport à l'issue de cette rencontre. « C'est toujours dans l'adversité qu'on arrive à trouver le meilleur de nous-mêmes et c'est ce qui va se passer ici », a-t-il dit.

Selon Ghislain Picard, il faut rétablir la confiance et trouver des solutions. « Même si on est au stade des allégations, dit-il, il n'en demeure pas moins que c'est une crise sans précédent et que ça cause un clivage énorme entre notre communauté et le système de justice. Donc, il faut se pencher là-dessus et voir comment, collectivement, nous allons intervenir comme chefs des différentes communautés, différentes nations. »

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