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Des policiers interviennent sur les piquets de grève

Des policiers interviennent sur les piquets de grève

Une centaine d'employés de la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) sont entrés au travail ce matin sous escorte policière. Les travailleurs, des professionnels qui ne sont pas en grève, ont traversé les piquets de grève érigés par leurs collègues membres du Front commun syndical.

Les manifestants en grève ont protesté bruyamment. Plusieurs employés ont pénétré à l'intérieur de l'édifice à reculons pour signifier leur appui aux grévistes. La présidente du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Lucie Martineau, se réjouit de cet appui.

« On aurait souhaité être tout le monde ensemble, mais peut-être la prochaine fois. Le SPGQ (Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec) est présentement en tournée pour avoir des mandats de grève. On est vraiment très contents de l'appui signifié en rentrant de reculons », dit-elle.

Les policiers sont aussi intervenus pour les mêmes raisons devant les bureaux du ministère des Affaires municipales dans le Vieux-Québec.

Les moyens de pression ont commencé à minuit dans les cinq hôpitaux de la région. Des grèves de 42 minutes sont observées dans les établissements de santé pour assurer les services essentiels. Dans les hôpitaux, 90 % des services seront assurés.

VOIR AUSSI:

« Le mot d'ordre c'est : tous les services essentiels rentrent, mais, que les services essentiels. »

— Lucie Martineau, présidente du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)

Les écoles paralysées

Les enseignants des écoles primaires, secondaires et des cégeps de la région participent à ce mouvement de grève. Les parents d'élèves ont dû se rabattre sur un plan B puisque les écoles et les services de garde sont fermés pour la journée.

Des centaines d'enseignants se sont massés très tôt ce matin devant l'école secondaire la Seigneurie à Beauport.

« On demande que le gouvernement investisse dans l'éducation. C'est l'avenir, c'est l'avenir du Québec, c'est les enfants. On n'est pas juste ici pour nos conditions de travail, on est là aussi pour les conditions de l'éducation de nos enfants », soutient un enseignant, Étienne Massicotte.

Des visions opposées

Lucie Martineau affirme que ces moyens de pression sont nécessaires devant les offres du gouvernement qu'elle qualifie de « minables. » Les syndiqués sont prêts à négocier affirme le SFPQ, mais les pourparlers ont échoué jusqu'ici aux tables de négociation.

« Il n'y a rien actuellement qui est une avancée pour les travailleurs du secteur public. On n'appelle pas ça négocier », dit-elle. Des reculs sont observés notamment en éducation concernant la tâche des enseignants, illustre Lucie Martineau.

En entrevue à l'émission Première heure à Québec, le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, est plus optimiste. Il affirme que les « échanges sont constructifs » et se dit « confiant » d'en arriver à une entente négociée.

M. Coiteux déplore par ailleurs le recours à la grève et insiste sur la nécessité d'aborder la négociation dans « une perspective d'avenir. »

« On ne va pas retourner en déficit budgétaire demain matin parce qu'on aura signé une convention collective qu'on n'est pas capable de payer. Et on ne va pas aller puiser davantage dans la poche des Québécois qui sont les plus taxés en Amérique du Nord », affirme Martin Coiteux.

Des journées de grève à venir

Les offres salariales du gouvernement libéral prévoient un gel salarial de deux ans et 1 % d'augmentation par année, pour les trois années suivantes. Une proposition inacceptable, pour le Front commun. La convention collective des employés de l'État est échue depuis le 31 mars 2015.

Plus de 125 000 travailleurs de l'État sont en grève aujourd'hui dans la province dans différentes régions de l'Est-du-Québec.

Si les parties n'arrivent pas à s'entendre, les prochaines journées de grève sont prévues les 12 et 13 novembre dans la région de Québec. Au total, six jours de grève ont été ciblés.

Selon le Conseil du Trésor, le gouvernement économise 11,5 millions de dollars par journée de grève des employés de l'État, en salaires non versés.

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