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Angela Ponce, la candidate qui voulait devenir la première miss transgenre à représenter l'Espagne

Elle aurait pu être la première miss transgenre de l'Espagne
FUNDACIÓN DANIELA

Elle est née avec un corps de garçon, mais, dimanche 25 octobre, Angela Ponce voulait devenir la première miss à pouvoir représenter l'Espagne pour le concours de Miss Monde 2015 qui se déroulera en Chine le 19 décembre 2015.

Actuelle miss Cadiz, elle s'est battue pour devenir la première miss transgenre à porter les couleurs de son pays, espérant au passage aider à améliorer la visibilité de cette communauté dans la société, ,mais n'a cependant pas réussi à se hisser parmi les dix finalistes et a finalement dû quitter la course.

"Ce n'est qu'un concours, une couronne, mais je vais continuer mon combat", a déclaré la jeune femme après son élimination, entourée de ses amis et de sa famille.

"Je n'ai rien à cacher"

"La société n'est pas éduquée pour la diversité. C'est ce qui m'a décidé à en parler publiquement. Je suis ici, et je ne suis pas un cas rare, j'ai seulement une histoire différente. Une femme dont la vie s'est passée d'autre manière, mais qui reste une femme", expliquait-elle dans une interview à l'agence EFE avant le concours.

Née à Séville, elle se disait fière de représenter Cadiz, la province où elle passe l'été tous les ans. Remporter le concours de dimanche la motivait pour faire la promotion de l'Espagne, mais aussi pour faire connaître la Fondation Daniela, dédiée à la sensibilisation de la cause transgenre.

"Je me suis présentée au concours comme Angela Ponce et si je gagne ce sera en tant qu'Angela Ponce. J'ai raconté mon parcours, car cela fait partie de mon histoire et je n'ai rien à cacher. Quand ils m'ont proposé de travailler avec la fondation je me suis dit, 'pourquoi pas?'", racontait-elle.

Les précurseurs au Canada et en Europe

Pour cette organisation, Angela suit le chemin, de plus en plus commun, ouvert par les autres miss comme Jenna Talackova, Miss Vancouver 2012 au Canada, ou par des agences comme The Atlantic, spécialisée dans les tops transgenres.

"Il y a encore peu, la plupart des gens pensaient que les transgenres 'apparaissaient' d'un coup, au sortir de l'adolescence, et beaucoup imaginaient aussi qu'il s'agissait d'une perversion. Petit à petit, grâce aux médias et aux familles de transgenres, ces mythes ont tendance à disparaître, mais il reste encore beaucoup de travail", estime Africa Pastor, la vice-présidente de la Fondation Daniela.

Son histoire, Angela l'a déjà racontée plusieurs fois: après avoir toujours su qu'elle n'était pas un garçon comme les autres, elle a changé de sexe en avril 2014 pour enfin devenir une femme. Maintenant , à 23 ans et avec des mensurations de rêve (90-61-90), elle travaille comme modèle professionnelle et aussi dans le restaurant de ses parents. Son prochain objectif? Aller à l'université pour étudier l'anglais.

"Personne ne m'a jamais dit 'non'"

"J'ai toujours eu le soutien de ma famille et cela a été très important. Quand j'étais petite, je me souviens d'être allée au supermarché avec mes parents qui me disaient de choisir un jouet. J'allais directement prendre une poupée Barbie et leur disait: 'c'est ça que je veux'. Ils n'ont jamais dit 'les garçons jouent au ballon et les filles préfèrent les poupées'. Mon père m'aidait à la monter avec moi. J'ai de la chance", dit-elle.

Elle aimait mettre les robes de sa mère, danser et jouer avec ses poupées, mais elle a fait sa première communion dans un costume d'amiral et "heureuse" puisqu'elle ne pensait pas un jour devenir femme. Ce n'est qu'à l'âge de 11 ans qu'elle a commencé à chercher et à découvrir la transsexualité et à se dire qu'elle se battrait pour être "elle-même".

Angela raconte ne pas avoir subi de la discrimination à l'école, mais avoir beaucoup souffert d'incompréhension . "Il y avait des gens qui m'insultaient, pensaient être mieux que moi, et me regardaient d'en haut, par-dessus mes épaules." La miss veut donc se battre pour que les jeunes aient plus d'information, même "s'il y a encore des gens qui ne connaissent pas la transsexualité, que plusieurs associent encore aux travestismes", regrette-t-elle.

"Ici mes collègues me disent qu'elles avaient une autre idée de la transsexualité avant de me rencontrer." Angela rêve maintenant que des histoires comme la sienne deviennent normales et que la société accepte la diversité existante.

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