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Semaine de grèves : les Québécois inquiets pour les services en santé (VIDÉO)

Semaine de grèves : les Québécois inquiets (VIDÉO)

Plus de 60 % des Québécois s'inquiètent des impacts potentiels des grèves qui s'annoncent en santé, révèle un sondage commandé par le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU).

Un texte de Davide Gentile

Selon le gouvernement et les syndicats, la loi sur les services essentiels devrait limiter l'impact pour les patients. Mais, aux yeux du président-directeur général du Regroupement, Pierre Blain, « tous les services sont essentiels dans le réseau de la santé ».

Ce dernier craint l'impact des lignes de piquetage sur une clientèle « vulnérable ». Il affirme vouloir éviter les conséquences concrètes dans les CHSLD, par exemple. « Est-ce que ça veut dire encore une fois qu'on va couper des bains? », demande M. Blain, qui craint aussi que la grève n'augmente les délais pour certains examens.

« Une personne qui est atteinte du cancer et qui attend un test a besoin de l'avoir. »

— Pierre Blain, pdg du RPCU

90 % du travail sera fait

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, est prudent, mais il demeure convaincu que les services seront assurés malgré les grèves. Il n'écarte pas de potentiels retards, mais pense que les dirigeants syndicaux et les gestionnaires vont agir avec doigté. « J'invite le personnel à respecter la loi sur les services essentiels et à prendre les précautions pour que la population et les patients ne soient pas perturbés », a-t-il déclaré.

De leur côté, les syndicats assurent que les grèves ne mettront personne en danger. Selon eux, 90 % des services essentiels seront tout de même donnés partout. « La comparaison avec la réalité, c'est que c'est plus que les week-ends », souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Sa collègue de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, Carolle Dubé, évoque quant à elle des impacts limités, mais réels.

« 90 % des travailleurs seront présents. Mais il est certain que 10 % du travail ne sera pas fait, de sorte que quelques examens et rendez-vous vont être annulés. »

— Carolle Dubé

Éducation : craintes moindres et parents résignés

Selon le sondage du RPCU, ce sont plutôt 55 % des Québécois qui se disent inquiets des perturbations dans le milieu de l'éducation. À Québec, aucun des parents rencontrés jeudi à la sortie de l'école Saint-Jean-Baptiste ne semble paniqué. « On va être à la maison avec les enfants c'est pas plus compliqué que ça », affirme l'un deux.

Plusieurs semblent même sympathiques à la cause des professeurs. « C'est un petit peu contraignant, surtout qu'à mon travail, il y a aussi des gens en grève », explique tout de même un autre parent, plus appréhensif. Comme les fonctionnaires sont concentrés dans la capitale, beaucoup de parents seront eux-mêmes à la maison. Dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudières-Appalaches, ce sont 60 000 salariés de l'État qui seront en grève.

Le sondage du RPCU indique que 39 % des Québécois sont inquiets des répercussions des grèves dans les CPE. Pour l'administration gouvernementale, ce chiffre tombe à 31 %. Pour les 4 secteurs qui ont fait l'objet de questions, les personnes âgées démontrent des appréhensions plus fortes.

L'état des négociations

Pendant que se préparent une série de grèves, les négociations à la table centrale piétinent, indiquent les syndicats. « Au sectoriel, il semblait y avoir quelques mouvements, mais là, c'est complètement bloqué », estime Jacques Létourneau. Un son de cloche entendu de plusieurs sources dans le mouvement syndical, mais pas de la part du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. Ce dernier parle plutôt « d'améliorations dans plusieurs domaines [...] aux tables sectorielles et à la table centrale ».

Le ministre refuse d'ailleurs d'envisager une loi spéciale. Selon lui, il reste possible d'en arriver à un règlement négocié, pourvu qu'aucune grosse concession ne soit faite sur le plan financier. « Ce qu'on ne va pas faire, c'est de remettre en question l'équilibre budgétaire. Ce qu'on ne va pas faire, c'est signer une convention collective qui va nous obliger à augmenter les impôts », insiste-t-il.

À moins d'une entente ou d'un décret du gouvernement, les grèves rotatives vont se poursuivre une semaine sur deux jusqu'au début décembre.

Le sondage commandé par le RCPU a été mené par la firme Léger sur Internet auprès de 1013 répondants au début du mois d'octobre. Le sondage indique par ailleurs que 39 % des Québécois sont inquiets des répercussions des grèves dans les CPE. Pour l'administration gouvernementale, ce chiffre glisse à 31 %. Pour les quatre secteurs qui ont fait l'objet de questions, les personnes âgées démontrent des appréhensions plus fortes.

Les enseignants manifestent (30 septembre 2015)

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