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Nouvel album: Les Cowboys Fringants en «Octobre»

Nouvel album: Les Cowboys Fringants en «Octobre»

Le populaire groupe Les Cowboys Fringants a pris un peu plus de temps qu’à l’habitude pour créer son 9e album intitulé Octobre. Outre une longue tournée qui a occupé ses membres durant près de trois ans, ceux-ci ont été plongés dans la vie, celle qui passe et celle qui grandit. Ayant collaboré avec une paire de réalisateurs chevronnés et un batteur aguerri, les musiciens québécois sont néanmoins convaincus qu’ils reviennent plus forts que jamais. Rencontre.

« On a fait une tournée qui s’est échelonnée sur quelques années, raconte le guitariste et auteur-compositeur principal de la formation, Jean-François Pauzé. On a parfois pris de petites pauses. Les derniers mois avant de retourner en écriture et en studio, ça s’est passé en dilettante avec les concerts. Ce qui a été particulièrement prenant c’est qu’on a tous eu des enfants. On est rendu là dans nos vies. C’est la raison pour laquelle il y a eu un petit délai... »

Chose certaine, les Cowboys ont vécu un paquet d’histoires depuis les premiers balbutiements de la formation en 1995. « On a fait neuf albums (studio) en presque vingt ans, renchérit la multi-instrumentiste Marie-Annick Lépine, qui a donné naissance à une autre petite fille il y a trois mois. Ce n’est pas si mal ! »

À la blague, le chanteur Karl Tremblay, son conjoint, soulignera que leur répertoire est à ce point important que «les albums de la maturité» ont déjà été réalisés du côté des Cowboys Fringants : « Cette fois-ci, on voulait produire un disque un peu plus punk et jeunesse. »

« Je pense aussi qu’il est plus marqué par l’engagement social et la dénonciation », ajoute Pauzé. On sent que nous sommes dans un monde de transition. En 2050, ce sont nos enfants qui vont avoir notre âge. Je pense qu’inconsciemment, on se demande tous les quatre quel genre de monde on leur construit. »

De l’avis du bassiste Jérôme Dupras, Octobre à des airs de Break syndical (paru en 2000, ce disque a été très apprécié des amateurs) avec ses thématiques politiques et sociales. « À l’époque, la polarité était forte entre les citoyens, le gouvernement et les entreprises. Quinze ans plus tard, c’est moins noir et blanc. La chanson Les verres de terre culpabilise aussi le citoyen. Il y a eu la montée de la droite. Les gens ont voté pour Harper. On a assisté au développement du consumérisme et de l’individualisme qui créent beaucoup d’autres problèmes globaux. On avait envie de parler de ça, entre autres…»

La bête lumineuse

Engagée (So So, Les verres de terre) certes, mais aussi passablement énergique comme proposition générale. Outre quelques morceaux plus posés comme la fêtarde La dévisse et la fausse balade Pizza Galaxie, la bête demeure assez fougueuse (La marine marchande) et lumineuse.

À l’instar des pièces vitaminées La La La, La cave (à la sauce Vilains Pingouins) ou encore Bye Bye Lou (avec sa guitare excitée, sa batterie alerte et ses cuivres enthousiastes), la plupart des pièces dénotent en effet d’une bonne dose de mordant et de liant fédérateur.

« Au fond, on aime bien cette dichotomie entre les textes relativement sombres (pas tous) et les mélodies plus joyeuses et up tempo, souligne Jean-François Pauzé. C’est une manière de dédramatiser le propos. »

« On avait aussi le désir d’avoir de nouvelles chansons dynamiques pour le show, poursuit Lépine. Depuis presque dix ans, le spectacle se ressemble. On ne retient que deux ou trois pièces par disque. On s’est dit cette fois qu’il serait bon d’avoir des morceaux très festifs sur lesquels les gens vont pouvoir danser. Je pense que le nouveau disque va prendre plus de place dans le spectacle. »

Enregistré au cours du printemps et de l'été 2015, entre Saint-Zénon, Montréal et New York, cet album de 14 chansons a été réalisé par Gus van Go et Werner F. (Xavier Caféïne, Rah Rah, Les Trois Accords, Chinatown, The Stills et bien d’autres). Selon les membres du groupe, cette nouvelle expérience a été grandement salutaire, de même que leur collaboration avec le batteur Pierre Fortin, « qui a fait une job d’enfer » sur cet opus de folk rock assez réussi.

Notons que des sédiments country sont encore notables çà et là sur l’ensemble de l’oeuvre. Il est vrai qu’on sent le retour d’une touche punk dans l’intention. Parfois, on pourrait comparer le travail des Cowboys Fringants à celui de Bernard Adamus. La flamboyante Mon grand-père illustre bien ce mélange des genres qui caractérise la musique du groupe, qui devrait avoir passablement de succès avec Octobre, qui paraît aujourd’hui.

Aux quatre membres des Cowboys Fringants qui ont créé l’album en studio s’ajouteront sur scène Marc-André Brazeau (batterie), Pierre Fortin (second batteur, guitare et autres) puis Jérôme Dupuis-Cloutier (trompette, claviers, guitare, percussions).

Le groupe offrira un spectacle-lancement ce soir, vendredi, au cabaret La Tulipe de Montréal, à 18 h.

Les Cowboys Fringants entameront par la suite une tournée de plusieurs spectacles à compter du 11 décembre, à Joliette.

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