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Qui sont les libéraux ministrables? (VIDÉO)

Qui sont les libéraux ministrables? (VIDÉO)

Comme tout premier ministre, Justin Trudeau, de concert avec son équipe de transition, devra jongler avec diverses possibilités, en ayant un mot en tête : équilibre. Entre les vétérans et les recrues vedettes, entre les hommes et les femmes, entre les diverses régions du pays, le choix ne manquera pas parmi les 184 candidats libéraux élus. Qui seront les visages du « véritable changement » promis par le chef libéral?

Un texte de Sophie-Hélène Lebeuf

Au lendemain de sa victoire, Justin Trudeau a précisé que la formation de son Conseil des ministres serait communiquée le 4 novembre. Il a laissé entendre que celui-ci pourrait compter moins de ministres que le gouvernement Harper, formé de presque 40 élus.

D'ici là, une certitude : son Cabinet comptera autant de femmes que d'hommes - un engagement qu'il a réitéré une fois élu.

Duff Conacher, professeur adjoint à la Faculté des sciences sociales de l'Université d'Ottawa, fait en outre valoir que M. Trudeau n'a aucune expérience ministérielle. Il devra donc s'appuyer sur de vieux routiers ayant déjà détenu des portefeuilles ministériels.

Mais celui qui a fait campagne sur le thème du changement devra aussi proposer aux électeurs de nouveaux visages, par ailleurs nombreux à avoir remporté leur pari.

Selon M. Conacher, les nouveaux venus feront leur entrée au Cabinet en tant que ministres adjoints ou secrétaires parlementaires, avant de prendre du galon à la mi-mandat.

La plateforme du Parti libéral prévoit en outre la formation d'un « gouvernement à l'image du Canada ». Il faut s'attendre à ce que le premier ministre élu, qui a martelé un message d'ouverture - notamment lorsque le niqab monopolisait les débats - choisisse des élus issus des communautés culturelles et autochtones.

Voici une liste - non exhaustive - des députés ministrables.

QUÉBEC

Nombre de libéraux élus sur 78 : 40

Après sa victoire, Justin Trudeau a souligné que les Québécois avaient élu une majorité de députés du côté du pouvoir - une première depuis plus de 20 ans.

Le lendemain, il s'est dit « profondément touché » par le verdict de l'électorat québécois et a promis que cette réalité serait « reflétée au sein du Conseil des ministres ».

« Le Québec fait un véritable retour au gouvernement du Canada. »

— Justin Trudeau, le soir de sa victoire

Après avoir boudé les conservateurs pendant des années, Montréal sera à coup sûr représentée au sein du gouvernement libéral.

Selon plusieurs analystes, Marc Garneau (Notre-Dame-De-Grâce-Westmount), premier astronaute canadien à aller dans l'espace, pourrait atterrir au ministère des Affaires étrangères, du Commerce international et de la Francophonie, un portefeuille dont il a déjà été porte-parole lorsqu'il était dans l'opposition. L'ex-président de l'Agence spatiale canadienne a également été critique en matière d'industrie, de science et de technologie.

Plusieurs considèrent l'ancien chef libéral Stéphane Dion (Saint-Laurent) comme un incontournable. Soldat fidèle, il avait proposé à Justin Trudeau de lui céder sa place dans sa circonscription lorsqu'il cherchait à se faire élire. Certains l'envoient à l'Environnement, un ministère qu'il a déjà dirigé de 2004 à 2005. Son travail comme président de la Conférence de Montréal sur les changements climatiques, en 2005, avait été salué, ce qui pourrait en faire un choix logique quelques semaines avant la Conférence de Paris, le mois prochain. Le père de la loi sur la clarté référendaire a aussi été ministre des Affaires intergouvernementales.

Joueur influent de l'équipe Trudeau, Pablo Rodriguez (Honoré-Mercier) fait un retour à Ottawa après sa défaite de 2011. Il a déjà été président du caucus du Québec et organisateur en chef du PLC au Québec.

Les circonstances pourraient être favorables à Mélanie Joly (Ahunsic-Cartierville), une néophyte en politique fédérale qui avait terminé deuxième aux élections municipales de 2013 à Montréal. Elle avait agi comme bénévole lors de la campagne à la direction de Justin Trudeau.

L'ex-maire de Côte-Saint-Luc, Anthony Housefather, de confession juive, pourrait lui aussi faire son entrée au Cabinet.

Ailleurs dans la province, l'économiste de renom et professeur Jean-Yves Duclos (Québec), titulaire de la Chaire de recherche Industrielle Alliance sur les

enjeux économiques des changements démographiques de l'Université Laval, qui a ramené sa circonscription dans le giron libéral, devrait figurer sur la courte liste de Justin Trudeau.

C'est aussi le cas de William Amos (Pontiac), un avocat spécialisé en droit environnemental, et de l'homme d'affaires et avocat Francois-Philippe Champagne (Saint-Maurice-Champlain), qui possède une vaste expérience en commerce international.

ONTARIO

Nombre de libéraux élus sur 121 : 80

Forte d'un important contingent libéral, l'Ontario - dont le Grand Toronto - devrait être bien représentée au Conseil des ministres.

L'ancien chef de police de Toronto Bill Blair (Scarborough-Sud-Ouest) pourrait occuper un ministère relié à la loi et l'ordre, tout comme Andrew Leslie (Orléans), un ex-chef d'état-major de l'armée de terre, qui a dirigé les troupes canadiennes en Afghanistan.

La province fournit aussi des candidats intéressants à des postes économiques, comme Chrystia Freeland (University-Rosedale) élue lors d'une élection partielle en 2013. Nommée porte-parole libérale en matière de Commerce international, elle fait partie de l'équipe économique de la formation. Cette ancienne journaliste, également auteure, a notamment écrit de nombreux articles sur les problèmes de la classe moyenne, thème central de la campagne libérale.

Nouvelle recrue, Bill Morneau (Toronto-Centre), qui a des contacts au sein des centres financiers de Bay Street, a renoncé à présider l'entreprise familiale de ressources humaines Morneau Sheppell pour se lancer dans l'arène politique.

Autre candidate potentielle : Catherine McKenna (Ottawa-Centre), cofondatrice de l'association Avocats canadiens à l'étranger qui a déjà agi comme conseillère juridique pour l'ONU.

OUEST

Nombre de libéraux élus en Colombie-Britannique sur 42 : 17

Nombre de libéraux élus en Alberta sur 34 : 4

Nombre de libéraux élus en Saskatchewan sur 14 : 1

Nombre de libéraux élus au Manitoba sur 14 : 7

Globalement, le poids politique de l'Ouest vient de diminuer, particulièrement celui de l'Alberta et de la Saskatchewan, mais la région envoie à la Chambre des communes plusieurs candidats de choix.

L'ancien ministre des Finances Ralph Goodale (Regina-Wascana, Saskatchewan) fait partie des incontournables. Unique libéral dans une province essentiellement conservatrice, il a déjà occupé plusieurs portefeuilles (Agriculture, Ressources naturelles et Travaux publics) en plus d'être le leader du gouvernement en Chambre après son retour en politique fédérale dans les années 1990. Fait à noter, celui qui a aussi été député provincial avait fait son entrée aux Communes, dans les années 1970, alors que le premier ministre était un certain Pierre Elliott Trudeau.

Parmi les femmes ministrables, il faut compter sur Jody Wilson-Raybould (Vancouver-Granville, Colombie-Britannique), ancienne procureure de la Couronne et ancienne chef régionale de l'Assemblée des Premières Nations de la Colombie-Britannique, et la femme d'affaires Joyce Murray (Vancouver Quadra, Colombie-Britannique), une ancienne ministre provinciale de l'Environnement. Toutes deux sont des candidates pressenties à l'Environnement.

Kent Hehr (Calgary-Centre, Alberta), qui est quadriplégique, fait partie de la poignée de libéraux albertains élus aux Communes. Avocat de formation, il a déjà été député à l'Assemblée législative de l'Alberta.

Issu de la Première Nation Red Pheasant, Robert-Falcon Ouellette (Winnipeg-Centre, Manitoba), était directeur des programmes centrés sur les autochtones de l'Université du Manitoba en plus d'avoir servi dans l'armée.

ATLANTIQUE

Nombre de libéraux élus sur 32 : 32

Dans les provinces de l'Atlantique, où son parti a raflé la totalité des sièges, le premier ministre désigné aura l'embarras du choix.

On peut parier sur Dominic Leblanc (Beauséjour, Nouveau-Brunswick), un ami d'enfance de Justin Trudeau et aussi l'un de ses bras droits. Il a déjà été conseiller auprès de l'ancien premier ministre Jean Chrétien, président du caucus de l'Atlantique et leader du gouvernement à la Chambre des communes.

L'ancien ministre des Travaux publics Scott Brison (Kings-Hants, Nouvelle-Écosse), qui fait partie de l'équipe économique des libéraux, est l'un des candidats potentiels au poste de ministre des Finances. Il s'agit d'un ancien progressiste-conservateur.

Judy Foote (Bonavista-Burin-Trinity, Terre-Neuve-et-Labrador) a été la whip du Parti libéral au cours du dernier mandat. Ancienne députée provinciale, elle possède une expérience ministérielle.

Nouveau venu, l'ancien journaliste Seamus O'Regan (Saint-Jean-Sud-Mount Pearl, Terre-Neuve-et-Labrador) a déjà œuvré comme conseiller politique principal de l'ancien premier ministre de la province, Brian Tobin.

Lawrence MacAulay (Cardigan, île-du-Prince-Édouard) a géré divers portefeuilles au sein du gouvernement de Jean Chrétien, dont celui de Solliciteur général du Canada.

TERRITOIRES

Nombre de libéraux élus au Yukon : 1 sur 1

Nombre de libéraux élus dans les Territoires du Nord-Ouest : 1 sur 1

Nombre de libéraux élus au Yukon au Nunavut : 1 sur 1

Le nouveau député du Nunavut, Hunter Tootoo, qui a occupé plusieurs postes ministériels au sein du gouvernement territorial, ainsi que Larry Bagnell (Yukon), un ancien secrétaire parlementaire au ministre des Ressources naturelles, pourraient eux aussi être nommés ministres.

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