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Charlie Hebdo : l'étrange témoignage de la compagne de Charb

Charlie Hebdo: l'étrange témoignage de la compagne de Charb

Elle est désignée comme étant "la dernière compagne de Charb". En tout cas, c'est de cette façon que Le Parisien présente Valérie M. et qui livre ce dimanche 18 octobre "des confidences troublantes". Selon elle, "la vérité sur l'attentat de Charlie est encore loin" et nombre d'éléments ne seraient, à ses yeux, pas assez pris en compte par les enquêteurs.

Dans son interview, elle raconte ce qui s'est passé le matin du 7 janvier, avant que le dessinateur ne se rende au journal. "Après le réveil, Charb est parti chercher des croissants à la boulangerie. En revenant, il avait l'air soucieux : il m'a raconté avoir repéré en bas de son immeuble une voiture noire aux vitres teintées, de marque Peugeot ou Renault, je ne me rappelle plus précisément", indique-t-elle. Valérie M. décrit un Charb particulièrement préoccupé par cette voiture. "Qui était dans cette voiture ? Les frères Kouachi ? Des complices ? J'ai parlé de cet épisode aux policiers qui m'ont entendue, et j'ai écrit à la juge chargée du dossier cet été pour lui rappeler cet élément, mais je n'ai aucun retour depuis", explique-t-elle encore.

Financements et cambriolage

Plus loin, elle évoque les efforts que faisait Charb pour trouver de l'argent pour renflouer les caisses du journal satirique, au bord de la faillite. "Charb me disait qu'il devait trouver 200 000 € (+ ou - 293 000 $ CAD) avant la fin de l'année pour ne pas fermer boutique en 2015", indique-t-elle précisant que le dessinateur lui parlait de potentiels financiers prêts à mettre la main à la poche pour sauver Charlie dont "des hommes d'affaires, notamment du Proche-Orient, avec qui il passait des soirées". Selon elle, la veille des attentats, Charb aurait trouvé un accord avec des gens fortunés. Elle dit également se souvenir l'avoir prévenu qu'elle trouvait ça dangereux, sans préciser pourquoi. "Aujourd'hui, je ne peux pas m'empêcher de trouver cette coïncidence troublante", confie-t-elle.

Plus troublant encore, Valérie M. assure que l'appartement de Charb aurait été cambriolé trois jours après les attentats. Elle explique aussi que la police l'a interrogée à ce sujet. "Je m'étonne que les policiers qui ont recueilli mon témoignage n'aient pas eu l'air intéressés par cet élément", renchérit-elle laissant entendre que cet épisode serait sciemment ignoré par les enquêteurs. Selon elle donc, on serait encore "loin" de la vérité concernant l'attentat de Charlie Hebdo.

Une hypothèse contestée

Interrogé par Le Parisien, l'un des membres du journal satirique explique que cette hypothèse est tout simplement farfelue. "Je n'y crois pas du tout, c'est n'importe quoi", indique-t-il précisant que les statuts de Charlie Hebdo n'autorisent que des dons et non des investissements extérieurs au journal comme ce témoignage le laisse entendre. "Je vois mal un de ces riches hommes d'affaires mettre de l'argent dans une entreprise sans en attendre le moindre retour sur investissement", a-t-il encore indiqué.

Patrick Pelloux se souvient pour sa part que Charb lui avait indiqué "qu'il manquait effectivement environ (+ ou - 293 000 $ CAD) dans les caisses" et qu'il avait rencontré "des gens riches, des banquiers, des hommes d'affaires" qui "n'étaient pas vraiment dans l'esprit du journal".

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