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Wim Wenders: «Hollywood est en train de tuer la 3D» (VIDÉO)

Wim Wenders: «Hollywood est en train de tuer la 3D» (VIDÉO)

Le réalisateur de films indépendants, Wim Wenders, est l’un des rares cinéastes à utiliser la prise de vue en relief. C’est le cas dans son dernier long métrage Everything Will Be Fine dont la sortie au Québec est prévue le 11 décembre prochain. Pourtant en entrevue avec Le Huffington Post Québec, le metteur en scène n’a pas caché ses inquiétudes de voir la 3D bientôt disparaître des grands écrans.

Pour le réalisateur de Paris-Texas et des Ailes du désir, la 3D est un véritable langage artistique. «Oui, j’ai toujours été convaincu que la 3D est un nouveau langage, un grand pas en avant dans la technologie du cinéma. Ce langage propose une énorme richesse afin de regarder la réalité du monde.»

Mais il déplore qu’Hollywood se soit emparé de la 3D de façon opportuniste et pour des raisons purement mercantiles. «C’est un moyen pour eux de gagner un peu plus de sous. Les gros studios l’utilisent pour montrer des univers imaginaires ou fantaisistes, alors qu’à mon avis, la 3D existe pour présenter la vraie vie et le monde tel qu’il est.»

Pis encore, les bonzes d’Hollywood seraient en train de tuer la prise de vue en relief pour de bon en offrant au public une qualité d’image médiocre. «C’est un peu dommage puisque je vois le danger de sa disparition, parce que les gens en ont maintenant ras le bol de regarder toujours les mêmes effets souvent bâclés et largement utilisés au-dessous des possibilités. À mon avis, ils sont en train de tuer la 3D.»

Il dénonce également la main mise «insupportable» des gros studios américains. «Ils font croire au monde que la technologie est le langage du blockbuster. Ils s’arrogent un pouvoir qu’ils ne veulent surtout pas partager. Quand j’ai présenté pour la première fois mon plus récent film, les médias liés à l’industrie ont été très durs envers l’œuvre en expliquant que ce n’est pas comme cela qu’on utilise la 3D, comme si la technologie leur appartenait.»

Les préjugés sur la 3D

Everything Will Be fine, qui met en vedette James Franco, Charlotte Gainsbourg et Marie-Josée Croze a été tourné à Montréal et dans sa grande région. «La 3D m’a permis de me rapprocher des personnages. Elle révèle une présence différente devant la caméra. Le relief donne aux paysages du Québec avec ses petits villages à flanc de colline une force exceptionnelle.»

C'est pour Pina, son superbe documentaire sur la chorégraphe Pina Bausch, que Wim Wenders s'est initié en 2011 pour la première fois à la prise de vue en relief. Depuis, le cinéaste allemand n’a jamais vraiment lâché la technologie qu’il utilise aussi bien pour la réalisation de documentaires que de fictions. Il vient d’ailleurs de terminer à Paris le tournage de son prochain long métrage, Les beaux Jours d'Aranjuez, là aussi en 3D.

Visiblement, l’homme de 70 ans y croît toujours, mais avoue se sentir bien seul dans cette aventure. «Je ne comprends pas pourquoi les autres metteurs en scène restent encore aussi frileux, regrette-t-il. Sans doute à cause des préjugés qui les empêchent de faire le pas. Ma plus grande angoisse c’est d’assister à la disparition de la 3D avant qu’elle ait pu prouver de quoi elle est vraiment capable.»

Car les préjugés demeurent tenaces et nombreux selon Wenders. «Il existe toujours une peur dans le monde du cinéma indépendant que la 3D soit trop chère et trop compliquée. Ce qui est totalement faut. J’ai tourné Everything Will Be Fine durant trois saisons et en 35 jours. La 3D est tellement flexible et souple que cela ne m’a pas pris plus de temps. Malheureusement, beaucoup croient un peu trop à la machine hollywoodienne.»

L'UQAM remet un doctorat honorifique au réalisateur Wim Wenders

Le réalisateur, photographe, scénariste et producteur allemand Wim Wenders s'est vu décerner, samedi à l'occasion de son passage au Festival du nouveau cinéma (FNC), un doctorat honoris causa par l'Université du Québec à Montréal (UQAM).

Wim Wenders a réalisé plusieurs documentaires connus et récompensés, de «Buena Vista Social Club» à «Pina», en passant, plus récemment, par «Le sel de la terre», finaliste aux derniers Oscars dans la catégorie Documentaire, et récipiendaire du prix Un certain regard à Cannes.

En fiction, Wim Wenders, qui est né en 1945 en Allemagne, a réalisé des dizaines de films dont «L'hôtel d'un million de dollars», «Don't Come Knocking», «Paris, Texas» et «Les ailes du désir».

L'UQAM affirme vouloir «reconnaître l'apport majeur de Wim Wenders au Nouveau cinéma allemand des années 1960-1970» et «la singularité de l'ensemble de son oeuvre».

Son plus récent film, «Un meilleur temps viendra» («Everything will be fine» en version originale), était présenté vendredi soir dans le cadre du FNC. Le long métrage joué par Charlotte Gainsbourg, Marie-Josee Croze et James Franco a été principalement tourné à Montréal.

Une cérémonie a eu lieu samedi pour récompenser le cinéaste, en présence de dirigeants de l'UQAM et d'une centaine d'invités des milieux cinématographique et universitaire. - La Presse Canadienne

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