Le Canada pourrait bien se retrouver avec un premier ministre dont le parti ne serait pas celui qui aura récolté le plus de sièges au Parlement lors du suffrage de lundi soir.
Selon Louis Massicotte, professeur de sciences politiques à l'Université Laval, ce scénario est tout à fait conforme à la Constitution canadienne et est certainement probable.
Si l'on se fie aux derniers sondages, le parti qui réussira à obtenir le plus de voix le 19 octobre pourrait bien n'avoir doublé ses deux principaux adversaires qu'avec une faible avance.
Ce qui deviendra alors primordial pour la suite des choses sera de calculer si les partis arrivés aux deuxième et troisième rangs cumulent ensemble 170 députés élus, ce qui leur permettrait de détenir la majorité absolue des sièges au Parlement.
"Le reste va devenir secondaire", laisse tomber M. Massicotte.
Dans l'éventualité où la formation de Stephen Harper devait obtenir le plus de sièges lundi soir, le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique ont déjà clairement annoncé qu'ils ne donneraient pas leur appui à un gouvernement conservateur minoritaire.
Le gouverneur général pourrait alors demander au chef du parti arrivé au deuxième rang de former un gouvernement.
Sans pour autant qu'il y ait de coalition formelle, le parti arrivé deuxième pourrait s'appuyer sur la formation arrivée troisième pour gouverner le pays pendant quelques mois, voire plus.
"C'est le scénario le plus probable et le plus conforme aux usages parlementaires", explique M. Massicotte.
Rien dans la Constitution n'indique que le parti arrivé premier doive obligatoirement prendre le pouvoir. "Ça, c'est la doctrine Harper, une doctrine qu'il s'est inventée lui-même et qui a été récusée par tous les spécialistes en droit constitutionnel", tranche M. Massicotte.
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