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«American Story Show»: ambitieux voyage dans le temps (PHOTOS)

«American Story Show»: ambitieux voyage dans le temps (PHOTOS)
David Kirouac

Ambitieuse leçon d’histoire en musique et en images qu’est l’American Story Show. Le spectacle mettant en vedette Kim Richardson, Marc-André Fortin et Rick Hughes, à l’affiche du Théâtre St-Denis jusqu’à samedi, puis en tournée au moins jusqu’à la mi-novembre, est une belle grande fête, où on ne fredonne que des succès ayant traversé les époques, on danse, on tape des mains et on se remémore mille et un souvenirs, accompagnés par les voix de trois interprètes au sommet de leur forme. Un vrai party, qu’on ne voit pas passer, à s’offrir entre amis.

Le concept de la revue s’articule uniquement autour de la culture américaine et survole les quatre décennies comprises entre 1960 et 1999. La présentation multimédia, dont Mike Gauthier signe la recherche et la direction musicale et Christian Sbrocca, la mise en scène, aligne les chansons qui ont marqué les différentes périodes de ces années et les replace dans leur contexte.

Ainsi, plusieurs pièces viennent avec de courtes explications sur le cadre social et politique qui régnait aux États-Unis lors de leur sortie. Et on en profite pour détailler d’autres faits historiques importants s’étant déroulés au même moment, découlant des affaires publiques ou de la culture populaire, dates à l’appui : films qui ont gagné un Oscar, parutions d’albums, exploits sportifs, transformations politiques, etc.

Impressionnant défrichage

American Story Show

Par exemple, on fait allusion à la Guerre du Viêt Nam, à la mort de Marilyn Monroe, à la prononciation du discours I have a dream, de Martin Luther King, à la naissance de Kurt Cobain, à la prestation de Johnny Cash à la Prison de Folsom, au passage d’Elvis Presley au ’68 Comeback Special, à Woodstock, à l’implantation de l’interdiction de fumer en avion en 1990 et même au lancement du Super Nintendo et à l’engouement pour le jeu Pac Man, pour ne nommer que ces manchettes. Un impeccable travail de défrichage a visiblement été effectué pour nourrir cet American Story Show.

Les informations sont souvent projetées à l’écran – en français et en anglais -, ou mentionnées par Mike Gauthier en voix hors-champ. Mais rien, dans ce cours d’histoire en accéléré, n’est fastidieux. Bien au contraire. C’est coloré, ludique, amusant, ça donne des fourmis dans les jambes et ça rend joyeux. C’est «la trame sonore de nos vies», comme on l’annonce en début de soirée.

Aucune portion du tour de chant n’est jouée, il n’est nullement question ici de théâtre musical, mais bien d’un collage où se succèdent les morceaux qui ont grésillé des millions de fois sur les ondes radiophoniques. Sur scène, quatre musiciens s’éclatent avec les trois chanteurs, et le montage visuel, un enchaînement d’images de toutes natures, allant de photos aux dessins ou aux animations, une œuvre de la compagnie 4U2C, est proprement splendide.

Ça commence avec l’hymne national américain, poussé par une Kim Richardson envoûtante. Le parterre est invité à se lever pour mieux apprécier ce solennel instant, qui a été couronné, jeudi, soir de première, d’une chaleureuse ovation. Et ça démarre en trombe, sans relâche, sans temps morts. Only the lonely, Georgia on my mind, The Twist, I get around, Pretty Woman, You can’t hurry love, I’m a believer, Smells like teen spirit, Suspicious Mind, Piece of my heart, Somebody to love, Me and Bobby McGee, American Pie, Hotel California, I will survive, Babe, Funkytown, Celebration, Endless Love, Open Arms, Billie Jean, We are the world, Living in America, Sweet child o’mine, Unchained Melody, Losing My Religion, Don’t Stop Believin’… Des Beach Boys à Jim Morrison, de Metallica à Michael Jackson, de Journey à Whitney Houston, de Madonna à Bon Jovi, aucun artiste n’est boudé, aucun style n’est snobé. Richardson – dont les prouesses vocales sont à couper le souffle -, Fortin et Hughes se produisent tour à tour et épatent tous, chacun à sa façon.

Trop rapide

Seul problème à relever : l’American Story Show souffre du défaut de ses qualités. Les éphémérides évoquées sur vidéo, tout au long des différents tableaux, sont si nombreuses et bombardées tellement rapidement, que certaines disparaissent trop vite, et on a à peine le temps de les lire et de les assimiler. On peut aussi avoir du mal à décoder les années citées. On imagine qu’à trop vouloir en donner au public, on finit par devoir saccader le rythme.

Mais cet unique bémol ne saurait gâcher le plaisir des spectateurs, qui, de surcroît, en ont pleinement pour leur argent, puisque l’American Story Show dure plus de deux heures trente, avec entracte, et compte environ 80 chansons. Les gens dans la salle ne se font pas prier pour réagir à plusieurs endroits de la fresque, pour applaudir et crier lorsqu’un titre ou un souvenir les enthousiasme. L’American Story Show est une pure communion populaire, qui a le potentiel de virer longtemps sur les routes du Québec.

Pour connaître toutes les dates de représentations de l’American Story Show, consultez le site web officiel. Un album dérivé du spectacle est aussi en vente.

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