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Une voisine du couple Turcotte-Gaston témoigne au procès de l'ex cardiologue

La voisine de Turcotte dit avoir eu peur de lui

"Tu ne me connais pas", aurait déclaré Guy Turcotte avec un regard colérique, peu de temps avant de tuer ses deux enfants, à une ancienne voisine qui tentait de le raisonner.

Johanne Leclair, qui habitait la maison voisine de celle d'Isabelle Gaston et de Guy Turcotte, fréquentait le couple depuis 2003 et gardait assez souvent Olivier et Anne-Sophie.

Débutant son témoignage mardi matin au procès criminel de l'ex-cardiologue accusé du meurtre prémédité de ses deux enfants, Mme Leclair a relaté cet événement qui s'est produit environ une semaine et demie avant le meurtre des deux bambins.

Guy Turcotte était passé chez elle, a relaté Mme Leclair, car il voulait confirmer si elle pouvait bel et bien garder les enfants, le 21 février en après-midi. Le couple venait de se séparer, fin janvier.

"Il m'a dit que ce qu'il trouve le plus dur, c'est d'être cocu", a témoigné la dame.

Il lui aurait alors relaté qu'un matin, alors qu'il s'était rendu dans son ancienne maison, que son ex-conjointe avait gardée après leur séparation, il y a vu Martin Huot, avec lequel elle avait entamé une relation, avant que la leur ait pris fin. Il a admis à Mme Leclair avoir donné à l'homme un coup de poing au visage.

Elle dit avoir tenté de le raisonner, lui faisant valoir qu'il ne pouvait se permettre de tels gestes, puisqu'il est un homme public avec une carrière.

"Je lui ai dit: 'ça se peut pas Guy, tu es tellement gentil...'"

"Il a dit : 'Tu ne me connais pas' avec un regard que je n'avais jamais vu." Un regard de colère. "Ce regard-là, je le connaissais pas", a-t-elle dit.

"Il a avancé vers moi en me pointant. J'ai eu peur, j'ai reculé", a témoigné Mme Leclair.

Son témoignage se poursuit mardi après-midi.

L'homme de 43 ans est accusé du meurtre prémédité de ses deux enfants, Olivier, 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans. Il a plaidé non coupable aux deux accusations de meurtre, mais a toutefois admis avoir causé la mort de ses deux enfants le 20 février 2009.

Un enquêteur de la Sûreté du Québec (SQ), spécialisé en informatique, a également détaillé mardi les recherches sur Internet effectuées par Guy Turcotte les jours précédant le meurtre de ses deux enfants, notamment sur le suicide et le méthanol.

Michel Dufour a ainsi poursuivi mardi matin son témoignage amorcé la semaine dernière.

L'enquêteur Dufour a fait part aux 11 membres du jury des recherches faites par l'accusé le soir du drame, et aussi quelques jours avant, soit le 15 février 2009. À cette date, Guy Turcotte aurait accédé sur son ordinateur à ce que l'enquêteur a décrit comme un forum de discussion ou d'entraide sur le suicide.

M. Dufour a analysé le contenu de l'ordinateur portable de Guy Turcotte en effectuant des recherches par mots-clés, notamment en se servant du mot "suicide". Il a précisé qu'aucune recherche n'aurait été faite à ce sujet avant le 15 février.

Son analyse a aussi démontré que Guy Turcotte a recherché de l'information sur le méthanol, un alcool toxique, et sur l'éthylène glycol. Il a été mis en preuve la semaine dernière au procès que Guy Turcotte est arrivé à l'hôpital au lendemain des meurtres avec une quantité non précisée d'alcool toxique dans son sang. Un bidon de lave-glace, qui contient du méthanol, avait été saisi par la police dans la salle de bain de la maison de l'accusé où les meurtres ont eu lieu.

En contre-interrogatoire, l'un des avocats de Guy Turcotte, Pierre Poupart, a tenté de démontrer que les pages Internet retracées par l'enquêteur comportaient des erreurs ou étaient incomplètes.

"Des pages et des pages de gribouillis inexplicables", a-t-il dit au sujet des relevés informatiques déposés en preuve, semblant vouloir détruire leur crédibilité.

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