La scène est passée à l’histoire. Le premier ministre Pierre Elliott Trudeau qui lance, avec une confiance frisant l’arrogance, son «Just watch me» sur les marches du parlement canadien.
Nous sommes le 13 octobre 1970. Le diplomate britannique James Cross et le ministre provincial du Travail Pierre Laporte ont été kidnappés par le Front de libération du Québec.
Le premier ministre canadien a déjà envoyé l’armée canadienne dans les rues, mais n’a pas encore évoqué la Loi des mesures de guerre qui mènera à l’incarcération extrajudiciaire de nombreux Québécois.
Un reporter de CBC interpelle le premier ministre qui s’apprête à entrer dans le parlement canadien. «Qu’est-ce qui se passe avec tous ces hommes et ces fusils autour?», lance le reporter Tim Ralfe.
Loin d’esquiver la question, Pierre Elliott Trudeau se lance dans un débat avec le reporter pour savoir ce qu’il aurait fait, lui, devant l’enlèvement de deux politiciens.
Tim Ralfe demande éventuellement au premier ministre jusqu’où il est prêt à aller pour imposer la loi et l’ordre. «Just watch me», lance Pierre Elliott Trudeau, ce qu’on peut traduire par «Regardez-moi bien aller».
Trois jours plus tard, il invoquait la Loi des mesures de guerre qui permettra d’emprisonner, sans preuve, près de 500 personnes - dont de nombreux chanteurs, comédiens, journalistes ou syndicalistes - , pour la plupart indépendantistes.
Voyez, ci-dessus, l'entrevue complète (en anglais) tirée des archives de CBC.
INOLTRE SU HUFFPOST