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Courir avec une poussette: quelques conseils pour bien s'y prendre

Courir avec une poussette: quelques conseils pour bien s'y prendre
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C'est une question que les jeunes parents se posent parfois : comment continuer à faire du sport maintenant qu'il faut s'occuper de son enfant? Parmi les amateurs de course à pied, certains ont trouvé une solution : emmener bébé en poussette pendant la course à pied.

Depuis quelques années, il n'est en effet pas rare de voir des coureurs transpirer en compagnie de leur progéniture. Tenté par cette pratique? Le HuffPost a demandé à une entraîneuse sportif et à un papa coureur quelques conseils pour bien s'y prendre.

La sécurité avant tout

Guillaume, 33 ans, est papa d'une petite fille de deux ans. Au moment de sa naissance, ce marathonien se demande comment il va pouvoir continuer à courir comme avant. Si l'idée d'emmener sa fille en poussette est venue rapidement, il a attendu qu'elle ait 5 ou 6 mois pour franchir le cap. La poussette a fait l'objet "d'une véritable étude de marché", explique-t-il en rigolant. En effet, hors de question de prendre la poussette de tous les jours, pas du tout adaptée à la course à pied. Si la gamme de prix est assez large, les tarifs peuvent grimper assez vite. Guillaume a, par exemple, investi près de 1500 dollars pour un modèle qui peut aussi s'adapter au vélo et... au ski!

"La sécurité de ma fille était primordiale pour moi. Pour les plus petits, il faut par exemple faire attention au maintien du cou. J'ai donc choisi un modèle qui permettait une position allongée, dans laquelle j'ai mis ma fille jusqu'à ses un an environ. Ensuite seulement, je l'ai passée en position assise. Pour le reste, il y a des amortisseurs sur les roues arrières, une bâche contre le vent et la pluie, utile aussi pour protéger des éventuelles chutes de petites branches", détaille Guillaume, qui précise qu'il privilégie les routes sans caillou. Autre élément important pour lui, la présence d'une dragonne de sécurité qu'il peut attacher à son poignet pour être relié en permanence à la poussette.

L'engin est également équipé d'un frein et d'un guidon de vélo réglable en hauteur, ce qui, cette fois, est important pour le parent. En effet, courir avec une poussette change la posture du coureur, ce qui est loin d'être anodin. Guillaume l'a très vite remarqué. "Je cours 4 à 5 fois par semaine, ce qui revient à faire 40 à 60 km. Or, à ce rythme-là, la course avec une poussette a fait resurgir plus vite une blessure à laquelle je suis sujet, à savoir le 'syndrome de l’essuie-glace'. Je fais donc d'autant plus attention à ma posture qu'avant, et surtout je fais des sorties sans ma fille".

Éviter les blessures

Lucile Woodward, entraîneuse et directrice sportive de Dynamo Cycling, a quelques conseils à donner pour maintenir une bonne posture. "Il faut le dire, courir avec une poussette, ce n'est quand même pas l'idéal. Le rôle de balancier des bras est très important, or, en courant avec une poussette, on a les bras fixes. Je n'encourage donc pas à faire des milliers de kilomètres de la sorte", préconise-t-elle. Guillaume précise d'ailleurs qu'il pousse la poussette à une main, en alternant main droite et main gauche, pour avoir toujours un bras de libre qui fasse balancier.

"Pour compenser ce défaut de posture, le mieux est d'avoir une poussette avec des poignées réglables en hauteur pour trouver le bon angle entre les bras et le buste. Les avant-bras doivent être parallèles au sol et former un angle d'environ 90° avec les bras. Cependant, mieux vaut avoir les bras un peu pliés que tendus, mais vraiment un peu. Il ne faut pas être complètement penché en avant. Il faut absolument garder les épaules au-dessus du bassin et bien engager sa sangle abdominale. On ne pousse donc pas avec le buste, mais à la force des pectoraux. Si on se penche trop en avant, on risque de se faire mal au niveau des vertèbres lombaires", poursuit la spécialiste.

Votre enfant a aussi son mot à dire

Par ailleurs, insiste Lucile Woodward, "pour ce qui est du bas du corps, on essaie de ne pas trop tomber sur le talon. Il faut courir sur l'avant du pied, au niveau du coussinet. Ça évite de trop étirer le tendon d’Achille et de multiplier les impacts pour le bas du dos. Ça demande donc d'avoir une course assez soutenue pour être tonique. Mieux vaut alterner course et marche vives que de courir mollement tout du long". De son côté, si l’entraîneuse a déjà tenté l'expérience, elle n'en est pas fan. "Pour ma part, la course, c'est aussi mon moment de liberté et je pense aussi qu'on n’a pas à culpabiliser de cela. Un parent a aussi le droit d'avoir ses moments à soi. Mais, si c'est le seul moyen pour un parent de faire du sport, pourquoi pas, à condition de vraiment faire très attention à sa posture".

Enfin, il y a un dernier paramètre dont il faut tenir absolument compte pour cette pratique : votre enfant! Si courir avec une poussette permet au parent de continuer son loisir, il faut que ce soit également une activité qui convienne au bébé dans la poussette. Guillaume y fait très attention et a d'ailleurs noté un changement depuis quelques temps. "Maintenant que ma fille sait marcher, la sortie en poussette lui apparaît parfois plus comme une contrainte. Quand je l'emmène, elle a désormais envie de courir!". Une future marathonienne est peut-être née.

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