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Les débats sur le niqab et le PTP ont un écho différent en Colombie-Britannique

Niqab et PTP: un écho différent en C.-B.
CP

OTTAWA _ Deux enjeux inattendus dans la campagne électorale pourraient bien s'avérer décisifs le soir du vote en Colombie-Britannique: la signature du Partenariat transpacifique (PTP) et le port du niqab dans les cérémonies de citoyenneté.

Bien que plusieurs analystes politiques maintiennent que des accords de libre-échange ne permettent pas de gagner des votes, le PTP pourrait bien leur donner tort. Il faut dire que l'accord pourrait avoir un impact majeur sur la vitalité économique de la Colombie-Britannique.

L'accroissement des échanges de biens, tant à l'importation qu'à l'exportation, pourrait signifier une croissance sans égal des activités dans les ports de la côte Pacifique. Et certains secteurs névralgiques de l'économie de la province, dont l'industrie forestière, pourraient être directement touchés par des dispositions de l'entente, conclue par le gouvernement conservateur.

"L'alternative pour cette campagne, et certainement en Colombie-Britannique, c'est un NPD qui était contre le libre-échange avec les États-Unis, contre le libre-échange avec le Mexique, contre le libre-échange avec l'Europe", a clamé le ministre conservateur James Moore lors d'un événement à Vancouver récemment.

"Ils sont contre le Partenariat transpacifique avant même d'avoir lu le texte de l'entente", a-t-il raillé.

De façon générale, la conclusion du PTP semble vouloir apporter de la crédibilité aux conservateurs sur le front économique.

Puisque le texte demeure encore secret, le NPD a déclaré qu'il ne pouvait donner son accord et le parti a lancé une campagne publicitaire dimanche déplorant la rétention d'information qu'effectue le Parti conservateur sur le sujet.

"L'accord menace des dizaines de milliers d'emplois de qualité au Canada (...) Le NPD va se tenir debout pour s'y opposer", a scandé Thomas Mulcair lors d'un rassemblement partisan à Nanaimo en Colombie-Britannique dimanche.

"Stephen Harper et Justin Trudeau peuvent bien s'entendre pour tenter d'imposer un accord secret qui menace nos emplois, qui va faire baisser les salaires et monter les prix des médicaments d'ordonnance. Ils vont trouver le NPD sur leur chemin", a-t-il poursuivi faisant un amalgame entre la position de ses deux adversaires sur le PTP.

Le débat sur le niqab a également une résonance différente en Colombie-Britannique. La position ambiguë du NPD a fait perdre des plumes au parti au Québec, mais pas dans l'extrême ouest du pays.

Les néo-démocrates espéraient accroître leur nombre de sièges de 12 à 30 dans la province, sur un total de 42 députés à élire. Mais même depuis la dégringolade du parti dans les intentions de vote, les stratèges du NPD sont confiants de pouvoir faire réélire leurs députés en plus de faire certains gains.

L'histoire de la province mène les Britanno-Colombiens à voir les questions d'identité d'un autre oeil, explique Kai Nagata, un porte-parole pour Dogwood Initiative, un des deux groupes non partisan qui veille à accroître la participation populaire aux élections.

En Colombie-Britannique, "nous avons une histoire de racisme qui a été institutionnalisée, nous avons des électeurs qui se souviennent encore des camps d'internement pour les Japonais, de la taxe d'entrée pour les immigrants chinois et de bien d'autres politiques discriminatoires", soutient-il.

Les gouvernements libéraux étaient à l'origine de ces politiques, une des raisons pour lesquelles bien des membres de ces communautés ne leur ont pas donné leur appui dans le passé.

Mais une autre perspective historique pourrait bien favoriser les libéraux. Les questions touchant les minorités et la discrimination nous ramènent inexorablement vers la Charte des droits et libertés de Pierre Elliott Trudeau, le père de l'actuel chef du parti.

Justin Trudeau est d'ailleurs le principal atout du parti dans la province. Son grand-père maternel, James Sinclair, était un politicien très apprécié dans la province et Justin Trudeau a habité et travaillé pendant un certain temps à Vancouver, ce qu'il ne manque pas de rappeler dans chacun de ses discours.

De récents sondages laissent croire que les libéraux pourraient surprendre le 19 octobre en remportant jusqu'à 9 ou 10 sièges dans la province.

Stephen Harper, chef du Parti conservateur du Canada

Les chefs en campagne, élections fédérales 2015

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