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Santé mentale: Québec veut ajuster le tir avec un plan de 70 millions $ (VIDÉO)

Santé mentale: Québec veut ajuster le tir (VIDÉO)

Le ministre de la Santé Gaétan Barrette a dévoilé vendredi le nouveau plan d'action en santé mentale 2015-2025, qui prévoit 70 millions de dollars de plus pour le secteur et qui met notamment l'accent sur le suivi des jeunes atteints de troubles mentaux.

L'une des grandes problématiques est le manque de suivi des jeunes qui passent de l'adolescence à l'âge adulte et qui sont, à partir de 18 ans, « perdus » dans le système, a déclaré Gaétan Barrette en conférence de presse.

« Combien de nos jeunes atteints de problèmes graves ou moins sérieux sont perdus dans le réseau à 18 ans, parce que les hôpitaux pédiatriques qui les suivent avec qualité, là, c'est plus dans leur mandat? Dix-huit ans, c'est comme une frontière au suivi et à la progression du traitement de ces jeunes-là », déplore le ministre.

« Nous, comme réseau, on n'est pas adapté aux jeunes. Comme réseau, notre organisation n'a pas prévu d'avoir des mesures en place qui garantissent un cheminement facile et fluide pour le jeune quand il passe de l'adolescence à l'âge adulte. »

— Gaétan Barrette

Le plan prévoit donc une meilleure coordination des actions pour que les services en santé mentale ne soient plus « éclatés ».

Québec s'inspirera par ailleurs du réseau australien Headspace pour mettre en place des endroits où les jeunes peuvent avoir accès à des soins touchant les problèmes de santé mentale sans avoir à passer par la lourdeur du réseau hospitalier, de façon anonyme.

Québec veut aussi encadrer l'application de la loi P-38 sur la protection des personnes dont l'état mental présente un danger pour eux-mêmes qui permet parfois une évocation erronée par des professionnels de la notion de confidentialité pour ne pas bien informer les membres de l'entourage de la personne atteinte de troubles mentaux.

Gaétan Barrette dit que le nouveau plan prévoit plus de transparence ainsi qu'une reddition de compte.

« On va demander à chaque établissement de notre réseau d'adopter et de déposer formellement un plan d'action élaboré avec les usagers et les membres de l'entourage des patients », dit Gaétan Barrette.

En outre, « le conseil d'administration de chaque établissement devra inclure dans son rapport annuel de gestion des données sur la garde en établissement et sur l'évaluation psychiatrique d'une personne sans son consentement. »

« On veut que la santé mentale devienne un enjeu à propos duquel il y aura une reddition de comptes. »

— Gaétan Barrette

Le plan prévoit également que le gouvernement continue de s'attaquer à la stigmatisation des personnes atteintes de troubles mentaux. À partir de dimanche commencera d'ailleurs la diffusion d'une campagne publicitaire concernant les troubles anxieux.

Plus de ressources et un meilleur déploiement

Malgré la hausse de 50 % des budgets investis depuis 2005, le gouvernement constate une amélioration dans les services en santé mentale qui n'est pas proportionnelle à l'augmentation des sommes consenties. Le ministre Barrette fait valoir que selon les calculs du ministère, « 60 % des ressources en service spécifiques en santé mentale de première ligne ont été déployées, mais le déploiement qu'on a fait ne nous permet de satisfaire que 47 % des besoins ».

Les coûts dévolus à la santé mentale sont présentement de 1,2 milliard de dollars et le gouvernement souhaite y consacrer 70 millions de plus.

« Ce ne sera que par la bonne gestion de notre réseau que nous réussirons à dégager des sommes additionnelles que j'ai l'intention d'investir en santé mentale. »

— Gaétan Barrette

« Dans notre réseau, il y a des choix qui doivent être faits. Un des choix que l'on doit faire, c'est la saine gestion pour dégager des sommes d'argent ».

Le Regroupement provincial des comités des usagers, qui a participé aux consultations sur ce plan d'action, s'est dit satisfait du résultat présenté par le ministre. « Ce plan d'action répond aux attentes du milieu et permettra une meilleure prise en charge par le réseau de personnes qui en ont besoin », a estimé M. Pierre Blain, directeur général du RPCU, par voie de communiqué.

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