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L'album «The Agent Intellect» de Protomartyr : excellent post-punk de Détroit

«The Agent Intellect» de Protomartyr : excellent post-punk de Détroit
Zak Bratto

Protomartyr est ce band de Détroit derrière le très bon disque Under Color of Official Right, paru l’an passé. Le quatuor, encore méconnu de plusieurs en Amérique du Nord, propose aujourd’hui un troisième album intitulé The Agent Intellect. Le chanteur Joe Casey raconte la genèse de ce disque à écouter absolument si on aime le post-punk bien travaillé, genre musical qu’affectionnait notamment le mythique groupe Joy Division.

Tout d’abord, il faut admettre que The Agent Intellect est une proposition truffée d’inquiétudes, mais en même temps assez bien équilibrée. Casey, qui récite davantage les paroles qu’il ne les chante, manifeste une aisance étonnante à s’adapter à la tempête tout comme à l’accalmie.

Écrits par le chanteur, les textes ne sont jamais faciles à digérer, à l’instar de la musique : la maladie d’Alzheimer de sa mère, la crise cardiaque fatale de son père, l’alcool, la perte de sens, la poussière, la cupidité, l’argent, les pensées psychologiques tordues se mélangent aux beautés simples de la vie comme un sourire, un regard ou l’amitié.

« Nous ne parlons pas beaucoup des thèmes des textes ensemble, explique Casey. J’apporte les chansons et on se contente la majorité du temps de créer la musique de manière collective. J’avoue que mon écriture est assez instinctive. Je fouille en dedans de moi et ça finit par venir. Cette fois, j’ai réalisé que plusieurs des textes abordaient les thèmes du ressentiment et des histoires enfouies dans ma tête. J’aime penser que les sujets associés à l’esprit font partie de tout ça. Je n’utilise pas de concept avant de me lancer dans l’écriture. Le titre de l’album est venu à la fin. »

Bref, la proposition n’est jamais vraiment violente ou noire (Uncle’s Mother), mais elle n’est jamais vraiment rassurante non plus (Clandestine Time). La chanson Pontiac 87 exprime parfaitement cette dualité. Sur une instrumentation costaude et une voix déprimée arrive soudain cette jolie ligne de guitare (qui passe en boucle), nourrissant un peu d’espoir dans un tableau sonore relativement inquiétant. Nous pourrions même dire que certaines chansons, comme Intellect, permettent à l’auditoire de prendre son souffle. Même la musique de la pièce I Forgive You à quelque chose de sympathique. En fait, nous pourrions ajouter que l’ensemble du disque est plus « aéré et calme » que sur l’album Under Color of Official Right.

Harbour, Michigan

Enregistré à Harbour, au Michigan, l’album a été complété en sept jours.

« Harbour n’est pas loin de Chicago, souligne Casey. Nous avions également enregistré le précédent disque au même endroit. La seule différence, cette fois, c’est que nous avons pris plus de temps, soit une semaine. C’est important pour nous de sortir de notre zone de confort. De quitter nos vies respectives à Detroit pour se retrouver juste les membres du groupe. C’est plus facile de se consacrer à l’enregistrement. Je dois spécifier aussi que c’est un studio assez sérieux. Des artistes respectés, comme The Kills, ont enregistré là-bas. »

Au dire du chanteur, la formation gagne en confiance au plan technique. Protomartyr a livré plus de cent spectacles l’année dernière et cette expérience aurait définitivement eu de l’impact sur la production et le jeu des musiciens. Même constat pour son travail au chant, qui se serait amélioré. Toutefois, au niveau de l’écriture des textes, voire de la carrière générale du groupe, Casey hésite grandement à partager son opinion : « J’ai toujours beaucoup de questionnements par rapport à la scène, à notre rôle dans le milieu artistique ou même de notre avenir comme formation. Notre approche est vraiment basée sur notre passion pour la musique. Pour l’instant, ça va bien. J’aime penser notre groupe au jour le jour. »

Le groupe entame aujourd’hui une tournée d’une vingtaine de dates en Amérique du Nord. Il sera d’ailleurs au Bar Le Ritz PDT de Montréal, le 12 octobre. Ensuite, les gars s’envoleront en Europe pour y donner plusieurs concerts.

The Agent Intellect

Hardly Art

Sortie 9 octobre

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