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Déversement d'eaux usées dans le fleuve: la CAQ réclame la démission du ministre David Heurtel (VIDÉOS)

Eaux usées: la CAQ veut la tête de Heurtel (VIDÉOS)

Aux yeux de Philippe Couillard, il n'y a pas à rougir du bilan fourni par son ministre de l'Environnement, notamment en ce qui a trait au déversement prévu de 8 milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent à Montréal.

Et à la Coalition avenir Québec (CAQ) qui réclame la démission de David Heurtel en raison de l'imminence de ce même déversement, le premier ministre rétorque qu'il a « complètement » confiance en M. Heurtel et que ce dernier a « très bien travaillé depuis un an ».

« C'est loin d'être idéal », reconnaît Philippe Couillard

Selon Philippe Couillard, le fait de procéder au rejet des eaux usées « est la moins pire des solutions ».

Compte tenu du fait qu'on a « un seul canal d'évacuation qui doit être purgé pour des travaux à l'autoroute Bonaventure », ces travaux s'imposent, dit le premier ministre, qui affirme par ailleurs que de semblables événements se sont produits dans le passé. « Je ne dis pas que c'est correct. J'espère que cela ne se reproduira plus jamais », a-t-il tenu à préciser mardi dans les couloirs de l'Assemblée nationale.

Les propos de M. Couillard vont dans le même sens que ceux de David Heurtel, qui a réitéré mardi : « Si on ne fait pas les travaux sur cette conduite-là, il y a des risques que l'usine d'épuration elle-même soit affectée ».

Cependant, le ministre de l'Infrastructure, des collectivités et des Affaires intergouvernementales, Denis Lebel, ne voit pas les choses du même oeil. Lundi, il avait souligné que « la direction générale de l'application de la loi d'Environnement Canada a déjà précisé que la Loi sur les pêches interdit les rejets non autorisés de substances nocives dans les eaux où vivent des poissons ».

Ce à quoi le maire Coderre a répliqué qu'il espérait que M. Lebel ne ferait pas de « politique avec ça » et qu'il ne déciderait pas de bloquer le projet.

Du Saint-Laurent au Gange

Pour manifester son opposition au déversement, le député caquiste, François Bonnardel y est allé d'une image sans équivoque : « c'est comme s'il y avait 1,5 milliard de Montréalais qui en même temps "flushaient" leur bol de toilette dans le fleuve St-Laurent et le ministre et le gouvernement nous disent on veut redonner le fleuve aux citoyens ».

« Est-ce qu'on veut faire du fleuve St-Laurent le Gange du Québec? »

— François Bonnardel, député de la CAQ dans Granby

Les autorités municipales et provinciales affirment que le déversement, qui aura lieu du du 18 au 25 octobre, est rendu nécessaire en raison de la construction d'une nouvelle chute à neige dans le cadre des travaux de réaménagement de l'autoroute Bonaventure. Les travaux majeurs pour abaisser la structure de l'autoroute Bonaventure exigent de déplacer la chute d'un méga-égout du sud de la municipalité, située directement dans la zone de travaux.

Mathieu Lemay, porte-parole de la CAQ en matière d'environnement et député de Masson estime qu'il est « irresponsable » de mener à bien ce déversement.

« Il [David Heurtel] n'a fait aucune démarche pour atténuer les impacts sur l'environnement. C'est-à-dire, il est resté les bras croisés. »

— Mathieu Lemay, porte-parole en matière d'environnement pour la CAQ

« Le ministre a failli à sa tâche après Cacouna, après McInnis et maintenant avec le déversement des eaux usées à Montréal », affirme encore Mathieu Lemay.

Dans le cas de Cacouna, le député Lemay fait référence au certificat d'autorisation donné par David Heurtel à l'entreprise TransCanada pour que des forages soient menés au large de Cacouna. En juin dernier, le ministre Heurtel avait reconnu que Québec aurait dû avoir « une meilleure compréhension et de meilleures informations scientifiques » sur l'état des bélugas avant d'octroyer ce certificat.

Dans le cas de la cimenterie McInnis, une fois en service à Port-Daniel-Gascons, en Gaspésie, elle sera la plus importante émettrice de gaz à effet de serre du Québec, avec 1,76 million de tonnes par année.

Des échos dans la campagne électorale fédérale des libéraux...

Pour aller de l'avant avec le déversement, la Ville de Montréal doit obtenir l'approbation d'Environnement Canada. Ce que n'a pas manqué de souligner Justin Trudeau qui ne s'est toutefois pas prononcé clairement à savoir s'il était pour ou contre. « Je comprends qu'Environnement Canada est en train de s'y pencher avec ses scientifiques », a-t-il déclaré.

Selon le chef du Parti libéral du Canada, « c'est une question qui préoccupe les gens et qui souligne à quel point c'est important qu'on ait un gouvernement fédéral qui sera un meilleur partenaire pour nos municipalités ».

M. Trudeau affirme que sa formation politique s'engage à aider les villes comme Montréal pour qu'elles n'aient pas « des choix impossibles à faire » comme celui auquel est confrontée la métropole québécoise actuellement.

Les néo-démocrates se prononcent

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, s'oppose au déversement de 8 milliards de litres d'eaux usées auquel compte procéder la Ville de Montréal dans le fleuve Saint-Laurent au cours des prochaines semaines.

Thomas Mulcair, député sortant d'Outremont, a assuré qu'un gouvernement néo-démocrate appliquerait « rigoureusement les lois » fédérales en matière d'environnement, rappelant qu'Ottawa avait juridiction sur« les eaux qui transitent entre les provinces, y compris le Saint-Laurent ».

Paris Match consacre un texte sur la question

La décision de l'administration montréalaise de rejeter 8 milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve a attiré l'attention de Paris Match qui le souligne dans son édition de mardi sur Internet. « L'équivalent de 2600 piscines olympiques », cite Paris Match, qui note également que « les Canadiens ont lancé une pétition pour contester cette décision ».

La vallée du Saint-Laurent en hiver

Le fleuve Saint-Laurent en images

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