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Élections fédérales 2015 : les prisonniers du pays pourront voter ce vendredi

Les prisonniers du pays pourront voter ce vendredi
Dutch angle view looking up at the empty cells in a multi-tiered prison
Andy Sacks via Getty Images
Dutch angle view looking up at the empty cells in a multi-tiered prison

Lorsque Rick Sauvé rend visite à des prisonniers ces jours-ci, ils ont un nouveau sujet de conversation: les élections fédérales.

Ils le bombardent de questions, lui demandant ce que disent les sondages ou qui, selon lui, a le plus de chances de gagner.

"Ça leur permet de parler d'autre chose, affirme M. Sauvé. Parce que chaque jour est comme le jour de la marmotte, chaque jour se ressemble. Alors, quand un scrutin survient, ça attire leur attention."

Les détenus de toutes les prisons provinciales et fédérales pourront voter vendredi, soit 10 jours avant les élections, à des bureaux de vote spécialement installés dans les établissements carcéraux.

Le présent scrutin fédéral est le cinquième auquel tous les prisonniers peuvent participer. Rick Sauvé, un ancien membre du groupe de motards Satan's Choice, purgeait une peine d'emprisonnement à vie pour meurtre en Ontario lorsqu'il a lancé une démarche auprès des tribunaux afin d'obtenir le droit de voter en 1992.

Durant la bataille judiciaire, Ottawa a modifié la Loi électorale du Canada afin d'autoriser les détenus des prisons provinciales condamnés à moins de deux ans d'emprisonnement à voter. En 1992, un jugement de la Cour suprême a confirmé ce droit pour l'ensemble des prisonniers.

Le plus haut tribunal du pays a décrété que cette privation globale du droit de vote frappant les détenus était un châtiment inapproprié qui ne leur permettait pas de s'instruire au sujet des valeurs communautaires et démocratiques.

Tous les prisonniers ont pu voter pour la première fois à une élection fédérale en 2004, une décennie trop tard pour M. Sauvé qui se trouvait alors en libération conditionnelle. L'homme de 63 ans, qui se bat toujours pour faire renverser sa condamnation, travaille maintenant comme conseiller auprès des détenus dans le cadre d'un programme de soutien.

Il encourage les prisonniers à voter en dépit des obstacles auxquels certains sont confrontés, comme trouver une pièce d'identité et une preuve d'adresse ou surmonter leur analphabétisme.

Selon les chiffres d'Élections Canada, le taux de participation des détenus augmente de façon constante, passant de 25 pour cent sur 36 000 prisonniers en 2004 à environ 45 pour cent sur 38 000 en 2011. C'est tout de même plus bas que le taux de participation national, qui a atteint 61 pour cent lors du précédent scrutin fédéral.

Rick Sauvé raconte que de nombreux prisonniers suivent la campagne électorale en regardant les bulletins de nouvelles et les débats des chefs à la télévision dans leur cellule ou encore en lisant les journaux.

Ils s'intéressent évidemment aux questions liés à la justice, mais aussi à d'autres enjeux qui touchent leur famille, comme les soins de santé.

"Étonnamment, plusieurs penchent du côté du Parti vert. Beaucoup de gens développent une conscience sociale lorsqu'ils sont en prison", indiqué M. Sauvé.

Il lui est également arrivé de tomber sur des partisans du Nouveau Parti démocratique et, plus rarement, du Parti conservateur. Pour sa part, Rick Sauvé compte voter pour le Parti libéral.

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