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«Le Monde sera meilleur»: sur la corde raide (PHOTOS)

«Le Monde sera meilleur»: sur la corde raide (PHOTOS)
Charles Fleury

Huit comédiens qui prennent un décor et un spectateur en otage et qui déconstruisent la fiction. La proposition de la pièce Le Monde sera meilleur, présentée au Périscope, a de quoi étonner, surtout qu’on la verra non pas une, mais quatre fois cette saison.

Le Monde sera meilleur s’inscrit dans un contexte apocalyptique où une crise économique mondiale sévit. Les bourses se sont effondrées, le marché de l’immobilier a implosé et le couple principal (Édith Patenaude et Eliot Laprise) croule sous les drames financiers et familiaux. Sans gêne, ils prennent leur conseiller financier en otage, un dénommé François Allard, et lui font un procès en plusieurs actes.

Deux heures durant, la production des Écornifleuses dévoile cet « espèce de texte étrange, atypique, très personnel qui navigue entre l’autofiction, le récit d’anticipation et le manifeste », pour reprendre les mots de la metteure en scène Édith Patenaude.

Sur la corde raide

La particularité de cette troisième proposition du Périscope, c’est son itinérance. Chaque série de deux ou trois représentations prendra place dans le décor d’une pièce de la saison régulière.

Pour ses deux premières soirées, les 4 et 5 octobre, la troupe a envahi le décor de L’Éveil, coproduit par le Périscope et La Rotonde. L’espace artificiellement gazonné est décloisonné, avec au fond, un écran blanc. Au fil des mois, les comédiens devront composer avec des installations différentes.

La pièce reposant sur « une prise d’otage et un détournement de salle, on s’est dit qu’on devait le transporter d’un décor à l’autre », lance la directrice artistique des Écornifleuses. Ce qui vient avec un lot de contraintes à commencer par l’interdiction de modifier le set up de la pièce en cours. « On arrive avec notre propre éclairage, notre musique, des accessoires et c’est tout. Techniquement, on est parfaitement autonome. »

Comme les comédiens débarquent entre deux représentations d’une autre pièce, le temps qui leur est imparti pour les répétitions est minimal. Par conséquent, tous sont sur la corde raide, ce qui donne à la pièce son caractère urgent. « Les gens qui vont venir voir le show vont nous voir dans un vrai état de presque panique », révèle Édith Patenaude.

Revenir à l’essentiel

Dès la première minute, le quatrième mur vole en éclats. Le public est non seulement interpelé, mais pris à témoin dans le procès théâtralisé du conseiller financier, ligoté et interrogé.

Tous les moyens sont bons pour toucher les spectateurs : romancer la réalité, jouer Hamlet en version raccourcie – non exempte de quelques sacres – ou encore dire les choses simplement. Un à un, les artifices tombent : le confort matériel, le nouveau condo à décorer et les biens matériels. Au final, il ne reste que l’essentiel.

« L’essentiel est extrêmement simple. On le connaît, on se l’est fait dire de plein de façons, concède celle qui a signé l’adaptation de 1984 qu’on verra au Trident en novembre. Bien sûr, on tombe vite dans une zone un peu pédago-gnangnan-religio-spirituelo-je sais pas quoi. Cependant, il y a des mots qui sont là et qu’il faut avoir le courage de recommencer à se dire même s’ils sont mielleux et qu’on les a entendus mille fois.»

«Le Monde sera meilleur»: sur la corde raide

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