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Conditions de travail en télévision: «Un jour, quelqu'un va mourir» - Guy A.Lepage

Guy A.Lepage est catégorique: un jour, une personne paiera de sa vie les horaires serrés et la cadence effrénée qui prévalent sur les plateaux de tournage.
Radio-Canada

Guy A.Lepage est catégorique: un jour, une personne paiera de sa vie les horaires serrés et la cadence effrénée qui prévalent sur les plateaux de tournage dans le milieu de la télévision, au Québec, depuis quelques années.

À titre à la fois d’observateur et d’acteur de cette industrie où il évolue depuis une trentaine d’années, Guy A.Lepage tire sa sonnette d’alarme avec inquiétude et lucidité.

«Un jour, selon moi, un comédien va mourir», a tranché le capitaine de Tout le monde en parle lorsqu’interrogé à ce sujet, quelques minutes après avoir remporté le trophée Gémeaux de la Meilleure émission: série d’entrevues ou talk-show, la semaine dernière.

«Un jour, directement sur un plateau, quelqu’un va mourir, d’épuisement, d’un accident… Car, plus on tourne vite, moins on répète. C’est sûr que, quand on filme en champ-contrechamp, personne ne peut mourir là-dedans; mais on peut moins bien jouer parce qu’on travaille trop. Par contre, dès qu’il y a une chorégraphie, une cascade, un déplacement, ça devient dangereux.»

«Sortir d’une voiture, c’est un déplacement. Sauter trois marches, c’est un déplacement. Si on n’a pas vérifié comment on saute, si le plancher est glissant, on peut se péter le crâne en pleine face sur le ciment. C’est pour ça que, quand on fait des films et des séries, on nous fait répéter les mouvements. Parfois, on se dit que c’est plate, qu’on est capable de descendre un escalier en colimaçon, mais quand on le fait deux ou trois fois, qu’on sort vite parce que le personnage, par exemple, a volé quelque chose et se sauve rapidement, ça devient risqué. Il faut donc s’exercer, le faire lentement, puis plus vite. Mais, je te le dis, ça va arriver, un jour», a insisté Guy A.Lepage.

Ce dernier reconnaît ne jamais avoir eu à se plier à des rythmes de boulot trop contraignants, que ce soit à l’époque d’Un gars, une fille, ou même aujourd’hui, à la barre de Tout le monde en parle, un rendez-vous nécessitant de longues heures de labeur et s’apparentant à un petit marathon hebdomadaire.

«Moi, je suis un privilégié, a admis Guy A.Lepage. J’ai toujours eu la chance de décider. Je ne rush pas les gens avec qui je travaille. J’exige qu’on respecte les techniciens, les comédiens et les auteurs sur mes productions.»

RBO: rien de concret

Au moment de notre entretien avec Guy A.Lepage, l’homme débarquait tout juste de Québec, où il a «cassé la baraque», comme il nous l’a dit en souriant, avec ses potes de Rock et Belles Oreilles, au Centre Vidéotron. Accueil chaleureux des spectateurs, à Montréal comme dans la Vieille-Capitale, et plaisir encore intact des RBO à se produire sur scène après les trois décennies d’existence du groupe : les éléments semblent tous réunis pour un autre retour des quatre joyeux gaillards aux manteaux jaunes l’an prochain. RBO revivra-t-il à nouveau en 2016 ou en 2017?

«Un show de cette grosseur-là, on ne peut pas le faire ailleurs que dans des amphithéâtres, a précisé Guy A.Lepage. Il faudrait que ces amphithéâtres nous réengagent. Si on refait ce spectacle-là un jour, ce sera dans un format plus petit, et ce sera dommage, parce que c’est fait pour ça.»

«À date, il n’y a rien de concret, a ajouté Guy A. Mais, avec RBO, il n’y a jamais rien de concret. On fait un projet à la fois. On a le privilège de décider à quelle vitesse on travaille.»

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