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Toyota Yaris berline 2016: une autre personnalité (PHOTOS)

Toyota Yaris berline 2016: une autre personnalité (PHOTOS)
Toyota

Ce n’est pas parce qu’on porte un nom qu’on traîne systématiquement tous les traits génétiques de la famille. Du moins dans le monde automobile. Et encore moins si la génétique est, en fait, dorénavant contaminée par un autre héritage familial. Voilà exactement pourquoi la toute nouvelle Toyota Yaris 2016 berline a de brillantes qualités, mais seulement un vague lien de parenté avec la famille Toyota.

D’entrée de jeu, précisons les choses. Toyota et un autre manufacturier japonais, Mazda, ont convenu d’un accord de réciprocité et de partage. En résumé, les deux entreprises ont choisi en jumelant leur action de construire ensemble une toute nouvelle usine au Mexique.

Outre les installations physiques elles-mêmes, ce genre de partage pousse généralement les échanges beaucoup plus loin. Qu’il suffise de se rappeler NUMI, l’usine partagée entre GM et Toyota en Californie et qui produisait à la fois les Pontiac Vibe et les Toyota Matrix, deux véhicules quasi jumeaux vendus sous deux bannières différentes.

Le phénomène se répète avec la Toyota Yaris berline, mais cette fois, le jumeau n’existe pas encore. Du moins en sol canadien. Car la nouvelle sous-compacte qui fait à peine son apparition chez les concessionnaires n’est, somme toute, qu’une Mazda en robe Toyota, puisqu’elle partage la plateforme et beaucoup de composantes avec la Mazda2 de nouvelle génération dont la venue n’est prévue que pour l’an prochain.

Toyota Yaris berline 2016

Un look unique

Physiquement, la Toyota Yaris berline 2016 a une allure qui lui est propre. On a, par exemple, affublé le petit véhicule de l’immense calandre trapézoïdale et ornée de chrome qui fait désormais partie du charme de Toyota.

Les blocs optiques avant, tout comme ceux à l’arrière, sont aussi des signes distinctifs de l’appartenance Toyota.

Le style de la carrosserie lui-même n’est cependant pas sans rappeler certain modèle Mazda : le pilier A placé dans une position de recul et plus incliné que la normal, le long capot plongeant et le très court porte-à-faux arrière sont autant de caractéristiques qui se retrouvent généralement sur les voitures de l’autre constructeur nippon.

Une fois dans l’habitacle cependant, il ne fait plus aucun doute : tout ici est Mazda. Si ce n’était du logo Toyota logé au centre du volant, on se croirait littéralement au volant d’une Mazda2. Le design, les bouches d’aération arrondies, les coutures apparentes et les sièges enveloppants sont tous frappés de la touche Mazda.

Le tableau de bord aussi, tout comme le système multimédia qui, dans un autre véhicule, porterait le nom de Mazda Connect. Les gens de Toyota ne s’en cachent d’ailleurs pas du tout. « Nous avions besoin d’un véhicule comme la Yaris berline dans notre famille, et nous n’avions rien pour le moment pour répondre à cette demande. Nous avons alors profité de notre association pour utiliser un véhicule qui répondrait à nos critères », a expliqué le directeur régional de Toyota Canada, Jocelyn Daneau.

Malheureusement, les gens de Toyota ont aussi poussé l’adoption de la Mazda2 jusque dans ses moindres défauts. Ainsi, la version de base de la Yaris reçoit le système audio élémentaire, dont le module de commande ressemble à un vieux transistor logé sur le haut de la planche de bord. Un peu comme si, une fois la voiture terminée, on avait oublié d’installer la radio au bon endroit.

La version Avancée, la seule autre version disponible, reçoit notamment parmi les quelques améliorations, un système multimédia avec écran d’affichage plus imposant. Similaire à une tablette électronique non amovible, cet écran de 7 pouces repose lui aussi au sommet de la planche de bord. Il affiche toutes les informations nécessaires au véhicule.

Petit bémol : l’écran grand format affichera aussi le système de navigation par satellite, dont l’usage est parfois douteux, à la condition que vous acceptiez de défrayer les quelques 600 $ nécessaires à l’achat de la carte numérique qui l’abrite. Un simple téléphone intelligent sera plus efficace.

Même moteur, même finition

Parce que la Toyoya Yaris compte sur l’expertise Mazda pour sa conception, c’est aussi une motorisation Mazda qui se retrouve sous le capot. Un petit moteur quatre-cylindres de 1,5 litre de 106 chevaux qui, sans surprise, s’essouffle rapidement en côte ou en accélération vive, mais qui demeure tout de même étonnamment silencieux lorsqu’on le sollicite. L’usage du mode sport permet aussi de tirer le maximum de la puissance du petit moteur.

Pour transmettre la puissance aux roues, une boite manuelle 6 rapports est offerte de base, et propose des passages de vitesse plutôt agréables. Finie la perception de bouger le levier dans la guimauve, la sensation est plus précise que jamais… Dans une sous-compacte Toyota évidemment.

Une boite automatique 6 vitesses, la seule offerte sur la version Avancée, est aussi disponible. Les rapports sont bien étagés, et elle se démène avec une certaine aisance. On aurait bien aimé une rétrogradation un peu plus rapide dans certaines conditions, mais dans l’ensemble, la boite réagit avec précision.

La direction de la petite sous-compacte s’est avérée aussi relativement précise, plus que ce à quoi nous a habitué Toyota sauf peut-être sur la Yaris à hayon. Les suspensions maitrisent bien les hasards de la route, mais ont une légère tendance à mal équilibrer les déplacements de poids lorsque le mouvement est trop brusque.

Exemple vécu : en pleine route de campagne, une mauvaise manœuvre du pilote (lire ici, l’auteur de ces lignes) a forcé la voiture à enchainer un virage gauche-droite, surmontant une voie ferrée, avec un peu trop d’enthousiasme. Il a fallu relâcher l’accélérateur rapidement pour rééquilibrer la voiture qui semblait vouloir un peu trop valser. En conduite normale cependant, seuls les freinages font ressentir un peu de ce difficile équilibre.

Relativement spacieuse, la petite Yaris berline propose un dégagement abondant pour les épaules, mais est plus exigeante pour les genoux des passagers arrière. L’espace cargo est dans la bonne moyenne, mais s’augmente à volonté en abaissant l’un ou l’autre des bancs arrière qui se séparent dans une proportion 60/40.

Bonne nouvelle aussi, la Toyota Yaris berline profite de l’économie de carburant de la technologie Mazda (il suffit de lever le capot de plastique pour retrouver des logos Mazda aux quatre coins du moteur). Le résultat est une projection combinée de 6,4 litres aux 100 kilomètres. Un résultat que même nous avons obtenu, même en poussant un peu plus que la moyenne.

Conclusion

S’il est vrai que la nouvelle Toyota Yaris berline emprunte beaucoup à la Mazda2, les représentants de Toyota sont confiants. « Nous avons implanté dans cette usine la méthode Toyota, ce qui assure en même temps la durabilité et la fiabilité de nos voitures. Nous sommes confiants que la Yaris berline plaira aux Canadiens et sera durable », a conclu Jocelyn Daneau.

Pour plaire aux Canadiens, il n’y a aucun doute, elle a ce qu’il faut. Mais, car il y a un mais, il faudra accepter de défrayer quelque 16 995 $ pour mettre la main sur une version de base manuelle, et jusqu’à 20 200 $ pour la version la plus équipée. Un peu élevé pour une sous-compacte, aussi réussie soit-elle.

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