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Élections fédérales 2015 : la ministre de la Condition féminine, Kellie Leitch, est contre l'avortement

La ministre de la Condition féminine de Harper est pro-vie
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La ministre fédérale de la Condition féminine, Kellie Leitch, a déclaré lors d’un débat électoral local cette semaine qu’elle est contre l’avortement.

La candidate dans la circonscription de Simcoe-Grey, en Ontario, en a fait la remarque après que l’animateur leur ait demandé de s’exprimer sur leur plan pour « protéger la vie » des jeunes et des moins jeunes.

« Je suis pro-vie », a lancé Kellie Leitch, sans hésiter. Elle a expliqué que sa position contre l’avortement lui vient de son expérience professionnelle comme chirurgienne orthopédiste en pédiatrie.

« J’ai passé une partie significative de ma carrière professionnelle à m’occuper des enfants handicapés – des enfants qui ont un potentiel immense parce qu’ils sont nés. »

Écoutez la réponse complète de Mme Leitch à partir de 1:39:27 environ:

Le bureau de Kellie Leitch n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de nos collègues du Huffington Post Canada.

Sur le site Campaign Life Coalition, la position de Kellie Leitch sur le droit d’interrompre la grossesse n’avait pas encore été « évaluée ». Le groupe a classé tous les autres candidats de la circonscription -dans la catégorie « pro-vie » ou « pro-avortement ».

Le quart des candidats de Stephen Harper sont contre l’avortement, selon ce même site.

« La position de Mme Reich n’est donc pas particulièrement étonnante, estime Léa Clermont-Dion, militante féministe et auteure. Elle s’enligne parfaitement avec l’idéologie de ce parti aux mesures rétrogrades. »

« Il m’appert néanmoins particulièrement inquiétant de constater qu’elle avoue aussi vertement cette position. Il faut être vigilants et sur nos gardes. »

L’ex-leader étudiante, Martine Desjardins, pense qu’il est « inacceptable » et « inadmissible » qu’une ministre supposée défendre les femmes tienne de tels propos en 2015. Elle pense que le gouvernement Harper devrait clarifier sa position sur le sujet de l’avortement.

En 2012, la ministre de la Condition féminine d'alors, Rona Ambrose – maintenant ministre de la Santé –, avait voté pour une motion touchant aux droits du fœtus. Le député pro-vie Stephen Woodworth voulait mettre sur pied un comité pour décider le moment où un fœtus devenait un « être humain ».

La motion avait finalement été défaite 203 votes contre 91. Le premier ministre Stephen Harper avait voté contre l’initiative de son député, mais pas moins de 10 ministres étaient en faveur.

Deux poids, deux mesures ?

Le chef conservateur n’a pas hésité à qualifier le niqab, ce voile qui couvre une partie du visage, de produit d’une culture « anti femmes ».

Lors du débat des chefs de Radio-Canada, il a réaffirmé sa position. « Je ne vais jamais dire à ma jeune fille qu'une femme devrait se cacher le visage parce qu'elle est une femme », avait dit Harper.

Martine Desjardins pense que le corps de la femme est encore plus « sacré » que les vêtements qu’elle porte. « Il faudrait peut-être être plus cohérent sur le droit à l’avortement, qui est encore plus privé que cette question du niqab », ironise-t-elle.

« C’est deux poids, deux mesures », ajoute Martine Desjardins.

Léa Clermont-Dion rappelle que le gouvernement Harper a renforcé l’influence de l’organisme pro-vie REAL Women of Canada et sabré dans le Programme de promotion de la femme.

« Que dire du démantèlement du programme du Registre des armes à feu? Ou encore du statu quo face aux pressions pour la tenue une commission d’enquête sur les 1200 femmes autochtones disparues? » questionne-t-elle.

L’an dernier, le chef libéral Justin Trudeau avait annoncé que les futurs candidats de sa formation devaient être pour le libre choix des femmes – dont celui de se faire avorter. Cette règle ne s’appliquait toutefois pas aux députés en fonction.

Trudeau avait fait l’objet de critiques par la suite, puisque le gouvernement libéral de l’Île-du-Prince-Édouard n’offre aucun avortement dans la province. Les femmes qui désirent interrompre leur grossesse doivent se rendre à Moncton, au Nouveau-Brunswick. L’avortement est payé par le gouvernement.

Le NPD, quant à lui, assure que la liberté de choix des femmes en matière d’avortement est un droit inébranlable.

Avec les informations d'Althia Raj et de Zi-Ann Lum.

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