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Des milliers d'enseignants manifestent à Montréal (VIDÉO/PHOTOS)

Des milliers d'enseignants manifestent à Montréal (VIDÉO/PHOTOS)

Après avoir tenu des piquets de grève devant les écoles en matinée, des milliers d'enseignants de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) manifestent au centre-ville de Montréal pour dénoncer les compressions en éducation et la lenteur des négociations de leur convention collective.

Quelque 34 000 enseignants de la FAE tiennent une journée de grève aujourd'hui, ce qui met en congé forcé environ 275 000 élèves du primaire et du secondaire - de Montréal, de Laval, des Basses-Laurentides, de l'Outaouais et d'une partie de la Montérégie. En incluant l'éducation aux adultes, la formation professionnelle et la francisation, le nombre d'élèves touchés atteint 370 000.

Les enseignants de la FAE tiennent la première journée d'une série de trois jours votés au printemps dernier. La deuxième journée de grève sera tournante et ces journées de grève seront organisées sur une période de trois jours à des dates indéterminées, entre le 14 et le 30 octobre.

Les enseignants manifestent (30 septembre 2015)

Le syndicat conserve la troisième journée dans sa manche.

La FAE représente environ le tiers du personnel enseignant au Québec du préscolaire, du secondaire, de l'éducation des adultes et de la formation professionnelle.

Les services de garde sont également fermés.

Des offres « méprisantes »

Les dernières offres déposées par le gouvernement, loin de rapprocher les partis, sont jugées « méprisantes » par les enseignants et leur syndicat. Les enseignants estiment que ces offres constituent un recul de leurs conditions de travail et une atteinte à la qualité de l'enseignement offert aux élèves.

Le gouvernement offre d'augmenter le nombre d'heures de leur semaine de travail, de comptabiliser en simple - dans le calcul des ratios d'élèves - les élèves en difficultés ou handicapés intégrés dans les classes, de même qu'un gel de salaire de deux ans.

Les enseignants demandent plutôt une augmentation salariale de 13,5 % sur trois ans.

« On veut augmenter notre tâche de 32 heures à 35 heures par semaine, la semaine dernière, le gouvernement est même allé jusqu'à 40 heures sans augmentation salariale », affirme la présidente de l'Alliance des professeures et professeurs de Montréal, Catherine Renaud, qui représente les 8000 enseignants de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

« Ces offres sont inacceptables », ajoute un professeur de sciences, René Naud. « Il n'y a pas une profession où on peut demander d'augmenter la tâche de travail et en même temps demander une baisse de salaire. »

« Il faut que le gouvernement sorte de son obsession d'austérité. » — Sylvain Malette

Le gouvernement a négocié des augmentations plus élevées, que celles que demandent les enseignants, pour les pharmaciens et les médecins spécialistes ou généralistes, avance le président de la FAE, Sylvain Malette. « Les enseignants - à qui l'on confie les élèves, à qui on demande de former les élèves [...] - ça, ce serait moins important? »

Le représentant syndical avance que les négociations pourraient être réglées en un mois.

Reconnaissant que la grève des enseignants comporte des désagréments pour les parents, M. Malette estime qu'ils doivent se poser la question suivante : « Qu'est-ce qui est le plus dommageable? Une journée de grève ou tout un parcours scolaire où l'enfant n'a pas accès à des services. »

« L'égalité des chances est remise en question présentement avec le saccage que l'on fait dans l'école publique. » — René Naud

M. Naud estime que le soutien des parents constitue une preuve que la lutte des enseignants ne concerne pas seulement les conditions de travail des professeurs. Il ajoute que les parents sont à même de constater la diminution des services offerts aux élèves.

Le salaire n'est toutefois pas le seul cheval de bataille des enseignants, qui dénoncent également la diminution des services aux élèves. « Au niveau des conditions d'apprentissage, on veut augmenter le nombre d'élèves dans les classes, on ne veut pas tenir compte des besoins des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, déplore Mme Renaud. Les enseignants auront moins de temps à consacrer à chacun des élèves pour répondre aux élèves. »

Bien qu'il reconnaisse la légalité de la grève des professeurs, le ministre de l'Éducation, François Blais, déplore la décision des enseignants de déserter les salles de classe.

Au ministre qui accuse les enseignants de prendre les parents en otages, Mme Renaud réplique qu'ils sont à leurs côtés.

« Les parents se joignent à nous de façon spontanée pour défendre l'école publique, pour soutenir les enseignants et offrir les meilleurs services possible aux élèves. » — Catherine Renaud

Mme Renaud avance que parents et enseignants réclament d'une même voix la fin des compressions et un réinvestissement en Éducation.

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