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Élections fédérales 2015: les candidats nouvelle génération à la conquête d'Ottawa

Les candidats nouvelle génération à la conquête d'Ottawa
Courtoisie

Parmi les principaux partis politiques au Québec, le Bloc québécois compte le plus de candidats de 30 ans et moins dans ses rangs, suivi par le NPD et le Parti conservateur. Le Parti libéral du Canada est bon dernier avec seulement deux candidats nés à partir de 1985.

La vague orange du NPD en 2011 a permis de changer le visage du Parlement, croit Pierre-Luc Dusseault, 24 ans. Une poignée de jeunes députés, critiqués pour leur manque d’expérience au début, ont réussi à amener les préoccupations de la génération Y sur la table.

Candidats de 30 ans et moins (en %) :

Bloc québécois : 23%

Nouveau parti démocratique : 15%

Parti conservateur du Canada : entre 6% et 12%

Parti libéral du Canada : 2%

Dusseault se souvient de ses deux semaines « très intenses » à la suite de son élection en mai 2011 où il est devenu le plus jeune député fédéral de l’histoire du Canada. Les entrevues se sont succédées à un rythme fou, raconte-t-il.

« Finalement, ça a été à mon avantage et ça m’a fait connaître d’autant plus, reconnaît le député sortant de Sherbrooke, après coup. J’ai pu établir ma crédibilité et prouver que j’étais là pour les bonnes raisons. »

Si le NPD a un caucus jeune moins garni cette fois-ci, c’est parce que certains députés ont franchi le cap des 30 ans après quatre ans. Il reste les Charmaine Borg, Laurin Liu ou encore Mylène Freeman, qui sont devenues députées au début de la vingtaine.

« Je dirais qu’on a changé le visage du Parlement, dit Pierre-Luc Dusseault. Les jeunes du primaire et du secondaire, qui viennent nous visiter s’aperçoivent qu’il y a maintenant plusieurs jeunes sur la Colline. »

Traversée du désert

Quand Mario Beaulieu était à la tête du Bloc, d’anciens routiers ont préféré prendre leurs distances. Mais il a aussi amené une nouvelle génération de jeunes indépendantistes dans ses rangs en espérant les faire élire pour que le parti se renouvelle à Ottawa.

La candidate bloquiste dans Montarville, Catherine Fournier, en fait partie. À 23 ans seulement, elle est souvent mise de l’avant pour commenter l’actualité ou pour se tenir aux côtés de son chef Gilles Duceppe, ce qui lui a valu des commentaires disgracieux au début de la campagne électorale.

Avec près du quart des candidats qui ont moins de 30 ans, les jeunes sont un pilier du Bloc québécois à son avis. « On ne le dit pas assez souvent, mais dans les quatre dernières années, on a assisté à une traversée du désert. Les jeunes ont tenu le fort. Le Bloc leur doit beaucoup », pense Catherine Fournier.

Un parti de vieux?

Le Parti libéral du Canada ne présente que deux candidats de 30 ans et moins au Québec. Son cadet de 27 ans, Joël Lightbound dit toutefois que le parti, sous le leadership de Justin Trudeau, « n’a jamais été aussi ouvert aux visages nouveaux ».

Les investitures ouvertes ont permis une meilleure démocratisation du parti et favorise l’engagement politique, selon le candidat dans Louis-Hébert. Il pense aussi que la réforme du mode de scrutin et l’assouplissement de la ligne de parti sont des éléments qui plairont aux jeunes.

« On redonne au député son rôle traditionnel de voter selon sa conscience, explique Joël Lightbound. Les gens en ont assez d’entendre le message d’Ottawa dans leur comté. [Au Parti liberal], on permet cette authenticité.»

Le Parti conservateur du Canada n’a pas été en mesure de fournir le nombre exact de candidats de 30 ans et moins. Selon les vérifications faites par le Huffington Post Québec, avec les informations disponibles, ils seraient entre cinq et dix au Québec.

Code de conduite 2.0

Au Québec, la bloquiste VirJiny Provost, 18 ans, a fait rire d’elle en raison d’une réponse qu’elle aurait fournie à une station de radio, l’an dernier.

William Moughrabi, candidat conservateur dans Ahuntsic-Cartierville, a effacé des commentaires en ligne jugés misogynes. Les deux sont restés candidats, mais ont disparu des médias sociaux pendant un temps.

« C’est une nouvelle réalité en politique, commente Pierre-Luc Dusseault. J’ai joint Facebook en 2008 ou 2009, mais si on s’avance dans le temps, les jeunes candidats auront été sur Facebook presque la moitié de leur vie. »

Joël Lightbound est d’avis que s’il faut être conscient de l’impact des écrits sur les réseaux sociaux, il faut faire preuve d’empathie à cette époque où tout est enregistré.

« Pour ceux qui sont élevés là-dedans, il faut faire la part des choses : s’agit-il d’une grave erreur de jugement ou d’une erreur de jeunesse? » précise-t-il.

Pierre-Luc Dusseault croit quant à lui que les écrits restent et qu’il faut rester prudent en tout temps, que l’on soit scruté par un futur employeur ou par des journalistes en quête de nouvelles.

Le jeune homme de 24 ans admet quant à lui toujours avoir été « sage » sur les réseaux sociaux. « Le parti nous avait mis en garde! »

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