TORONTO _ Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, questionne le moment de la décision controversée du gouvernement conservateur de révoquer, en pleine campagne électorale, la citoyenneté d'un terroriste condamné.
La semaine dernière, le gouvernement fédéral a dépouillé de sa citoyenneté canadienne Zakaria Amara, membre du groupe surnommé "Les 18 de Toronto", à l'origine d'un complot visant à commettre des attentats au centre-ville de Toronto.
"Par pur hasard, le moment de cette décision survient au milieu d'une campagne électorale? Je n'en crois rien", a déclaré M. Mulcair lors d'un rassemblement à Toronto, dimanche.
"Harper se pavane pour sa base de droite."
La Loi renforçant la citoyenneté canadienne a été adoptée au printemps dernier, mais ses clauses de révocation sont entrées en vigueur en juin. Elle s'applique seulement à ceux qui possèdent une double citoyenneté.
"Je trouve lamentable que dans une société libre et démocratique, quelqu'un prenne plaisir à avoir deux niveaux de citoyenneté. Un Canadien est un Canadien", a affirmé M. Mulcair sous les applaudissements nourris de son public.
Le NPD et le Parti libéral ont laissé savoir qu'ils annuleraient cette loi s'ils étaient élus.
Réagissant dimanche à la révocation historique de la citoyenneté de Zakaria Amara, le ministre associé de la Défense, Julian Fantino, a affirmé que le Canada agissait de façon responsable devant la menace grandissante du terrorisme.
"Soyons réalistes. C'est une menace sérieuse à laquelle nous faisons tous face", a-t-il dit.
"Je soupçonne que la plupart des Canadiens ne voudraient pas ouvrir leurs bras et leur bonne volonté pour accueillir des gens qui arriveraient dans ce pays avec l'intention de nous tuer, de nous faire du mal et de nous victimiser."
Zakaria Amara a été condamné à la prison à vie en 2010 sans possibilité de libération conditionnelle avant 2016 après avoir reconnu son rôle dans le projet d'attentat, qui avait notamment pour objectif de forcer le Canada à retirer ses troupes de l'Afghanistan.
La police a contrecarré le complot en arrêtant Zakaria Amara et 17 autres personnes au cours de l'été 2006.
Samedi, le ministre de la Défense, Jason Kenney, a déclaré que Zakaria Amara avait lui-même renoncé à sa citoyenneté en posant ces gestes. Il a ajouté que c'était, à sa connaissance, la première fois qu'Ottawa retirait la citoyenneté à un individu reconnu coupable d'avoir commis des actes terroristes depuis que les conservateurs ont modifié la Loi sur la citoyenneté.