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Partenariat transpacifique: les Producteurs de lait du Québec inquiets

Partenariat transpacifique: les Producteurs de lait du Québec inquiets
Woman drinking milk
Jupiterimages via Getty Images
Woman drinking milk

MONTRÉAL _ Les Producteurs de lait du Québec jugent que l'ouverture accrue du marché canadien aux produits laitiers américains dans le cadre du Partenariat transpacifique serait une "catastrophe" pour le secteur québécois et canadien.

Selon le réseau anglais de Radio-Canada, le Canada se préparerait à concéder une part de "neuf à dix pour cent" de son marché aux Américains, ce qui inquiète grandement les producteurs québécois.

En entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, le porte-parole des Producteurs de lait du Québec François Dumontier a souligné que le Canada importait déjà dix pour cent de sa consommation totale en produits laitiers, et de cette part, une bonne partie qui provient des États-Unis.

En revanche, le Canada n'exporterait "qu'un à deux pour cent" des produits laitiers sur le marché américain, a soutenu M. Dumontier.

Ainsi, selon lui, offrir un "autre dix pour cent" serait "extrêmement dommageable" pour le secteur.

Il croit que les Américains demandent cette concession au Canada parce que la Nouvelle-Zélande souhaite également avoir un accès accru au marché laitier des États-Unis.

"Les États-Unis veulent un effet nul sur leur production laitière, alors nous, en bout de ligne, on concéderait sans avoir un accès supplémentaire au marché américain", a-t-il déploré.

M. Dumontier a toutefois indiqué qu'il valait mieux être prudent avec les rumeurs qui circulent sur les négociations de l'accord qui demeurent secrètes pour l'instant.

La fin de semaine dernière, le candidat et ministre sortant conservateur Maxime Bernier répétait pourtant que le système de gestion de l'offre ne serait pas mis en péril par la conclusion d'un accord.

De son côté, le premier ministre Stephen Harper a admis il y a quelques jours que tous les pays devront faire des "compromis", mais que le gouvernement assurerait "la protection de nos secteurs".

M. Dumontier reste toutefois "méfiant" face au gouvernement. "Pour l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Europe, le gouvernement, qui nous avait dit jusqu'à la dernière minute qu'il ne ferait pas de concession a finalement (ouvert) l'accès à une centaine de fromages de l'Europe", a-t-il rappelé.

Les producteurs de lait, d'oeufs et de volaille craignent d'être sacrifiés sur l'autel du libre-échange. Depuis le début de la campagne électorale fédérale, ils ont fait parvenir des courriels à tous les candidats de tous les partis à la grandeur du pays pour les sensibiliser à leur cause.

Une étude commandée par Agropur en juillet dernier révélait que l'abolition intégrale du système de gestion de l'offre pourrait faire perdre 24 000 emplois directs au pays dans l'industrie du lait uniquement. Le Québec serait particulièrement touché, puisqu'il compte 5900 des 11 960 fermes laitières du pays.

Par ailleurs, les négociateurs en chef des 12 pays participant aux pourparlers en vue d'une entente Partenariat transpacifique se réunissent à nouveau à compter de samedi à Atlanta.

Des discussions doivent se tenir jusqu'à mardi. Par la suite, les ministres responsables des 12 pays se réuniront en sommet.

Les discussions pour le Partenariat transpacifique regroupent 12 pays, dont le Canada, les États-Unis, l'Australie et le Japon. Cela représente une zone 800 millions de personnes et pas moins de 40 pour cent de l'économie mondiale.

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