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Alison Mosshart jase du très bon «Dodge and Burn» de The Dead Weather

Alison Mosshart jase du très bon «Dodge and Burn»
David James Swanson

L’excellente chanteuse Alison Mosshart ne chôme pas ces temps-ci. En plus de travailler sur le prochain album de son duo The Kills (avec le guitariste britannique Jamie Hince) elle porte le flambeau du tout nouveau disque du quatuor The Dead Weather, projet qui implique notamment le prolifique Jack White, guitariste et homme à tout faire. Discussion téléphonique avec la femme de 36 ans qui a adoré travailler sur cet album de rock alternatif qui déménage.

Créé en 2009, le supergroupe est complété par le bassiste Jack Lawrence (il fait aussi partie du groupe The Raconteurs avec Jack White) et le guitariste Dean Fertita (aussi musicien sur pour Queens of the Stone Age). La formation américaine a deux autres albums au compteur, dont Sea of Cowards, considéré par le Rolling Stone comme le onzième meilleur album en 2010.

The Dead Weather c’est une sorte de bête sauvage nourrie par la spontanéité et l’exploration des univers du rock et du blues à la frontière du metal (mais ce genre musical ne se sent pas sur l’opus). Résultat : une voix captivante (notamment sur le tube I Feel Love), des ambiances groovy et folles (pensons à l’excellente chanson Mile Makers), une énergie insidieuse, furieuse et un brin hypnotique (citons Lose the Right ou encore Three Dollar Hat, sur laquelle chante Jack White) ainsi que des sonorités pesantes, à commencer par les riffs de guitare assassins (Open Up) de Fertita.

Enregistré de manière sporadique au Third Man Studio de Jack White à Nashville, l’album est le fruit du travail passionné d’artistes extrêmement occupés dans le milieu de la musique.

« Je pense que nous avons géré nos horaires respectifs comme une sorte de joyeux bordel, raconte Mosshart en anglais. À chaque fois que nous étions dans la même ville au même moment, nous avons sauté sur l’occasion pour foncer au studio, un jour ou deux. Nous avons saisi toutes les occasions, mais elles rares. Nous sommes toujours quelque part en train de voyager au pays (États-Unis) ou ailleurs dans le monde au sujet d’autres projets. C’est dans cet esprit de grande spontanéité que nous avons réussi à produire ce disque. »

Il y a deux ans, les quatre membres du groupe ont commencé à travailler sur Dodge and Burn. Disposant de quatre journées, ils ont endisqué quatre morceaux, qui sont devenus des singles sortis au fil du temps. Par la suite, ils ont réalisé huit autres chansons.

Le prochain album signé The Kills

Fort attendu, le prochain album de son duo The Kills sera bientôt complété. Au dire de la chanteuse, l’enregistrement des chansons arrive à sa fin. « Nous sommes toujours en studio à New York. Je travaille douze heures par jour. Il est presque fini. On donne cette dernière poussée, qui est souvent la plus folle avant que tout soit vraiment terminé. Il restera le matriçage et le mixage… »

Grande liberté

« Nous avons développé une approche très collégiale, explique la chanteuse. Nous étions toujours ensemble dans le studio. Chacun proposait ses idées de compositions ou de paroles (écrites majoritairement par Mosshart). Les gars envoyaient un riff ou un rythme et moi, le micro devant le visage, je me lançais au chant. Nous avons enregistré les morceaux d’une manière sérieuse, mais très improvisée. Après quelques heures, parfois, le morceau était fini. Jack et Dean jouent depuis tellement longtemps ensemble, ils sont incroyables. Ils se complètent à merveille. Ils m’aident grandement à plonger dans tout ça. J’avais très peu d’efforts à fournir pour être au diapason avec les trois autres gars. »

Ainsi, l’approche live a prédominé dans tout le processus créatif. « Je chantais dans la même pièce que les musiciens, souligne Mosshart. J’ai dû retravailler quelques passages parce que les instruments étouffaient ou contaminaient ma voix. Cette manière de travailler donne naissance à une énergie vraiment particulière, qui se ressent définitivement sur l’album. »

Il existe mille façons d’enregistrer, ajoute-t-elle. Mais cette magie qui circulait entre nous, pendant l’enregistrement, c’est ce qui caractérise The Dead Weather. Il y a plein d’erreurs sur ce disque, mais elles sont importantes. Elles sont le résultat d’une fougue toute spéciale, d’un élan qui se ressent seulement dans le moment présent. C’est en quelque sorte la signature du band. »

Et c’est exactement ce souffle qui motive Alison Mosshart à travailler sur un autre projet.

«Cette démarche est impossible avec The Kills puisque nous sommes deux. Ce serait complètement débile de croire que l’on peut arriver au même effet. C’est justement ce que j’aime dans ma collaboration avec The Dead Weather. Elle me nourrit autrement. C’est un autre défi. C’est ce qui rend cette implication si stimulante… Nous avons une totale liberté avec The Dead Weather. Je peux crier, pleurer, chanter ce que je veux. Même chose pour les gars. Cette latitude est très précieuse aujourd’hui, car c’est de plus en plus rare […] Je ne sais pas si c’est fou ou instable comme proposition générale… Quelque part je pense que les chansons forment un tout plus cohérent que sur les précédents albums, en raison de notre plus grande expérience de groupe. Cela dit, si c’est sauvage et fou, c’est parfait, c’est ce que j’aime ! (rires)»

En conclusion de l’encodée, il faut absolument porter attention à la magnifique ballade Impossible Winner, sortie de nulle part, d’après la chanteuse. « J’ai plusieurs chansons de la sorte dans mes tiroirs. J’ai écrit cette pièce il y a quelques mois seulement. Je ne pensais pas qu’elle serait à propos pour The Dead Weather. Or, j’ai chanté le morceau à la fin des séances studio et les gars ont adoré… »

La peinture

En juin, Alison Mosshart voyait ses tableaux accrochés publiquement pour la première fois de sa vie dans une galerie de New York. En plus de chanter, l’artiste se passionne en effet pour la peinture depuis des années.

« J’ai toujours aimé la peinture. C’est une passion qui date de mon enfance. Ça me calme. C’est autre chose de témoigner de cet intérêt au grand jour ! Blague à part, j’ai adoré l’expérience d’exposer mes toiles. Je vais continuer à faire de même dans d’autres villes, je crois. J’ai eu des propositions. Quand j’aurai le temps…»

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The Dead Weather

Dodge and Burn, sous étiquette Third Man Records

Sortie le 25 septembre

En raison de leurs projets respectifs, les membres du groupe n’envisagent pas de tournée en 2015.

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