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Débat des chefs de Radio-Canada : un résumé des moments les plus insolites pendant les échanges

5 faits insolites à retenir du débat des chefs en français

La scène avait quelque chose de surréaliste : devant la tour brune de Radio-Canada, des représentants de tous les partis scandaient le nom de celui - ou celle - qu'ils souhaitent voir devenir premier ministre.

De l'autre côté de la rue René-Lévesque, à Montréal, des militants de divers groupes sociaux marchaient sous un long tube représentant le pipeline Énergie Est.

Parmi les partisans de Justin Trudeau, l'on pouvait sentir une nette odeur de pot. Le militant pro-marijuana Ray Turmel défiait les policiers avec son gigantesque sac de feuilles séchées. Santé Canada lui permet d'en posséder et d'en faire pousser pour des raisons médicales.

Les chefs ont eu droit à un accueil hors du commun. Mais les échanges entre eux pendant ce premier débat en français sont certainement dignes de mention. Voici quelques éléments qui ont fait sourciller les journalistes, jeudi soir.

On n'a plus les mauvais mots qu'on avait jadis
L’animateur radiocanadien Patrice Roy avait préparé une description toute particulière pour parler du troisième thème de la soirée, soit les réformes démocratiques.

« Nous aurions aimé je le dis aux gens qui nous écoutent – nous aurions aimé ne pas parler du Sénat canadien dans un débat lors d’une campagne électorale. Il y a des sujets beaucoup plus concrets, mais les Canadiens pensent – puis je m’excuse pour les enfants qui écoutent, je vais utiliser un mauvais mot – mais les Canadiens ont été dégoûtés par tous ces scandales de dépenses au Sénat. »

Alors oui, le « dégoût » peut nous venir à l’esprit en pensant aux dépenses peu catholiques de Mike Duffy ou de Patrick Brazeau, par exemple. Mais nous avons tout de même retenu notre souffle lorsqu’on nous annonçait qu’un mauvais mot allait être dit en ondes…
Le niqab n’a aucune influence sur les changements climatiques
Après un échange corsé sur le port du niqab, Elizabeth May a pris la parole pour dénoncer ce qu’elle appelle un « faux débat » pendant la campagne électorale.

« Nous avons des vrais enjeux, de vrais défis au Canada. Quel est l’impact du niqab sur l’économie ? Quel est l’impact du niqab sur les changements climatiques ? Quel est l’impact du niqab pour les chômeurs ? » a-t-elle questionné.

Sur ce dernier point, nous pouvons argumenter qu’il n’est pas facile de se trouver un emploi en ayant le visage couvert, mais nous comprenons tout de même ce que la chef du Parti vert du Canada a voulu dire. Elle voulait sûrement dire qu’il y a des enjeux beaucoup plus importants que les choix vestimentaires d’une infime minorité de femmes.
Les chefs se servent des morts pour marquer des points
Les conservateurs, les libéraux et le NPD ont tous appuyé la nomination de feu Arthur Porter au comité de surveillance des services de renseignement du Canada, a dénoncé Gilles Duceppe, qui tentait de marquer des points en parlant de l’ancien patron corrompu.

Quelques secondes plus tard, les chefs ont parlé du projet de loi C-51. Thomas Mulcair a dit qu’il voulait l’abroger et a comparé les convictions de son parti aux événements d’octobre 70. Mais qui donc était premier ministre du Canada à ce moment-là?

« C’est une question de principes. On s’est tenus debout. Tout comme on était seuls à se tenir debout contre la loi sur les mesures de guerre de Pierre Trudeau qui a mis des centaines de Québécois en prison sans procès », a dénoncé le chef du NPD.
Justin Trudeau doit revoir ses règles de grammaire
En parlant des infrastructures et des investissements massifs pour les logements sociaux, Justin Trudeau a dit la chose suivante :

« On sait que le gouvernement se peut être un meilleur partenaire pour les municipalités et les provinces et c’est exactement ce que j’ai un plan pour faire. »

« Le Canada doit être le pays que les gens ont toujours vu à travers le monde comme étant. » Comme étant quoi ? Mystère.

Être bilingue, c’est bien, mais se faire comprendre dans les deux langues, c’est encore mieux! Heureusement qu’il reste un autre débat en français à TVA pour se rattraper.
L’Arabie saoudite, un important partenaire commercial!
Wikileaks a révélé plus tôt cette année que l’Arabie saoudite était un important allié commercial de l’État islamique.

Or, il se trouve que le Canada fait aussi des bonnes affaires avec le régime saoudien. Le gouvernement Harper a vendu 15 milliards de dollars en véhicules blindés au pays qui menace de fouetter le blogueur Raïf Badawi à toutes les semaines.

Faire une déclaration pareille pendant un débat national, ça n’a pas de prix. « Pour le reste, il y a MasterCard », comme a dit Mulcair à Trudeau pendant le débat de jeudi soir lors d’un autre segment.

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