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Pop Montréal 2015: The Besnard Lakes, sans concession

Pop Montréal: The Besnard Lakes, sans concession
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Depuis deux ans, le groupe de rock indépendant montréalais The Besnard Lakes souhaitait offrir un spectacle à grand déploiement ou, disons plutôt, dans une formule gros big band. C’est d’ailleurs ce que le chanteur-guitariste et producteur Jace Lacek a révélé lors du spectacle livré au Rialto Hall, vendredi soir, dans le cadre de Pop Montréal.

« Je pensais que ce serait facile de proposer un concert avec plein de musiciens, qui sont pour la plupart des amis, a lancé en anglais Lasek en fin de spectacle. Pourtant, ce ne fut vraiment pas le cas. Le projet a été très difficile (notamment de réunir tout le monde afin de préparer le concert). Mais je peux vous dire que j’ai en ce moment un plaisir fou ».

Pour diriger cette bande de 17 artistes (basse, guitares, violons, batterie, percussions, claviers, trombone, flûte, chant), les deux leaders du groupe (ils sont cinq membres), Jace Lasek et son épouse Olga Goreas, ont fait confiance à Richard White, l’autre guitariste du groupe, ce qui a sans doute permis à la paire de se concentrer sur leur voix respective et le jeu de leur instrument.

La salle était pleine (nous parlons ici de la seconde salle du Rialto, à l’étage) de personnes venues assister à la prestation de cette respectée formation de shoegaze qui jouaient, pour la première fois, quatre nouvelles pièces (In the Forest, Pressure of Plans, Refugee et Golden Lion) du nouvel album qui paraîtra en janvier 2016, sous étiquette Jagjaguwar.

Jace Lasek est non seulement un réalisateur en forte demande, c’est aussi l’un des créateurs les plus respectés dans le monde de la musique au Québec. Son rock planant à la frontière entre la dream pop et le rock alternatif n’est jamais tout à fait comme celui proposé par d’autres artistes d’ici. Un concert des Besnard Lakes est donc toujours quelque chose de particulier. Un rock prenant, sombre, atmosphérique et assez construit. Malgré tout, c’est mélodique et relativement lumineux. La dernière fois que nous avions assisté à une performance du groupe (au cabaret du Mile-End devenu le Fairmount) en avril 2013, il avait offert une excellente performance. À tel point qu’il était légitime de s’interroger sur la pertinence d’un concert incluant 17 musiciens. Notre conclusion: pourquoi pas?

Le train

Outre ce son très plein (et au début un peu trop étouffé) livré par la bande, la transposition des chansons sur scène a été assez fidèle aux pièces originales que l’on retrouve sur les quelques EP et les longs jeux précédents (The Besnard Lakes are the Dark Horse (2007), The Besnard Lakes are the Roaring Night (2010) et Until in Excess, Imperceptible UFO (2013). À notre connaissance, The Besnard Lakes n’a proposé aucun morceau du disque Volume 1, sortie en 2003. Bref, pas trop de place pour l’improvisation, nous avons bien compris la raison : diriger autant de musiciens et chanteurs sur scène c’est comme conduire un train, il vaut mieux éviter les surprises.

La voix aigüe de Lasek, tout comme celle de Goreas (un brin plus terre-à-terre), atteignait un niveau quasi céleste lorsqu’elle était accompagnée des choristes. Ambiances oniriques garanties ! Même constat pour les violons (belle introduction sur And Her Eyes Were Painted Gold) et le trombone, qui ajoutaient de jolies textures soulignant la signature atmosphérique. Quant à l’utilisation de la plupart des autres instruments hormis la batterie, la basse et les guitares, c’était davantage une question de sensation orchestrale (ou de pouvoir offrir différents talents sur une chanson donnée), qu’une véritable nécessité. D’autant plus que les claviers ont proposé tout un amalgame d’effets sonores lors du spectacle. Il faut le répéter, The Besnard Lakes s’en sort très bien aussi en spectacle dans une formule à quatre ou à cinq.

En gros, la soirée était scindée en deux mondes assez distincts : le lieu des balades aériennes (souvent offertes avec un certain aplomb), comme la superbe The Specter (et son refrain très Beach Boys : « Can you hear me knocking ? ») et celui des morceaux plus musclés comme And This is What We Call Progress. Impossible de passer sous silence les superbes Albatross (chantée par Olga) et 46 Satires avec leurs lignes de guitares électriques délirantes et leur ambiance dramatique (clair-obscur, devrions-nous dire).

Quand tout vrombissait dans la lumière blanche de Devastation, au rappel, il était légitime de se dire que The Besnard Lakes est un band montréalais de belle envergure, qui explore sans grande concession.

Les artistes sur scène :

Jace Lasek: guitare, voix

Olga Goreas: basse, voix

Kevin Laing: batterie, chœurs

Sheenah Ko: claviers, vibraphone, chœurs

Robbie MacArthur: guitare

Richard White: guitare

Bucky Wheaton: percussions

Phil Manasseh: claviers

Erika Angell: choeurs

Katie Moore: choeurs

Christian Ngabonziza: choeurs

Evan Cranley: trombone

Chris Seligman: cor français

Erik Hove: saxophone, flûte

Monica Guenter: violon

Lana Tomlin: violon

Brigitte Dajczer: violon

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