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Michèle Audette, candidate libérale dans Terrebonne, apprivoise son rôle de politicienne (VIDÉO)

Michèle Audette apprivoise son rôle de politicienne (VIDÉO)

La libérale Michèle Audette manque de cracher son café quand elle lit la réponse de son adversaire conservateur Michel Surprenant à propos du projet Énergie Est dans le journal local. Il estime que « l’oléoduc est un mal nécessaire » dans la région et qu’il s’agit du « moins pire moyen de transport ».

La question de la semaine arrive à point; la ville de Terrebonne s’est prononcée contre le projet Énergie Est quelques jours auparavant. Le tracé proposé par TransCanada sera à proximité des terres agricoles et des cours d’eau de la région, et le maire considère que la population « n’a rien à gagner » en ayant un pipeline dans la région.

Pour sa part, elle a indiqué avoir de « grandes préoccupations quant au transport du pétrole ». Elle s’en prend aussi au promoteur, qui refuse de collaborer à des consultations citoyennes.

Bien qu’elle ne vienne pas de la région, l’ancienne présidente de Femmes autochtones du Canada s’est impliquée très tôt en politique. Née à Sheffordville d’un père québécois et d’une mère innue, qui a été mise dehors de sa communauté parce qu’elle avait marié un blanc, Michèle Audette a la revendication dans le sang.

La militante a été de tous les combats pour faire valoir les droits des femmes autochtones, vu le refus du chef conservateur Stephen Harper de tenir une enquête sur ses consoeurs disparues ou assassinées. Auparavant, elle avait été sous-ministre de la Condition féminine sous le gouvernement Charest.

En 2014, elle a décidé de se lancer en politique fédérale, mais a été défaite à l’investiture libérale dans Manicouagan. La maman de cinq enfants a ensuite accepté de déménager à Québec pour assurer la mise en place d’un nouveau programme à l’École nationale d’administration publique consacré au volet autochtone.

Mais le Parti libéral du Canada lui a offert de retourner dans ses rangs au mois d’août. En moins de 24 heures, elle avait repris la route vers la circonscription qu’elle avait « choisie » et loué une chambre pour y résider le temps de la campagne.

Le prochain mois ne sera pas de tout repos. Dans l’ancienne circonscription de Terrebonne-Blainville – rebaptisée simplement Terrebonne – les libéraux avaient récolté un maigre 8,5%, un pire score que les conservateurs.

Âgée de tout juste 20 ans, en 2011, Charmaine Borg avait raflé près de 50% des voix, puis est devenue députée à sa grande surprise comme plusieurs néodémocrates.

En 2015, les conservateurs ont déniché un candidat de taille dans la circonscription. Il s’agit du militant pour les victimes d’actes criminels, Michel Surprenant, dont la fille Julie a disparu il y a 15 ans.

L’arrivée de Michèle Audette a constitué une surprise pour les électeurs. Certains la reconnaissent quand elle fait son jogging dans le coin le matin, mais elle s’est fait discrète jusqu’à maintenant.

D’ailleurs, lors d’une visite au marché public de Terrebonne, elle a apprivoisé peu à peu son rôle de politicienne. Au premier kiosque, aucune mention de sa propre personne. Au deuxième, elle réussit à se présenter : Michèle Audette, candidate pour le Parti libéral du Canada.

« J’ai oublié de lui demander son nom! » se chicane-t-elle par la suite.

Marc Antoine Jetté, un entrepreneur qui agit dans sa campagne et celle du candidat de Mirabel à titre de bénévole, entreprend de lui rappeler qu’elle doit se « vendre » et demander quelles sont les préoccupations des électeurs.

« J’ai jamais aimé ça, achaler le monde. J’avais l’impression de rentrer dans leur bulle, dans leur maison. Les gens sont fatigués, ils arrivent chez eux après deux heures passées dans le trafic. J’ai peur de déranger les gens! Mais finalement, je me suis trompée : 99% des gens prennent le temps de me parler. »

Même si elle est un visage plus connu, Michèle Audette ne se considère pas comme un « poteau » non plus. Elle espère que sa candidature permettra de faire rougir la circonscription orange. Ou, du moins, récolter plus d’appuis libéraux qu’en 2011.

Au dernier kiosque du marché, sous la pluie battante, la candidate a réussi à se présenter en plus de parler des promesses de son chef. Entre deux bouchées de fromage ou de pain trempé dans le vinaigre balsamique, elle fait une promesse formelle en « bilingue » qui n’est pas sans rappeler la célèbre phrase du père de Justin Trudeau :

« Just watch me! I’ll be à l’aise! »

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